ACTA ANTIQUA TOMUS 36 (A MTA KLASSZIKA-FILOLÓGIAI KÖZLEMÉNYEI, 1995)
LÁSZLÓ HAVAS: La critique de textes et les humanistes
Acta Ant. Hung. 36, 1995, 359-357 LÁSZLÓ HAVAS LA CRITIQUE DE TEXTES ET LES HUMANISTES* Si Ton consulte les éditions critiques modernes de Florus, dues à Malcovati ou à M. P. Jal,1 on pourrait penser que, aux XIVe et XVe siècles, c'étaient les mauvais manuscrits de la famille « e » que l'on copiait et et distribuait partout - y compris l'Italie, la France, l'Allemangne et l'Espagne. Il est donc surprenant que les premières éditions qui datent du début du XVIe siècle suivent presque exclusivement le texte de la tradition des manuscrits c'/p de Florus, la meilleure connue à cette période. Comment pourrait-on résoudre cette contradiction qui semble exister entre les manuscrits copiés et les livres imprimés dès la Renaissance ? Tout d'abord, on doit constater que les éditions faites par Malcovati et par M. Jal nous trompent, étant donné que, lors des XIVe et XVe siècles, à côté de la tradition « e », c'est le texte c', plus précisément une branche de ce type, nommée p/p', qui était répandu dans l'Italie du Nord et dans l'Italie Centrale : en Lombardié et à Florence, et qui avait été importé de France. Grâce aux recherches dues à M. M. D. Reeve nous sommes renseignés sur le fait que quatre manuscrits de Florus, qui sont conservés actuellement en Italie : à Milan, Florence et Naples, reproduisent le texte d'un exemplaire perdu, parent très proche du manuscrit P, lequel se trouve de nos jours à la Bibliothèque Nationale de Paris, transcrit - selon toute vraisemblance - à Chartres.2 Ces copies avec une cinquième pièce de type p', gardée aujourd'hui à Cracovie, sont contemporaines de différents exemplaires du texte de notre auteur lesquels sont tous des variantes de la tradition qui remonte au texte de type « e », * Conférence tenue dans les cadres du Colloque des philologues classiques finnois et hongrois, organisé en octobre 1994. 1 L. ANNAE1 FLORI Quae exstant, ed. H. (=E) MALCOVATI, Roma, 1938 (-19722); Florus, Oeuvres, I—II, texte rétabli et traduit par P. JAL, Paris, 1967. L'étude de H. NICKEL (Textkritisches zu den Florus-Inkunabeln, Philologus, 118, 1974, 166-173) n'a presque aucune importance de notre point de vue. 2 Cf. M. D. REEVE, The Transmission of Florus' Epitoma de Tito Livio and the Periochae, C1Q, 38, 1988, 477-491 ; Idem, The Transmission of Florus and the Peroichae again, C1Q, 41, 1991, 453-483. 0044-5975/957$ 5.00 © 1995 Akadémiai Kiadó, Budapest