ACTA HISTORICA - A MTA TÖRTÉNETTUDOMÁNYI FOLYÓIRATA TOM. 6 (1959)

6. kötet / 1-2. sz. - ÉTUDES - M. ARANYOSI: Gyula Alpári

Gyula Alpári 33 secouèrent la Hongrie, grèves, manifestations de rues, accrochages avec la police et l'armée. Mais son activité politique et ses relations avec les ouvriers et leurs organisations furent bientôt connues de la direction de l'école où il étudiait. L'excellent élève qui, devant ses professeurs, déclara être avant tout socialiste — fut exclu du lycée,5 ce qui allait l'empêcher de passer son baccalauréat et de continuer ses études. La direction du parti social-démocrate remarqua alors ce jeune homme à l'esprit vif, toujours en train d'étudier et l'employa dans un service du parti où il fut rétribué à la journée. A cette époque, dans la direction du parti social-démocrate, riche, au demeurant, de belles traditions de lutte, se développait déjà l'opportunisme politique qui incitait «l'État Major» du parti à s'entendre avec le gouver­nement. En collaborant avec le gouvernement, ces dirigeants espéraient que la classe ouvrière hongroise et une partie des paysans moyens et pauvres obtien­draient le droit de vote,6 et qu'ainsi des députés sociaux-démocrates pour­raient siéger au Parlement. Mais à l'intérieur du parti, une certaine oppo­sition se manifesta à l'égard de cette politique. Quand Gyula Alpári se rendit compte de la situation, sans s'occuper de ce qu'il risquait de perdre, il rejoignit cette opposition alors en formation ; au cours de son agitation parmi les masses, il dépassa les limites que les autorités hongroises, en accord tacite avec la direction du parti, toléraient. C'est pourquoi en 1903, à Kispest, au cours d'une réunion autorisée du 1er mai, où il était l'orateur, il faillit être arrêté sur-le-champ. Ce fut là le seul incident qu'on signala en ce 1er mai où des centaines de meetings avaient eu lieu dans tout le pays.7 Alpári ne travailla pas longtemps dans ce service du parti. A l'automne de 1903, il partit faire son service militaire. Comme il n'avait pas passé sen baccalauréat, il ne put profiter des avantages accordés aux jeunes classes bourgeoises, c'est-à-dire faire un service militaire, soi-disant «volontaire» et ne durant pas plus d'un an. Comme n'importe quel prolétaire hongrois, il dut servir et subir pendant trois ans le régime de terreur imposé par les officiers bourgeois et les fils de koulaks promus sous-officiers.8 5 Souvenirs d'Imre Szabó, cité plus haut. 6 «A Magyarországi munkásmozgalom, 1848—1917» (Le mouvement ouvrier hongrois de 1848 à 1917). Manuel d'«Histoire du mouvement ouvrier hongrois» pour les cours du Parti Socialiste Ouvrier Hongrois. Budapest, 1957—1958. 261 pages. 7 «Friss Űjság» (Fraîche Gazette) (quotidien libéral bourgeois) et «Népszava» (La Voix du Peuple) (organe central du parti social-démocrate hongrois) le 5 mai 1903. 8 En Hongrie, les bacheliers jouissaient alors du privilège de ne faire qu'une année de service militaire, au lieu de trois ; de plus, ils n'étaient pas tenus de cantonner dans des casernes et d'y prendre leurs repas. Ils échappaient à la terrible rigueur de la discipline mili­taire austro—hongroise, aux innombrables brimades physiques et morales. Dans les écoles secondaires, les droits d'inscription étaient suffisamment élevés pour que seuls, les enfants i;sus des classes aisées puissent ainsi accéder au diplôme du baccalauréat.

Next