Le Moment, Mai 1936 (Année 4, no. 360-384)

1936-05-01 / no. 360

2 CARNET DD JOUR Jeudi 30 avril 1936 THEATRES Opéra Roumain: Récital Hélène Pe­­nesco-Liciu. Théâtre National: „La génération du sacrifice“; en matinée: „Harap Alb“. Théâtre Reg-ina Maria: „Pardon!“ ; en matinée: „La Millionnaire“. Théâtre Alhambra: „Alhambruna Nebuna“. Théâtre Vesel: „Aéro-Gaesti”. Théâtre Majestic: „Dumba-Bumba“. CINEMAS Aro: „Unis pour l’éternité“. A. R. P. A.: „Boucles d’or“ avec Shir. ley Temple et journal. Forum: „Métropolitan“ avec La­wrence Tibbet et „Le Désir“ avec Jean Harlow. Franklin: „Croisades“, deux supplé­ments et journal. Manon: „Dora Nelson“ avec Elvira Popesco et „La chambre noire“. Marna: „Les Indes se révoltent“ et „Le Cardinal de Richelieu“. Regal: „Les temps modernes“, avec Charlie Chaplin. Savoy: „Le Grand Jeu“, avec Marie Bell. Scala: „Piccolino“, avec Fred As­taire. Trianon: „Nocturne“, supplément et journal. Fox: „Le crime du Dr. Crespi“. LES ÉMISSIONS PL LA SOilKIMLL 1875 m. Radio Roumanie 364,5 m. Bucarest 6.30: Gymnastique. Radio-Journal. Concert du matin. Conseils aux ména­gères; 7.30: Fin de l’émission du ma­tin; 13.00: Heure exacte. Etiage du Danube. Informations; Concert de midi. Musique distractive (disques) ; 13.25—13.35: Sport. Nouvelles artis­tiques. Bourse; 13.40: riée: (disques); 14.15: Musique va­Radio-jour, nal; 14.30: Musique distractive (dis­ques); 15.00: Dernières nouvelles ; 17.00: L’heure des enfants: Un voya­ge merveilleux dans l’empire des chansons, exécuté par l’école primai­re de jeunes filles No. 32; 18.00: Con, cert d’après-midi. Orchestre Gica Io. nesco; 19.00: Heure exacte. Bulletin Météorologique. La bourse des cé­réales; 19.05: Les actualités anglai­ses, par Dragos Protopopesco ; 19.20: Suite du concert; 20.00: La Poste technique, par l’ing. Emile Patrasco; 20.20: Musique vocale (disques); 20,55: Programme du concert sym­phonique, par Em. Ciomac; 21.15: Concert symphonique de l’Orchestre „Filarmonica“, dirigé par Egizzio Massimi. Approx. 22.15: Radio-Journal. Sport; 22.30: Suite du concert sym­phonique; 23.00: Musique distractive (disques); 23.45: -Journal pour l’é­tranger ep, fr^nç^is allemand; 23.55: Dernières nouvelles. EMISSIONS RECOMMANDÉES Milano: 21.35: Concert symphoni­que; Vienne: 21.10: Concert de gala; „Féérie Hindoue”. 23.10: Concert de musique distractive; Budapest: 21.35: Concert (orchestre). LE TEMPS Les dernières 24 heures, le temps s’est maintenu au beau; ciel plutôt serein et faible vent du secteur Nord. La température en hausse, a varié ce matin à 8 heures, entre 7" à To­­plitza et 17» à Bucarest, dans la plai­ne et sur le littoral. La température maxima d’hier a atteint 26° dans le Sud du pays et 13° à Sinaia et dans la région montagneuse; celle minima de la nuit a oscillé entre 0° à Sinaia et 12» dans la plaine du Danube et sur le littoral. La pression, légère­ment en baisse, varie entre 761 mm. à Targoviste et 766 mm. à Viseul de Sus. Prévisions Pression peu variable. Ciel plutôt serein. Vent faible des directions in­définies. Température en hausse. Dans le courant de l’après-midi, aver­ses accompagnées de décharges élec­triques. Les Cours S. M. le Roi a reçu hier en au­dience de travail MM.: Le général de Corp d’Armée Paul Angelesco, ministre de la Défense Nationale.' ï. Nistor, ministre du Travail, de la Santé et de la Prévoyance So­ciale. A 12 heures, a eu lieu, avec le cé­rémonial d’usage, la réception en audience officielle de S. E. Sava Kiroff, nouveau ministre de Bul­garie, et à 12.30 h., avec le même cérémonial, celle de S. E. Wilhelm Fatorieius, nouveau ministre du Reich. S. M. le Roi a eu comme invités à déjeuner MM. : Sir Reginald Hoare, ministre de Grande-Bre­tagne à Bucarest; Waley, membre de la délégation économique de G rande-Bretagne ; N. Titulesco, ministre des Affaires Etrangères. Après midi S. M. le Roi a reçu en audience M. le prof. Valcovici. Les lactations La solennité qui devait avoir lieu hier à la Légation de Japon, a été a­­journée à cause du deuil pris à la sui­te de la mort du Roi Found. a * * M. Sava Kiroff, le nouveau minis­tre de Bulgarie, a présenté hier ses lettres de créance à S. M. le Roi Carol. A cette solennité ont assisté MM. Titulesco, ministre des Affaires E- trangères et Save! Radulesco, sous­­secrétaire d”Etat. a • * S. Exc. M. Dinou Cesiano, ministre de Roumanie à Paris, a quitté hier Bucarest par l’Express-Orient, pour rejoindre son poste. a * a M. Savel Radulesco, sous-secrétai­re d’Etat aux Affaires Etrangères s’est rendu hier matin à la légation d’Egypte, afin de présenter au char­gé d’Affaires d’Egypte les condoléan­ces du ministère des Affaires Etran­gères roumain à l’occasion de la mort du Roi Fouad. * * • M. Titulesco offre aujourd’hui un déjeuner aux délégués français, qui étudient à Bucarest les moyens de perfectionner l’application des ac­cords franco-roumains. Pans »e monde Mardi soir la Faculté de Médecine vétérinaire et l'Association des mé­decins vétérinaires Roumains, önt offert un banquet à M. Const. Skria. bine, le grand savant russe, profes­seur à l’université de Moscou. Ont assisté à ce banquet: MM. Michel Os­trovsky, ministre d’U. R. S. S„ Ione­­sco-Braila, directeur générai du ser­vice zootechnique auprès du ministè­re de l’agriculture; le prof. Udriski, doyen de la Faculté de Médecine vé­térinaire; le général Vintila Radule­sco, médecin vétérinaire, Gorciu, se­crétaire général au ministère de l’a­griculture; le prof. Ciurea, le Ciuca, le prof. Zotta, le prof. prof. Con­­stantinesco, directeur de l’Institut zoo­­teehnique; le prof. Vechiu, le prof. Vladesco; le député Labontiu, prési­dent de l’Union des exportateurs de bestiaux; le dr. G. Manôlesco, con­seiller technique au ministère de l'a­griculture; Vasile Ion, inspecteur; Radulesco, sous-directeur au ministère de l’agriculture; Popa Paun, Nemoia­­nou, directeur de l’Union des expor­tateurs; le député Mircea Costine­­sco, le dr. Dinulesco, maître de con­férences, etc. etc. • » • La Faculté de Médecine de Buca­rest a offert avant-hier soir un ban­quet à l'Athénée Palace, au profes­seur Pierre Duval. Y ont pris part : MM. les professeurs: Angelesco, ministre de l’instruction publique, Bes­­nea, Bacaloglu, Constantinesco, Ciucà, DanieL Danielonolo, Dobrovici, Hor­ toiomei, Ionescu-Mihàesti, Jiano-Am­­za, Lalo, Lupo, Marinesco, Manolesco, Manicatide, Metziano, Mezincesco, Nicolau, Parhon, Tomesco, Zotta, Za­­haresco-Karaman, Iacobovici. MM. le agr.: Bältäceanu, Ciocâl­­teo, Dumitrescu-Mante, Ionesco-Sise­­§ti, Paulian, Nasta Tr„ Severeano, Cräciuneano, Demetriad, Gheorghiu Emil, Hristide, Jiano Ion, Simici, Theodoresco Basile, Craciun Emil, Combiesco, Niculesco Ion, Pavel, Christian, Topa, Leonte. Voici le menu du ' repas qui a été servi : Tzuica-Mastica Apéritifs Crème d:Asperges Esturgeon du Danube poché 8-ce Mousseline Poulet Nouveau à la broche Bouquets de Légumes Salade de Saison Glace Réjanc Gaufrettes Corbeilles de Bruits Café Dragasani Vieux Dealu Mare Champagne Capsa Eau Minérale m m m Toujours en l’honneur du prof. Pierre Duval, le prof. Daniel a offert hier un déjeuner des plus élégants chez Capsa. Les convives étaient: Son Exc. M. Jean Costlnesco, ministre des commu­nications, le prince et la Princesse Serban Ghika, le Doyen de la Fa­culté et Mme Manolesco, le prof, et Mme Thévenin, M. Dupront. Hier soir à 21 heures dans !e grand amphythéâtre de l'Hôpital Coltzea, la „Société roumaine de chirurgie“, sous la présidence de M. le profes­seur C. Daniel a reçu son illustre mçmbre d’honneur, le prof. Pierre Duval. Dans la nombreuse et selecte as­sistance nous avons reconnu: MM. Manoilesco, doyen de la Faculté de Médecine de Bucarest; le prof. C. Da­niel, prof. Hortolomei, prof. Iacobo­vici, prof. Amza-Jianu, agrégé Iancu Jiano, prof. Trajan Nasta, prof. E- mile Gheorghiu, dr. Androneseo, dr. Cristide, maître des conférences Alex. Crainiceano, dr. Vasile Saves­­co, dr. D. Savulesco, dr. Eraelie Ste­llán, dr. Mavrodin, dr. n.*n Theodo­resco, dr. Enesco, dr. Petre Topa, prof. Léon Thévenin, dr. Demetriad, dr. Stephane Tzinco, dr. Ignatesco, dr. Fred Weiss, dr. Stephane Popes­co, dr. Christo, le professeur Zaha­­resco-Caraman; le colonel médecin dr. Radautzesco, dr, Ghitaesco, dr. Basile,'JJeodoresco, dr. C. Leonte, dr. Take Frumuçeano, Mme docteur Lo­­rica Rizesco, les docteurs: C. Ada­­mesteano, Tataro, Paul Constantines­co, Marinesco-Slatina, Marian, Sta­­mate, Marius Teodoresco, Sandu Po­­povici, Popesco-Tataro, Ghitza Ma­rinesco, Mihailesco, Florian, dr Ban­­eesco, Petre Stoenesco, Ionesco-Pi­­testi, Mircea Ionesco; Jean-Basile Sta­­nesco, ancien secrétaire général de l’Association des Médecins Roumains à Paris; dr. Popesco-Dolj, dr Pierre Pavelesco, dr. Vasiliou, dr. Dórin Demetresco, dr. I. Fagaraseano, dr. Giurea, dr. Vasilesco, dr. Marin Georgesco, dr. Goldenberg-Bayler, etc. Des communications intéressantes ont été faites par les professeurs Ia­cobovici, Trajan Nasta, Hortolomei, et Iancu Jiano et par les docteurs .Ghitzesco, I. Florian, Enesco et I. Fagaraçeano. Le professeur C. Daniel a salué le célèbre chirurgien et lui a souhaité le bien-venue, en lui cédant la prési­dence de l’assemblée. Le prof. Pierre Duvel a remercié chaleureusement. La soirée de la Société de chirur­gie a été une vraie manifestation d’amitié franco-roumaine. • • ■ Déjeuner chez M. Georges Luca­­siewitz, dans son bel appartement de i la strada Xénopol, auquel ont pris part: le Prince et la Princesse Gré­goire Ghika, le prince et la princes, se de Faucigny-Lucinge, la baronne de Goeriiczy, Mme Jean Niculesco­­lanca, Mlle de Goeriiczy, le prince R. de Faucigny-Lucinge et M. Constan­tin Gussy. * * * Le dr. et Mme Antoniu ont offert à l’occasion du 25-ème anniversaire de leur mariage une très élégante ré­ception. Des amis et parents sont venus ap­porter des voeux et des fleurs à' ce jeune couple, fêtant ses noces d’ar­gent. La maîtresse de maison fit les hon­neurs, aidée de Mme Doudou Scor­­tzesco, sa fille. La soirée se prolongea très tard dans la nuit, dans la gai été et l’en­train. Reconnu parmi les invités: le prin­ce et la princesse Eugène Sturdza, l’ing. et Mme Const. Busila, M. I. Gr. Perietzeano, ancien Ministre et Mme, M. et Mme Michel Jora, M. et Mme N. Trasnea-Greceano, - M. et Mme Alex. Orasco, M. et Mme Loupou Costache, M. et Mme Popovitch-Tas­­ca, M. et Mme Michel Duca, M. et Mme Jean Pàucesco M. et Mme Pierre Zarifopol, M. et Mme D. Ma­­vrodin, M. et Mme Réné Scortzesco, M. et Mme Jean Lambrino, Mme Ma­rie Leonte, Mme Marie Atanasovitch, Mme Nanou, Mme Didy Dobresco, Mme Maliu-Sturdza, Mlle Dina Ca­­targi, MM. le col. Macarovitch, l’ing. Jean Antoniu, M. G. Nanou, M. Alex. Grigoriu, Michel Sipsom, Alex. Sa­­chelaridi, Alex. Antoniu, Const, et Pierre Tautou. Nos hôtes A l’occasion de l’arrivée en Rou­manie du maréchal Franchet d’Es­­perey, on annonce que le ministère de l’armée enverrait à Belgrade, au de­vant de l’illustre guerrier, un officier supérieur décoré de l’ordre de ,,Mi­­hai Viteazul“. Le maréchal sera l’hôte du Souverain. En son honneur, un grand diner aura lieu au „Cercle militaire“ de la Capitale, et le lendemain, aura lieu sa nomination solennelle de chef d’un régiment d’infanterie de Bucarest. • « » Le banquet offert par la „Société de chirurgie de Bucarest” au prof. Pier­re Duval aura lieu aujourd’hui à 9 heures du soir dans les salons du res­taurant „Splendid-Park”, rue Stir­­bey-Voda. Deplacements M- Mircea. Canciçov, ^us-secrétai­re d'Èfàt aux Domaines et M. ' Ri­chard Franasovitch, ministre des Communications, sont partis hier pour Severin. Arrivées Hôtel Splendid Parc: MM. Nath van Orten, grand industriel, Amsterj dam; Dalla ■ Slere, armateur, Con­­stantza; le dr. Karl Sagstetter, Ber. lin; Erich Krüger, Berlin; Gissiger Lydia et Elise Merkli, Berne; Wil­liam Küster, Vienne; Kazimir Topol­­sky, grand industriel, Varsovie; Za­charie Esmanovsky, industriel, Vien­ne; Sigm. van Tubergen, Londres. Hôtel Athénée Palace: MM. Wil­helm von Flügge; Ion Urdea, dépu­té; Max Schulbert, Georges Bellu, Arthur Steckl. Harold Farquar, Tho­mas Peace, Friedrich Habenstock, Fernand Lebitzay, Eugen Mandula,: Joseph Reiter, Alex. Weitz, Alex. Weinberger, Herman Ludwig, Iulian­­ne Rudolff, Ikrein Fi-anz, Gaston Merry, Adriano Gattorno, Nanrses Topalian, Friedrich Pfeil, Isidore Ho­­roveano. • O • Hôtel Boulevard: MM. Michel Bos­­coff, consul, Galatz; I. Bastachi, di­recteur I. A. R., Brasov; Bruno Bruno Regenstreiff, directeur de fabr. d’al­cool, Cernaüti. EST Conférences Aujourd’hui, jeudi 30 avril à 18 heures, à ta Fondation Carol I, aura lieu, sous les auspices de l’Institüt Français de Hautes Etudes en Rou­manie, une conférence du Professeur Pierre Duval de la Faculté de Médé­­cine de Paris et membre de l’Acadé­mie de Médecine. Le sujet sera le suivant: „L’auto­intoxication permanente de l’organis­me et sa défense naturelle”. Recettes de mon aïeule Après une chasse à Tzibânesti chez Pierre Carp, feu chef du parti conser­vateur, on servit à dîner, comme de rigueur dans toute maison de boyard moldave, de la mamaliga avec du fro­mage de brebis. Le. Roi Ferdinand I, alors Prince héritier, en l’honneur du­quel cette chasse avait été organisée, refusa le plat national roumain. Alors Pierre Carp s’adressant au Prince de Roumanie: — Comment, Monseigneur, vous régnerez sur un pays de ,,ma­­maligari” (mangeurs de mamaliga) et vous n’aimez pas la mamaliga? Quelque temps après, le Prince Fer­dinand étant à l’étranger, déjeûna à la légation de Roumanie en la capi­tale où il se trouvait. Comme entrée on servit de la mamaliga au froma­ge et aux oeufs brouillés, que le Prin­ce, sans reconnaître les denrés, ap­précia beaucoup. Mamaliga diplojnate Mettre à bouillir 1 1. d’eau avec du sel. Lorsqu’elle arrive à ébullition, a­­jouter peu à peu de la farine de maïs. Dès que la bouillie commence à se grossir, remuer avec une spatule jus­qu’à ce que la mamaliga prenne la consistence qu’elle doit avoir. En même temps préparer des oeufs brouillés avec plus de beurre que d’ha­bitude, auxquels on ajoute une bonne quantité de parmesan râpé. Etendre la mamaliga sur une planche à nouil­les de la grosseur d’un demi centi­mètre, en découper des ronds du dia­mètre d’un verre à eau. Creuser les ronds au milieu, les remplir des oeufs brouillés au parmesan et les couvrir d’un autre rond. Presser les marges tout autour. Toute cette opération doit être effectuée sans que ni la mamali­ga; ni les oeufs ne refroidissent. Rou­ler les doubles ronds dans de la fa­rine fine de blé, ensuite richement dans du jaune d’oeuf. Faire frire les boulettes dans beaucoup de beurre très chaud. Servir très chaud, avec ÜHë sà’ixce aux’ tomates, aux câpres, à l’estragon, môme aux olives. Et le p’.û:: décidé ennemi de la ma­maliga en sera enthousiasmé. Le Moment CHRONIQUE MONDAINE A l’écoute (Suite de la page 1) celui-ci? De même que les spea­kers ont été obligés de passer un examen qui a montré qu’ils étaient capables et dignes de parler devant un micro, les auditeurs devraient aussi passer un examen qui prouve qu’ils sont capables et dignes d’é­couter ce que ce micro leur trans­met. Pour se servir d’une automo­bile, il faut un permis de conduire. Pour se servir d’un appareil de T. S. F. il faudrait un permis d’enten­dre; et la redevance perçue pour la délivrance de ce permis compense­rait le déficit de la taxe sur tous les appareils qui seraient refusés à d’inaptes auditeurs. — La bonne blague! dirent en riant les amis réunis. Mais peut-être, tout au fond d’eux-mêmes, pensaient-ils que sous les exagérations de la blague se cachent parfois des vérités. André Delacour VENDREDI, 1 MAI 1936 COURRIER DE U FEMME "rissûlétte Qui parmi toutes les jeunes fem­mes qui affrontent la vie clans toute la fraîcheur de leur jeunesse, ne s’est pas trouvée un jour surprise par l'absence de sa femme de ménage? Autrefois, quand les temps étaient beaux, lorsque dans les grandes vil­las, ou même dans un Blödeste ap­partement, plusieurs dcjmestiques s’ingéniaient chaque jour à Rendre le home cher et plein d’une doulge in­timité, jamais aucun moment notait lassant ou inquiétant. S Les temps ont changé, et si là coeur a conservé son aspect de tou-\.v jours, entraînant dans ses battements l’engrenage sans heurts de la vie, si l’esprit, s’adaptant doucement aux détours des années, demeure malgré tout aussi gai, aussi entrain, si les jeunes filles n’hésitent pas à créer leur foyer, bien que les premières an­nées soient souvent bien arides, les jeunes maîtresses de maison doivent se contenter d’une simple femme de ménage. La gaieté règne pourtant dans ces petits intérieurs modernes ou tout est propre; l’entrain ne manque pas, mais il arrive, bien de temps en temps, que la cuisine n’ait un matin pour tout vivant que le rayon du so­leil qui tombe en silence sur le ré­chaud noir où gisent les casseroles encore souillées. Et dire qu’un petit tour à l’ombre des grands arbres aurait été si agréa­ble! Justement le petit tailleur bleu, semé de petites fleurs blanches, s’apprêtait à faire sa première sortie! L’émotion n’est rien, quand l’on a prévu dans son trousseau l’ensemble, dont on se pare quand la mauvaise fortune vous sourit. Pourquoi se désoler, si l’on peut être belle même dans sa cuisine? Et il est si facile de combiner une petite * robe d’ambiance, faite toute exprès pour les travaux ménagers! Fini les méchants tabliers couleur fraise ou citron, que l’on mettait en hâte pour tourner une sauce ou pour arroser un rôti. Plus de ces châles barriolés que l’on serrait autour du front pour pro­téger sa chevelure. „Rissolette“, vous permettra d’être encore jolie, tout en restant dans vo­tre cuisine, et si vous avez à circuler dans votre appartement, vous n’aurez qu’à défaire rapidement deux boutons pour être d’un seul coup en robe du matin. Une toque de voile mastic, doublée de satin beige, protégera vos bou­cles, et en un clin d’oeil, pourra se transformer en un gentil bandeau, encerclant votre tête. Le corsage sera simple, en voile mastic brodé de noir et de rouge, avec un petit col et de petites map­­ehes gauffrées. C’est la jupe qui sera tout le secret ae la robe: elle sera double, et comprendra, sur le de­vant deux parties dont l’une pourra se relever sur la poitrine depuis la cein­ture.’ Rabattue, la jupe sera mastic et garnie de boutons laqués rouges et noirs; relevée, elle constituera un é­­légant tablier de linon crème, semé de légers dessins noirs et gris. „Rissolette“ est une création „Le Moment“. Jeannette Danse Aujourd’hui 30 avril, à 9 h. du soil-, aura lieu à l’Opéra Roumain un très intéressant récital de danses moder­nes expressionnistes et de ballet clas­sique, donné par Mlles Iris Barbura et Hélène Penesco-Licin. On annonce La Société roumaine d’Endocrino­­logie vient d’élire pour l’année 1936- 1937 le Comité de Direction suivant: Président: le Prof. Parhon; vice­­présidents: Prof. Zahareseo-Caraman, le Maître de Conf. Alex. Craïniçiano, le maître de Conf. Medea Nicolesco, le Professeur agrégé D. Goldstein, se­crétaire général: Dr. L. Mavromati ; censeur: Dr. I. Simian; Trésorier : Dr. Stephane Tzinco; secrétaire de rédaction: Dr. Mi’.cou; secrétaires de séances: Dr. L. Copelman, Dr. C. Mi­hailesco. Comme le laisse entendre son ti­tre, la comédie que le Théâtre Natio­nal vient de nous présenter, semble vouloir montrer, dans une certaine mesure, des „penchants teurs”. Si telles sont, entre moralisa­autres, les intentions de l’auteur, il parvient toutefois à gagner le spectateur par des dons que nous lui connaissons déjà. Cette fois-ci, M. Frantisek Lan­ger en use avec une fine adresse, pour « mieux „tenir” la salle, la séduire son idée et en faire sa complice. Aus­à si nous ne verrons plus d’inconvénient à ce que ce perceur de coffres-forts qu’est Fredis Picsora, devienne à la fin de la pièce un parfait gentleman ès lois morales. Pour ce faire, l’auteur a su glaner, à son habitude, dans le monde des faubourgs et de la basse pègre, les types qu’il lui fallait. Il leur fait faire et dire ce dont il a be­soin — pour soutenir sa thèse, ose­rions nous dire, si le mot n’était pas par trop sévère. L’admirable c’est que ses héros font et disent ce qu’il faut, comme il est indispensable pour que ,1a comédie garde tout son allant et ne se laisse affecter par cet air guindé que pren­nent souvent les pièces à thèse. Au fond, nous trouvons M. Franti­sek Langer, une fois de plus, sympa­thisant avec le peuple et certaines spécimens de l’éspéce humaine des moins recommandables, plein de com­passion pour leur sort, d’une bienveil­lante indulgence devant leurs travers. Il les aime, parce qu’il découvre dans ces natures frustes une franchi­se touchante, sinon toujours conforme à la morale bourgeoise II écoute leur coeur et ne les trouve pas toujours coupables. Ce monde n’est point fon­cièrement méchant, mais plutôt bon, quand l’occasion se présente et, s’il faut en croire l’auteur, l’occasion ne passe pas tous les jours à leur portée. Il ne faut donc pas trop leur en vou­loir, à ces pauvres humains, bien sou­vent plus humains que les riches — tel le banquier Rosenstock, qui le cas échéant, ne sait p?j faire preuve de bonté. Il est vrai que Fredis Picsora s’était introduit dans sa villa pour la cambrioler, mais il n’en est pas moins vrai aussi que c’est lui, le cambrio­leur, qui après avoir manqué son coup, sauvera de l’incendie les deux petits Rosenstock, accrochés à ses jambes. Voilà, sa chance. Au lieu de commet­tre un vol, il aura fait... un sauveta­ge. Caprice du sort? Soit. L’auteur s’en empare, en fait un prétexte, ri­che en conclusions d’ordre moral. Il y mêle une charmante fantaisie, puis­que dès le début nous voyons le com­missaire Faltis combler l’heureux chenapan de ses largesses, pour le récompenser de son acte aussi méri­toire que fortuit (largesses qu’il fera payer en fin de compte au banquier). • * • Et voici, au premier acte, Fredis Picsora encore tout ébaubi de son hé­roïque aventure, trinquant avec son vieux cocher de père, au compte du commissaire Faltis... Il est là, au beau milieu du cabaret, à savourer non sans quelque inquiétude, sa prouesse ines­pérée, tandis que la foule, amassée devant la devanture lui fait fête. Per­sonne n’a le droit d’entrer, pour ne pas incommoder le héros non encore remis de son émoi. Une femme par­vient quand même jusqu'à lui. C’est Irma, sa femme légitime, qu’il avait perdue de vue depuis plus de huit ans, après l’avoir abandonnée. Elle ne lui en tient pas rigueur et vient le fé­liciter avant tout le monde, voulant lui „payer une tournée”. Nous appren­drons par la suite qu’elle est mainte­nant une personne aisée — on l’appel­le „Madame Irma” — et logeuse de trois gentiles pensionnaires... Survient le banquier Rosenstock qui se confond en remerciements et force démonstrations de -econnaissance. Il est heureux de retrouver ses enfants sains et saufs et commence par pro­mettre la moitié de sa fortune à Fre­dis le sauveur. Il lui donne même une avance de mille couronnes, dans un élan d’extrême générosité, qui ne du­rera pas, comme d’ailleurs chez la plupart des riches. Voici encore une délégation de l’Armée du Salut, qui vient présenter ses hommages au hé­ros d i jour. Ce sont: le professeur de physique Kosterka, capitaine à ses heures libres, et la Soeur Téréza „fille repentie”, sa lieutenants. Ceux-ei en­treprennent la purification morale de Fredis Picsora, d’autant plus facile que le héros commence à y prendre goût. Il n’y voit tout d’abord qu’avan­tages: le plus grand est certainement celui de revoir la belle Soeur Téréza. Celle-ci lui conte son passé tout de dépravations et d’amertumes et lui vante les douceurs ds la conversion. Cette mortification publique ne fait qu’aviver le sentiment de Fredis en­vers Soeur Téréza: la compassion et la sympathie se muent en admiration amoureuse. Désormais la „conver­sion” de Fredis Picsora sera chose ac­complie. .Au second acte, nous trouvons la famille Picsora en pleine réfection morale, sous la férule de Picsora fils (actuellement commis à la Banque Rosenstock). Ce ne sont que cris et iàiii„.ica..ons. Picsora le père, le vieux cocher en Cst au régime sec, et Mme T-ma Pi.-ora r.j doit plus re­voir ses aimables pensionnaires, pour des raisons de haute moralité faciles à comprendre (pour plus de sécurité, Fredis lui a confisqué ses hottines) et tout cela seulement pour le salut de leur âme, car lui, il aime d’amour Té­réza, son ange salutiste. Cette frin­gale de bonnes actions ira jusqu’à lui faire défendre à Dorsal, son voisin, de battre sa femme, ce qui ne va pas sans scandale de la part de celle-ci; il tentera même de rendre moral son ami Veirostek, ancien compagnon de vols. Mais Soeur Téréza, pour mieux é­­prouver le zèle de son néophyte, lui fera une horrible et dernière confes­sion. Elle a étranglé son nouveau né, qu’elle a enterré dans une cave. Et voici Fredis affolé. II voit déjà Té­réza en grand danger et décide de la sauver. Il faut qu’elle fuie avec un prince russe. Et nous voyons alors Fredis, au troisième acte, prêt à vo­ler à Rosenstock la somme nécessai­re à la fuite de Soeur Téréza. Y a-t-il vraiment une plus grande preuve d’a­mour? Téréza finira par avouer son in­nocence et ses multiples vertus (car, au fond, il n’y avait pas un mot de vrai dans toutes ces terribles histoi­res). Irma retrouvera ses pensionnai­res, Picsora père, le cabaret et Dos­­tai pourra battre Mme Dostal en tou­te tranquillité. Et la morale de cette histoire, di­rez-vous ? Il faut croire que l’auteur n’y a pas trop tenu; bien moins rigoriste que ne nous l’ait fait présumer le titre de l’oeuvre, il use plutôt d’un scepticis­me attendri, d’une ironie clémente, qui souvent nous fait croire â de la sen­timentalité morale, et l’oeuvre n’en semble que plus touchante. M. Frantisek Langer est un admi­rable peintre de caractère et la char­ge est chez lui une formule d’art; entre elle et la fantaisie, l’auteur sait garder des rapports tels qu’ils finis­sent par engendrer une perspective de vérité purement artistique. Dans un cadre des plus adéquats, dû au talent de M. Tr, Cornesco, M. Paul Gusty a monté- le spectacle a­­vec le soin qui lui est particulier. Il a réussi dans ce genre, (peut-être un peu trop réaliste), des portraits com­me celui du vieux Picsora, qui est un chef-d’oeuvre et qui ne pouvait trou­ver, nous semble-t-il, meilleur inter­prète que M. I. Sarbul. De même le prince russe, savoureusement inter­prété par M. N. Balfszeano, qui fit sa meilleure création de la saison. Mme Sonia Cluceru, dans le rôle de Madame Irma, se montra excellen­te comédienne, de même que Madame Maria Voluntaru, Mme Dostal. Si nous ajoutons aux artistes précédents M. Savulesco, un commissaire Faltis jo­vial, MM. A. Marius, -1. Atanasiu, D. Ene, nous aurons cité l’équipe réalis­te qui fut par son jeu d’ensemble par­faite de cohésion. Auprès de celle-ci, les rôles de Fer­­dis Picsora (N. Dumitriuj rôle prin­cipal entre tous, avec celui de Soeur Téréza (Mme Mariette Sadova) et du Professeur Kosterka (V. Antonesco) et malgré les efforts plus que méritoi­res de la part de leurs interprètes, parurent d’un équilibre instable au­près du simple réalisme de l’équipe adverse. Leurs efforts multipliés n’eu­rent pas raison de leur sort; ils perdi­rent la partie, prouvant au metteur en scène que leurs rôles s’accommodent" imparfaitement de la formule réalis­te. Il est probable que la mise au point viendra d’elle-même au cours des spectacles suivants, chose que nous espérons tous, car îette comédie est peut-être la meilleure de la saison. Eugène Cernatesco Chronique théâtrale Théâtre National : La »avaraién de Fredis Picsora Comédie en 3 actes de 1. Frantisek Langer

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