Le Moment, Decembre 1939 (Année 7, no. 1425-1449)

1939-12-01 / no. 1425

t s' CARNET DU JOUR JEUDI 30 NOVEMBRE 1939 , THEATRES OPERA ROUMAIN: Récital d« danse. THEATRE REGINA MARIA: „Feu et flamme” (matinée et soirée) THEATRE DE SARINDAR: „Le figurant de la gaîte” (matinée et soirée). COMOEDIA: „Deux gifles” (soirée); „L'araignée” (matinée). TRAVAIL ET LOISIRS: „Noces à crédit” (soirée); „Le chat botté” (matinée). ALHAMBRA : .Alhambra 4.12.85" ALHAMBRA.BABY — „Alhambra Baby”. SAVOY s ,,Le papa des toutous”. LIGUE CULTURELLE: „Chacun sa vérité”. fi"' CINEMAS ARO: „Une nuit mémorable”. CAPITOL: „Tarzan en exil”. CARLTON: „Les trois mousquettai» res". SCALA: „Le vieille fille”. TRIANON: „Les souffrances d’une mère”. REGAL: „Adieu M. Chips”. ROXY: „Héros «ans le vouloir” (Stan et Bran); FEMINA: „La nuit du destin”. SELECT: „La femme et le léopard”. ELYSEE: „La clef d’or". ARPA: „Le crime de la ligne Ma­ginot”. PALAS: „Les tziganes”. FORUM: „La Farandole" — „Les déshérités du sort". FRANKLIN: „Alexandre Newski" „Le jockey rouge”. BYZANTIN: „Trader Horn” — „Je veux me marier". RIALTO: „Ordre d’appel” — „Je fais ce qu’il me plait”, MARNA: „La Farandole” et „Üne fillette délicieuse". TOMIS: „Tout pour le pays” — Gi. braltar”. MILANO: „Andy Hardy est amou­reux” — „Allo, Hawayl”. MIORITZA: „Femmes en blanc” —­­.Qui a tué Geril Preston”. IZBANDA: „Le carneval blanc” — —„Mon mari mène l’enquête”. MARCONI: „Retour à l’aube" — La troupe D’AyoL OMNIA: „Les cosaques" — „M. et Mme détective”. NISSA: „Ordre d’appel” — „La fri­­vole Mlle Brent”. ! EDISON: „La nuit doit tomber" — „4 hommes et un serment". FACHE: „La sérénade du prin. temps” — „Entre la glorie et l’a. mour”. mu, S.A. R. le Grand Voïvode Mihai, accompagné du colonel Damaceano et de Ses camaredes de classe, a visité mardi, à 15 h., les ateliers de la Fabrique de Timbres, e­­xécuter du programme de mise en application du cours d’économie „L’Officiel”, le prof. Eug. Deme­­tresco. Le Grand Voïvode y a été reçu par MM. Mititza Constantinesco, ministre des Finances, l’in g. Al. Bunesco, directeur général de „L’Officiel”, le prof. Eugène Deme­­tresco, directeur des contributions directes, ing. Ioachimesco, direc­teur de la Fabrique de Timbres, ing> Rascay, sous-directeur, etc. Le prof. Demetresco et l’ing. Ioachimesco ont donné an Grand Voïvode et à Ses camarades les détails concernant la mise en ap­plication de la division du travail et l’organisation du fonctionne­ment à la Fabrique de timbres. A 16 h. 30, Le Grand Voivode a quitté la Fabrique. AMBASSADES ET LEGATIONS Sir Reginald Hoare. ministre de Grande Bretagne, a été reçu mardi par M. Gh. Tataresco, président du Conseil. * * • LES ÉMISSIONS PE IA JOURNÉE Jeudi, 30 novembre 1939 12.00: L’heure exacte. L’étiage des eaux du Danube et de la barre de Sulin a. Conseils de ménage et d’hy­giène. 12.10: Musique de films (dis. ques). 13.00: L'heure exacte. Nou­velles radiophoniques. Sports. Diver­ses. 13.10: Concert du midi. Orches­tre de salon Radio, dirigé par Const. Bobeseo. 14.00: Radic-journaL 14.20: Continuation du concert de l'orch. Radio. 15.00: Spectacles. Nouvelles artistiques et culturelles. Publica­tions. RADIO ROMANIA 19.00: L'heure exacte. Bulletin mé­téorologique. 19.02: Chronique seien, tifique. 19.17: Musique vocale roman­tique (disques). 19.50: Radio-journal en hongrois. RADIO ROMANIA ET RADIO BUCAREST 20.00: Qu'est.-.e une gravure origi­nate? — conférence du prof. G. O. presco. 20.15: Mme Evanthie Costi­­nesco: Chansons napolitaines )I-e audition). 20.30: Gh. Stefanesco: Nocturnes. 20.45: Radio-journal (I). 21.00: Le programmé du concert eymphoniqeu, par Em. Clomac. 21.15: Concert symphonique de l’orchestre Philarmonique, dirigé par Alfred A* lessandresco (transmis de l'Athé­née). 22.05 à 22.25: Radie-journal (H). Sports. 22.25: Continuation du concert symphonique. 23.10: Musique variée (disques). 23.45: Journal pour l’étranger en français, allemand anglais et italien. RADIO B AS ARABIA 14.00: L’heure exete. Concert de déjeuner! musique variée (disques). 14.30: Radio-journal; fin de l’émission de midi. 21.00: L’heure exacte. Corn cert de piano Siméon Cogan. 21.25: Mme Catherine Melicov (chant). 21.40: Musique de ballet (disques). 22.05: Radio-journal. Fin de l'émis­sion. LE TEMPS Les dernières 24 heures, le temps a été variable, le ciel plutôt couvert; le matin, il s’est éclairci en direction du Nord-Ouest Vent modéré du sec­teur Ouest. Précipitations sous for­me de plue ici et là en Transylva­nie et en Bucovine. La température en baisse dans le Nord-Ouest et en hausse dans le reste du pays variait le matin entre 10 dg. à Caliacra et 1 dg. à Bistri. tza. La température maximum vari­ait entre 15 dg. à Calaraçi et 4 dg. à Blstritza, celle minimum <ui cours de la nuit entre 5 dg. à Tuvnu-Ma. gurele et 2 dg. à Blstritza, Pression M. Frédéric D. Hunt, secrétaire à la légation des Etats Unis a invité lundi dernier plusieurs amis à un dîner suivi de danse. Un bon or­chestre a contribué à l’ent'ain de la soirée. Parmi les invités: le charge d’af­faires du Mexique et Mme Vasques Tresseras, M. et Mme L. W. Caroll, M. et Mme James Brown, M. et Mme Paul Walfer, M. et Mme Mircea Ba. bes, M. et Mme John Mansfield, Melles: Marcelle Catargi, Irma Do­­livo, Astrid Coombs, Coca Meteano, Lisle Haibarth, Black, Alice Clejan, Jeanne Giroiu, Knott. MM.: Frédéric Hibbard, premier secrétire de la légation des Etats Unis, John T. Quinn, directeur gé. néral de la Société des téléphones, Paul Lambright, directeur général de la Romano Americana, Gant, vi­ce président de la L T. T., le com­mandant J. P, Ratay, attaché mili­taire des Etats Unis, Kloyce Huston, secrétaire de la légation des Etats U. nis, Irwin A. Powell, John Denney, DANS LE MONDE Le mardi 2S novembre a eu lieu dans les salons „Arta” un déjeuner offert par la Mairie de la Municipa­lité de Bucarest en l’honneur des di. rigeants et des membres de l’Opéra de Francfort sur Main. Ont participé à ce déjeuner : Le général Victor Dombrovski, maire de la Capitale, le directeur de l’Opéra Roumain et Mme Geor­ges Georgesoo, M. Hans Meissner, directeur général de l’Opéra de Francfort sur Main, M. Franz Kon. vinstchny, directeur musical de l’O. péra de Francfort, le général Mod­­reano, préfet de la Police de la Ca­pitale, V. Viespesco, le col. lannesco, G. Boian, maires adjoints, A. Cizek, directeur du Service du Personnel, Walter Dinse, Mme et M. Alfred Alessa.ndreco, Mme et M. Eglzzio Massini, M. et Mme Adrien Scara. teco, M. et Mme Dórin lossoff, Mme Claire Ebers, Mme Emmy Hainmul­­ler, Mme Rose Huszka, Mme Worm, M. Seibert, M. Schebes, M. Théo Her­man, M. R. Gonszar, Mme Marion Hunten, M. C. Pavel, M. et Mmp U. Pessione, M. et Mme Serban Tasian, Mme Floria Capsali, Mme Snejina, Mme Tana Nanesco, M. Stefanesco’ Goanga, Mme Costesco Duea ainsi que la majorité des artistes de l’O. péra Roumain; Ont porté des toasts, le général Dombrowski, maire de la Capitale et M. Hans Maissner, directeur gé. néral de l’Opéra de Francfort sur Main. • • • Le général Rodrigue Modreano, préfet de police de la Capitale, a été fêté Mardi, de l’initiative du général V. Dombrowsk}, maire de la Capitale et des maires-adjoints dans le ca­dre d’un déjeuner au restaurant „ART A”. A L’ACADÉMIE ROUMAINE Demain, vendredi 1-3r décembre, à 15 h., séance publique à l'Acadé­mie Roumaine. M. Budeano, membre correspon. dant, donnera lecture à une commu­nication sur „La métrologie au ser­vice de la science”. * * * En séance . publique de l’Académie du 24 novembre 1939, le prof Lupas de l’Université de Cluj, a fait une communication intéressante et docu­mentée sous le titre: „La descen. dance transylvaine de George Ma­­ghero et ses rapports avec les pay­sans de Saliste, particulièrement a. vec les membres de la famille Du­­mitrou Racuciou”. Dans la première partie de sa communication, M .Lupas a démon­tré l’origine transylvaine du général George Maghero, fils de l’archiprêtre loan Maghero, descendant d’une branche de la famille Maghero de la commune Vidra Halmagiulul (dis­trict d’Arad), où à ce jour environ la moitié des habitants répondent au ce nom de Maghero. De la même fa­mille Maghero descend aussi l’évê­que André Maghero d’Ardeal, auquel son père avait transmis qu’une branche de la famille „avait passé jadis en Valachie”. Le prof. Lupas finit sa communi­cation sur la proposition d’apposer une plaque commémorative sur le frontispice de la maison Racuciou, de Saliste, qui avait abrité jadis la famille du général Maghero. Le Moment LA VIE A BUCAREST £esChronique^ COURS LE CINQUANTIÈME ANNIVER­SAIRE DE L’ECOLE DE GUERRE L’Ecole Supérieure de Guerre por. te à la connaissance des personnes Intéressées que samedi, 2 décembre, à 10 h., sera fêté le cinquantième an­niversaire de cette Ecole, et l'inau­guration de sa nouvelle installation, sos. Pandurilor. MM. les officiers à la retraite et actifs, anciens élèves de l’Ecole su. périeure de Guerre du pays et de l’é­tranger, de l’Ecole Supérieure d’In. tendance et du Cours de Médecins, ainsi que MM. les professeur anciens et actuels sont priés de participer, et de se considérer invités. Le Département de la Défense Nationale a mandé à tous les corn, mandements que des permissions de 3 jours sont accordées à MM. les officiers actifs, ainsi que des feuilles de route, pour ceux-ci et pour MM. les officiers à la retraite, qui pour­ront les faire prendre dans les corn, mandements des garnisons. TE BgüM A l’occasion du 26-ème anniver­saire de la proclamation de l'indé­pendance albanaise .une messe so­lennelle a été officlée mardi en TE. glise Albanaise de Bucarest. Y participaient le duc di Regina, chargé d’affaires dTtalle, en tête du personnel supérieur de la Légation d’Italie, ainsi que les membres de la colonie albanaise de Bucarest, en tête avec M. P. Georgesco, président de la colonie. Après le service religieux, le Rev. P. Vasile Stellán, de l’Eglise albr. naise, a prononcé une allocution en langue albanaise, glorifiant les lut­tes héroïques du peuple albanais. Au cours de l’après-midi, une ré­ception a eu lieu à l’Institut de Cul­ture Italienne de la Capitale. Parti, clpaient de nombreux membres de la colonie albanaise. Les toasts ont été portés à la santé du Roi Victor-Em­manuel d’Italie et à celle du peuple albanais. CONCERTS Lundi soir a eu lieu à Athènes le concert du grand orchestre du Con­servatoire d’Athènes, dirigé par M. Ionel Perlea, invité spécialement pour cette fête musicale qui ouvre la saison. Assistaient les personnages les plus marquants appartenant aux mi. lieux intellectuels et aristocratiques d'Athènes, de nombreux membres du corps diplomatique, en tête l’ambas­sadeur de Roumanie, M. Radu C. Djouvara, ainsi qu’un public nom­breux et select. Mardi, à 21 h. 30, M.Radu C. Djouvara, l’ambassadeur de Rouma­nie, a offert en l'honneur de M. et Mme Ionel Perlea un dîner, suivi d’u­ne grande réception, à laquelle parti, cipaient de nombreux représentants de la vie musicale d’Athènes et le personnel supérieur de l’Ambassade de Roumanie.* Vendredi, I-ir décembre, à 21 h., un concert de musique anglaise an­cienne aura lieu 6, rué Clemenceau sous les auspices de l’Institut Anglo. Roumain. Ce concert sera précédé d’une conférence. Demander les invitations au siège de l’Institut Anglo-Roumain, 20, rue .Slatin-ea.no. * * • , Le mardi, 5 décembre aura lieu le concert de la violoniste Rosy Stern, salle Dalles. Au programme: Brahms Bruch, Corelli, Tschaikowsky, Pa. ganini, Kreisler, Novaceck. Au piano M. Dagobert Bucholz. ON ANNONCE L’Association Anglo-Roumaine por. te à la connaissance de ses membres que rassemblée générale ordinaire aura lieu aujourd’hui, jeudi 30 no. vembre 1939, à 17 h., à son siège, 18-20, rue Slatineano (anc. Nisipari). A l’ordre du jour: le rapport du sé. crétariat, le bilan et le compte pro­fits et pertes, et décharge au Con. seil Central. THÉÂTRES Demain, I-er décembre, le Théâtre National présente à 14 h. 30, en ma­­tinée-répétition générale la comédie originale „JE NE VOUS AIME PAS” de Mme Adrienne Kisseleff. L’auteur y présente le type de 1 in­curable menteur, lui-même victime de ses inventions. La distribution réunit les noms de MM. Gr. Marculesco, A. Pop Martian, G. Démétru, Mmes Lily Carandino, Maria Voluntaru, Nelly Dordea, Marg. Dumitresco, Niky Ata­­nasiou, etc., etc. La régie est signée par M. V. Enesco. •* * La prochaine première du Théâtre Regina Maria „LES PARENTS TER­­R1BLES” de Jean Cocteau a rapporté à son auteur la coquette somme d’un million de francs; cela dit tout et se passe de commentaires. Tout Bucarest applaudira cette tra­gédie moderne dont les cinq interprè­tes seront Mmes Lucia Stourdza Bu­­landra, Gina Sandi, Marie Mohor et MM. Tony Bulandra et Al. Fintzi. LA GALA DE DANSE MERCEDES PAVELICI Le jeudi 7 décembre aura lieu à l'Opéra Roumain l’unique récital de danse de la grande danseuse Merce­des Pavélici. Le programme comprend des dan­ses sur musique de Chopin, Debussy, Albeniz, Gotovac, Buranovici, Strauss, Glückselig, Taschill-Brediceano. Au piano lVJaître Dagobert Bucholz. Billets à la Librairie des Fondations Royales, Lipscani 18, tel.: 3.73.04. CONFÉRENCES Aujourd'hui, jeudi 30 novembre, à 19 h., l'Institut de Sciences morales et politiques sous la présidence du prof G. G. Mironesco, conseiller ro­yal, tiendra séance publique à la Fa­culté de droit. Le prof. Radulesco.Motru, doyen de la Faculté des Lettres, fera une communication sur „la structure le. gique des lois sociales”. Le Dr. N. Gruia.Ionesco, médecin en chef des Hôpitaux, parlera le jeu­di 30 Noovembre à 18 heures salle Dalles sur ,,La vie de Jean Paul Ma­rat Il fera une intéressante analyse psycho-pathologique du personnage. C) A LOUER appartement trois v <ß pièces, éventuellement dépen- Z v dances et garçonnière, élégam. A x ment meublés, pour diploma- (8 % té étranger. Boul. Marasestl ') W) 19, rez-de-chaussée, Chaussées) $ Kisseleff. Z js 11.960 S OPERA ROUMAIN Le jeudi 7 décembre à 21 heures Le spectacle de gala de la célèbre danseuse yougoslave MERCEDES PAVELICI Billets à la Librairie des Fondations Royales, 18, rue Lipscani Tel.: 3.73.04. La lecture aux armées (Suite de la page 1) santo soient-e’les et qu’on veut atteindre la mérité. P,ace sévère pour qui les problèmes ont tou­jours une portée austère qui ne saurait se passer du divin et s’ef­force tantôt de s’approcher de lui, tantôt de le repousser, mais sans pouvoir l’oublier en aucun cas. Cette rapide croissance a mûri nos écrivains de bonne heure; le résul­atmosphériqu-e en hausse variant entre 761 mm. à Buzau et 769 mm. à Sibiu. PREVISIONS Pression en hausse de 5 à 8 mm. Ciel variable plutôt clair dans l'Ou­est, et plutôt couvert dans le Sud. Est. Vent modéré du secteur Nord-Ou. est, plus puissant sur le littoral. Température en baisse, pluies loca­les dans le Sud-Est. Dans le reste du pays, brouillard le matin et le soir. Nuit claire, gel léger, surtout dans le Nord du pays et la région des montagnes. tat est qu’on ne peut les compren­dre à fond qu’assez tard. Notre trait le plus significatif est que le poète que nous donnons à lire à l’enfance est un des plus savants dans la connaissance du coeur et des usages( un des plus clairvo­yants, un des plus cruellement privé d’illusion. L’illusion sous sa forme de naï­veté, est ce qui manque le plus à notre littérature; et si nous avons retrouvé ultérieurement quelque candeur et si nous l’avons deman­dée à Jean-Jacques je ne crois pas que ce soit pour notre bien, car cette fraîcheur de l’imagina­tion, qui peut être utile à l’intuitif d’une race jeune, un Emerson, un Thoreau, par exemple, égare aisé­ment des gens qui ont l’habitude de l’analyse, de l’observation,, de la déduction logique, de la vérité. Il ne faut pas conclure de ce que j’avance que je blâme que les clas­siques soient proposés aux enfants* Avec quoi leur ouvrirait-on, leur formerait-on un esprit? Je veux simplement rappeler à mes lecteurs qu’avoir récité Le Loup et l’Ag­neau ou les Animaux malades de la peste dans sa petite enfance; établi à seize ans la supériorité de Corneille sur Racine ou vice-versa ; ri aux farces de Molière ou rêvé devant les pages les plus inquié­tantes des Confessions ne signifie nullement que l’on connaisse ses classiques. Ils réservent à ceux qui les rouvrent, après un périple plus ou moins vaste dans l’expériance, des trésors insoupçonnés. Il faut avoir beaucoup réfléchi pour son propre compte avant de pénétrer à fond, et Rabelais, et Montaigne) et Pascal, et Corneille, et Racine, et Voltaire et Montes­quieu, et tous les autres; et de comprendre ce qu’il y a eu d’ad­mirable à résumer une telle sa­gesse dans cette langue, ferme, sobre, concise, qui dit toujours plus de choses qu’elle ne semble le faire et n’essaie en aucun cas de vous tromper, de vous prendre en défaut, de faire appel à vos faiblesses pour triompher facile­ment de vous. Jamais de pédale, de grosse caisse, de faux mystère, de sentimentalité niaise, de re­cours à ces grands mots vides qui ont remplacé les idées fortes. On n’en saurait dire autant des temps modernes. Et puisque la France se bat, n’est-il pas nécéssare d’emporter avec soi quelques uns de ces grands textes qui ont fixé la forme exacte de notre civilisation: les Essais de Montaigne, ou Pantagruel ou les Pensées de Pascal: le Cid ou Po­­lyeucte, le Misanthrope ou Don Juan, Iphigénie ou Phèdre la Fon­taine, les Dialogues des Morts de Fontenelle, incroyablement ou­­bliés> les Maximes et les Carac­tères, Grandeur et Décandance des Romains, l’Esprit des Lois, Can­dide, de Neveu de Rameau, le Dis­cours sur l’Université de la lan­gue française, le Discours sur le style, Marivaux, ou le plus clas­sique des romantiques: Nodier? EDMOND JALOUX de l’Académie Française VENDREDI I DECEMBRE Ï939* COURRIER DE L’ARRIERE LA FEMME ANGLAISE DANS LES SERVICES CIVILS Londres, novembre 1939 Noua avons parlé dans un prcct^ dant article du rôle militaire de la femme anglaise .Aujourd’hui nous al­lons constater qu'elle prend aussi une ■ part fort importante dans les services I civiles de l’arrière. L’organisation féminine non militai. ] re est connue sous le nom de W. V. S. (Women’s Voluntary Service). Au ! contraire des A. T. S. les W. V. S. no sont pas payées. Ceci pourtant pas les Anglaises n’empêcha patrioti­ques d’offrir leurs services en nom­bre toujours croissant. La Marquise de Reading, qui est le chef de cette organisation, a déclaré récemment que pendant le seul mois de Septembre il n’y a eu pas moins de 96.000 volontaires, ce qui a porté le total des effectifs depuis le mois do Juin à près d’un demi-million. A Lon. dres seulement, pendant le mois de Septembre 11.000 femmes ont de­mande à s'enrôler. Cet afflux a permis aux mysoginc* de donner libre cours à leur commen­taires. On a accusé les W. V. S. d être surtout attirées par les différents uni­formes, de chercher à se mettre a 1 a. bri sous les casques pourvus par la Défense Civile ou se vêtir des costu­mes antigaz si utiles en cas d'attaque par gaz. _ ^ Peine inutile ! Les femmes, impas­sibles, et poursuivant des buts de beau­coup plus importants, ont répondu à ces attaques avec dédain et mépris. Bien organisées et ayant des fonc­tions multiples, les W. V. S. ont fourni une aide considérable au gouverne­ment, depuis le début de la guerre. Pendant l’évacuation des femmes eí des enfants de Londres les responsa­bilités qui leur incombaient furent é­­normes. On dut prendre soin des en­fants non accompagnés, réconforter les mères affaiblies par le voyage, or­ganiser les régions de réception, ar­ranger les transports dans les village«, nourir tous les évacués, calmer le» paysannes mécontentes de leur nou­veaux locataires, etc. Tout ceci fut accompli avec grand dévouement et patience. j On a vu des femmes de la haute société, des marquises et des ladies* laver des gamins des faubourgs et ser­vir des déjeunera à des femmes de ,,1’East End". Se levant à cinq heute* du matin, d’autres allaient faire la cui­sine pour les personnel de la défense civile. Un grand nombre de femme* taient occupées à distribuer des vste, ments aux évacués tandis que non moins nombreuses étaient celles qui conduisaient leur propre voiture qu’el­les avaient offerte au gouvernement aussi bien que leurs services. Les nurses des hôpitaux ont reçu comme aides des centaines de diplô­mées. Comme les nurses régulières sont payées et que les nouvelles recrues no le sont pas, il s’est produit le fait cu­rieux que certaines maisons de sanfê ont voulu condégier leur personnel payé. Des disputes en ont résulté, l'af­faire s’est compliquée. Finalement on a conservé tout le monde et les hôpi­taux, qui ont eu tous leur malades é­­vacués, sont remplis de nurses qui passent leur temps à tricoter mais qui sont prêtes à recevoir les premiers blessés de guerre. Le cauchemar du bombardement aé­rien a été la raison d’une parfaite orga­nisation des services de protection con­tre avions. L’A. R. P. a demandé des volontaires par milliers. Leur placards et réclames mettaient en grosses let­tres ,,It s a man s job”, (c’est un mé­tier d’homme). Cela n'a pas empêché les femmes de se tailler la part du lion dans ces services. Vigiles, chefs d'îlota et même „pompiers", elles veillent maintenant à la sécurité des Lon­doniens. Toute réflexion faite, il ne serait pas si désagréable d'être sauvé du feu par une charmante brqnette même au risque de tomber victime d'une autre flamme, presque aussi dangereuse. x) Voir „Le vembre. REMY HE. TER Moment” du 27 ne t Madame Louis Pellissière, son épouse( Monsieur Paul Pellissière, son fils, Madame Vve Pellissière, sa mère, Monsieur et Madame Paul Pellissière ses frère et belle­­sœur, Mademoiselle Edith Pellis­­sière, sa soeur, Madame Vve Au­­brun, sa belle mère, et les familles Pellissière, Germain, Lafarge, Au­­brun ont la douleur de vous faire part du décés de Monsieur louas Pellissière survenu à Paris le 25 Novembre 1939 dans un accident d’auto. Priez pour Lui! 11962

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