Acta Litteraria Academiae Scientiarum Hungaricae 4. (1961)

Sőtér István: Parallélismes de la poésie et de la musique populaires a l'Europe de l'Est

Parallélismes de la poésie et de la musique populaires, à l’Europe de l'Est Par István Sőtér (Budapest) 1. L’examen comparatif des littératures de l’Europe de l’Est montre maints parallélismes qui peuvent être utiles et instructifs pour la compréhension des courants littéraires d’une certaine époque. U’y a des influences directes entre ces littératures, — influences qui peuvent s’expliquer par les conditions sociales et politiques dans lesquelles elles se développaient. Mais l’importance de ces influences réciproques est surpassée par celle des grandes littératures occiden­tales, qui ont un ascendant inspirateur sur toutes les littératures de l’Europe Centrale et Orientale. Il serait impossible de comprendre la formation de la littérature hongroise du XVIIe, et même du XXIe siècle, sans tenir compte de l’inspiration fournie par la littérature française. L’influence de celle-ci s’opère ou bien directement, ou bien par l’intermédiaire de Vienne. Mais l’examen des parallélismes des littératures dans l’Est de l’Europe nous conduit sur un terrain tout à fait différent de celui des influences récipro­ques ou unilatérales. Les problèmes de la formation de ces littératures sont à peu près les mêmes. Certains courants se manifestent dans ces littératures d’une façon presque semblable. Les difficultés, les antagonismes qui caracté­risent les chemins de ces littératures, se ressemblent aussi. Presque toutes les littératures de l’Europe de l’Est se trouvent au début du XIXe siècle devant le même problème: elles veulent adapter les résultats des littératures occidentales, — tout en sauvegardant leur caractère national. Les littératures de l’Est sont à peu près inconnues à cette époque en Europe de l’Ouest, ou bien elles sont considérées comme des phénomènes peu importantes. Herder prophétise la disparition de la langue et du peuple hongrois, et Jean Ampère, en 1855 considère la littérature russe comme une littérature de pure imitation. Les protestations contre la thèse de Herder sont également vives chez les hommes d’état, chez les poètes et chez les theorétieiens da le Hongrie d’avant la révolution de 1848. Mais il est important à noter, que la critique hongroise réfute aussi les opinions d’Ampère à une époque quand la littérature russe n’est pas encore trop répandue en Hongrie. Dans la première moitié du XIXe siècle les jeunes littératures de l’Est se tournent avec une grande attention vers les littératures occidentales, mais elles s’isolent aussi en même temps les unes des autres. 1*

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