Acta Litteraria Academiae Scientiarum Hungaricae 15. (1973)

1973 / 1-2. szám - Tolnai Gábor: Le 150e anniversaire de la naissance de Petőfi Sándor

Ada Litteraria Academiae Scientiarum Hungaricae Tomus 15 (1 —2), pp. 1—50 (1973) Le 150e anniversaire de la naissance de Sándor Petőfi A la suite de l’occupation turque d’un siècle et demi, puis du règne des Habsbourg sur le pays, ce fut au temps du romantisme que l’étranger tourna, pour la première fois, son attention vers les Hongrois. C’était une époque qui observait avec intérêt les différences nationales, qui cherchait le lointain, l’in­connu, les nations orientales. Et, dans les Hongrois aussi, elle voyait quelque chose de semblable, un peuple « romantique ». Alors les auteurs étrangers com­mencèrent à parler toujours plus de notre pays, mais leurs phrases n’étaient que rarement fondées sur des connaissances réelles. Comment auraient-elles pu l’être? ! L’un des moyens principaux de la diffusion des connaissances, la littérature n’avait encore que très peu filtré à l’étranger par suite de la mécon­naissance de notre langue, de la pauvreté en traducteurs éminents et désinté­ressés; ainsi, nos lettres n’étaient guère en mesure de servir d’appui à l’intérêt se manifestant à notre égard. Cette curiosité romantique ne reçut un arrière­­plan de réalités qu’en 1848 et 1849, lorsque, aux moments de la révolution et de la guerre de liberté hongroises, nous fûmes, sur le plan politique aussi, au centre de l’intérêt continental. Dans cette période, lors de la dernière étape de la guerre de liberté, la figure de Sándor Petőfi, mort au champ de bataille, devint toujours plus grande, quasiment légendaire, de même que celle des héros de la lutte patriotique. En même temps que la gloire et la chute tragique de celle-ci, le poète de la révolution hongroise suscita aussi l’admiration et la sym­pathie de l’Europe. C’est ainsi que Petőfi accéda à la renommée mondiale, et il fut, en cette qualité, le premier de nos poètes à y accéder, avant qu’on n’ait pu, en quelque sorte, connaître ses œuvres à l’étranger. Le temps vint cepen­dant, quand elles se firent, petit à petit, accessibles. Des légendes rapportent que, en Italie, les volontaires hongrois luttant dans les rangs de l’armée de Garibaldi enthousiasmaient leurs camarades italiens à l’aide de leurs propres traductions improvisées des vers de Petőfi. Mais, à cette époque, presque la moitié de l’Europe s’exaltait pour celui-ci. Pour parler de poètes, Heine entre autres était aussi en admiration devant lui, il subit même son influence par le truchement des premières traductions des vers de Petőfi en allemand; mais, pour mentionner un autre type de poète allemand, Nietzsche ne lui resta égale­ment pas insensible. Acta Litteraria Academiae Scientiarum Hungaricae 1,4, 1973

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