Berzeviczy Albert: La question de l'éducation physique (Budapest, 1894)

mon avis, y resteront et c’est un fait que depuis cette époque la gymnastique scolaire est prise au sérieux. Mais, à mesure que nous marchions dans cette voie, nous dûmes comprendre que — la tâche ayant été mal posée — nous nous étions engagés dans une fausse route. En France, l’institution des bataillons scolaires a été introduite. Chez nous, on a rédigé en 1871—73 un projet de loi, avec exposé des motifs et instructions, sur les exer­cices militaires de la jeunesse des écoles. Ce projet de loi n’a pas été mis à l’ordre du jour parlementaire et ce n’est qu’à Budapest qu’on a fait, je crois, des essais avec cette institution. Quant aux bataillons scolaires français, tous s’accordent à reconnaître qu'ils n’ont pas eu de résultats heureux et n’ont guère répondu aux espoirs qu’on y avait attachés. Tout le monde est convaincu que l’éducation physique n’a pas pour unique mission celle de faciliter l’instruction militaire et d'augmenter les forces armées de l’avenir, et qu’elle ne saurait se borner au système de l’instruction militaire. Il est vrai que la Ligue nationale française de l'éduca­tion physique aurait eu pour point de départ l'idée de déve­lopper les forces militaires de la France. Mais les statuts qui déterminent les buts de cette Ligue, ainsi que les mesu­res prises dans les divers pays de l’Europe, dénotent une tendance générale, remontant à une dizaine d’années, à une détermination plus correcte et plus précise des tâches à visel­et des moyens à employer. Si nous devons assurer le succès et l’efficacité plus manifeste de l’éducation physique de notre jeunesse, ce n’est pas seulement, parce que le recrutement des soldats donne, chez certaines nations, des résultats de moins en moins satis­faisants, ou bien, parce que le service obligatoire introduit dans l'armée de nouveaux éléments lesquels, pendant la durée res­treinte du service actif, sont d’autant -plus soumis aux exi­gences rigoureuses et jusque maintenant inconnues. La nécessité d’une éducation physique plus soignée et plus pratique nous est

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