Nagy Francia Enciklopédia - Táblagyűjtemény 4. kötet, 1765 (Suite du recueil de planches, sur des sciences, des arts libéraux et les arts de méchaniques, avec leur explication)

Epinglier

E P I N G L I E R. étant hachée plus près que la précédente , les pointes y font adoucies St perfectionnées. L’empointeur d’épingles peut empointer quinze dou­zaines de milliers d’épingles groffes St petites, dans un jour , compris le treizième en fus pour le déchet, St il a 15 den. par douzaine de milliers, enforte qu’il pour­­roit gagner 18 fols par jour s’il étoit fourni d’une fuffi­fante quantité d’épingles ; mais les meilleurs fabriquans de Laigle ne débitent par jour qu’environ fept ou huit douzaines de milliers d’épingles , ce qui n’eft que la moitié de la quantité fufdite ; cet empointeur pourroit travailler pour deux fabriquans, St dans ce cas gagner environ fes 18 fols par jour, ce qui eft le prix le plus avantageux des autres ouvriers qui travaillent à la même fabrication ; mais auffi leur fanté eft bien altérée de la limaille St pouffiere du laiton qu’ils refpirent en fai­fant leurs fondions,le carreau de vitre, &c. mentionné ci-devant, ne pouvant tout-au-plus que leur garantir la vue des parties les plus groffieres que cette poudre. Le tourneur de la roue de l’empointeur ai f. 9 d. de la douzaine de milliers,compris le treizième en fus, ce qui paroît être un meilleur prix que celui de l’em­pointeur qui n’a que 1 5 den. mais ce tourneur gagne cependant la moitié moins, parce qu’il eft obligé en outre de battre le papier qui fert à envelopper les épin­gles , Se de les laver avant de les faire blanchir , ainfi qu’il fera expliqué dans fon lieu. Ce tourneur fait faire à la manivelle environ qua­rante-cinq tours par minute , Se à la grande roue par conféquent autant; cette roue a cinq piés quatre pouces de diametre , dédu&ion faite d’un enfoncement d’un pouce à chaque bout. La petite roue ou noix a huit li­gnes de diametre dans le fond de fon renfoncement, St comme elle eft mue par la même corde qui paffe fur la grande roue précédente ; la viteffe de cette petite roue doit être à celle de la grande dans la raifon inverfe du diametre de l’une au diametre de l’autre, ou comme 96 eft à 1 ; c’eft-à-dire, qu’elle fera quatre-vingt-feize tours, pendant que la grande n’en fera qu’un, ou comme cette grande en fait quarante-cinq par minute, la petite roue ou la meule même qui y eft fixée,feront chacune pendant le même tems quatre mille trois cent vingt tours. Cette meule ayant fix pouces de diametre St dix-huit pouces un feptieme de circonférence, qui étant multiplié par quatre mille trois cent vingt tours quelle fait en une minute,qui font pendant une heure foixante-cinq mille trois cent quatorze toifes deux feptiemes, ou bien vingt­­fept lieues St cinq cent quatorze toifes, à raifon de deux mille quatre cent par lieue. En fuppofant d’après Guillaume Derham ( Théologie phyjïque , troijieme édition ,page je/ ) la vîtefte d’un bou­let de canon de cinq cent dix verges de Londres en deux fécondés St demie, ce qui revient à cinq cent foixante St quatorze piés de roi par fécondé , la verge étant de trois piés de Londres, St le rapport de ce pié au pié de roi étant comme 15 a 16 -+- 5g5 on aura pour la vîtefle du même boulet pendant une heure, trois cent quarante­­quatre mille quatre cent toifes; d’où il fuit que celle de la meule à apointer mentionnée ci-deffus , eft prefque la cinquième partie de cette prodigieufe vîtefle du bou­let de canon. Si la meule ne fe trouvoit pas dans un parfait équi­libre autour de fon axe ou fufeau, il eft facile de pré­­fuiner qu’avec une auffi grande vîtefle elle agiteroit l’air de façon à procurer un grand bruit, St c’eft ce qui ar­rive effectivement ; mais lorfque cette meule eft bien en équilibre , il ne réfulte aucun bruit de fon mouve­ment , ni par conféquent de réfiftance de la part de l’air. Le repaffeur gagne 1 fol par douzaine de milliers d’épingles, y compris le treizième en fus : il en fait une pareille quantité que l’empointeur , ainfi il gagne par conféquent un cinquième de moins que lui. Le tourneur de la roue à repaffer gagne le même prix que le repaffeur. En for tant des mains du repaffeur, les tronçons font donnés au coupeur qui les réduit en hanfe,en les cou­pant d’une longueur d’épingle à chaque bout, lorfque les tronçons font de la longueur de quatre épingles; Si en ne coupant qu’une longueur d’épingle lorfqu’ils ne lignes de l’ün des bouts , la petite roue ou noix , de huit lignes de diametre dans le milieu fur quatorze lignes de large. Il eft effentiel que la meule foit bien en équilibre autour du fufeau ; Si pour l’y placer , l’on obferve de faire l’œil du tampon de bois d’environ cinq lignes de diametre de plus que la grolTeur du fufeau qui doit y être placé, & d’en garnir l’intervalle avec des cartes dont on remet ou on ajoute une fuffifante quantité jufqu’à ce qu’ayant fait tourner le tout obliquement, en appuyant le bout du fufeau contre un endroit fixe, Sü tenant l’autre bout avec la main , on s’apperçoive que la meule continue de tourner fur fon axe du côté où elle a été rnife en mouvement, fans rétrograder de l’autre côté. Les ouvriers emploient quelquefois beau­coup de tems à cette opération, Si l’on connoîtra ci­­après qu’il eft très-néceffaire d’obferver cet équilibre. On pofe enfuite l’axe Se la meule dans la fitua­­tion repréfentée par la fig. i. PL II. contre deux morceaux de bois , que l’on avance ou recule autant qu’il eft néceffaire, après quoi on les arrête fixement au moyen des coins de bois. La corde qui fait tourner cette meule , eft de peau de mouton, Si elle paffe fur la grande roue Si ftir la petite fixée au fufeau ou effieu , auquel la meule étant arrêtée fixement, elle doit tourner avec le fufeau. Au devant de l’ouverture dubillot {fig. ?. &6.rign. PL III) Si de la meule, eft un petit chaftis d’un carreau de verre , Si qui fert à empêcher que les parties de cuivre qui fe détachent de l’épingle en faifant la pointe , Si qui lont renvoyées avec vîtefle de tous côtés par la meule, ne fautent aux yeux de l’empointeur. Au bas de la fig. i. P. II. eft une plaque de tôle ou fer-blanc, nommé aperçoir, Si qui eft attaché fixement avec un clou à chaque coin , dont i’ufage fera expliqué ci-après. La roue à empointer, compris le billot Si la corde , Coûte 36 liv. Le fufeau d’acier pour porter la meule , pefe deux livres Si coûte 3 liv. La meule pefe quinze livres, & coûte 6 liv. à raifon de 8 fols la livre. Lorfque les hachures ou retailles de la roue font ufées, il en coûte 8 fols pour les refaire ; mais aupara­vant cette meule peut empointer environ trente dou­zaines de milliers d’épingles. Pour faire la pointe aux épingles , nous avons dit précédemment, que le dreffeur remet à l’empointeur les tronçons de la longueur des trois ou quatre épin­gles fuivant leur forte ; celui-ci met le tout dans une febille , Si s’affied fur un couffin les jambes croifées; il prend une pincée d’environ vingt-cinq tronçons de groffes épingles , ou quarante de petites, ce qu’il nomme tenaillée qu’il tient avec le pouce de l’index de chaque main; après quoi il pofe cette tenaillée contre l’aper­­çoir pour égaler les pointes, Si dans cette fituation il préfente fa tenaillée contre la meule qui eft mife en mouvement par le tourneur appliqué à la manivelle de la grande roue. L’empointeur, en pofant fa tenaillée contre la meule , la tourne du pouce Se du gros doigt de la main gauche , Si l’appuie du pouce de la main droite contre la meule ; h retourne enfuite fa tenaillée pour faire la pointe à l'autre bout, il remet le tout dans une autre febille, Si prend une autre tenaillée pour re­commencer la même opération. Il y a à côté de la précédente roue à empointer une pareille roue égale en toute chofe à la précédente, à l’exception de la meule qui n’a que quatre pouces de diametre,un pouce Si demi d’épaiffieur; l’œil ou vuide dans le milieu, n’a que deux pouces de diametre, & les hachures de cette derniere meule font plus fines. Elle pefe huit livres, Si le fufeau Si le refte eft pareil à la précédente : l’ouvrier qui y eft appliqué , fe nomme rcpajfieur a également fon tourneur. L’empointeur remet ces trohçons ou épingles au te­­paffeur lorfqu’il en a empointé une certaine quantité ; St celui-ci fait la même opération que l’empointeur en repaffant les pointes fur fa meule par tenaillée,laquelle

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