Revue de Hongrie 26. (1922)

15 avril - Le role du capital français dans la tentative de suppression de l'état Monténégrin, par M. Paul Popovitch

LE ROLE DU CAPITAL FRANÇAIS DANS LA TENTATIVE DE LA SUPPRESSION DE L’ÉTAT MONTENEGRIN *3 1- . ' À ' • -, Si l’on compare les multiples discours prononcés par des hommes d’Étal de tous les pays durant la guerre, au sujet des discussions et des marchandages qui eurent lieu pendant les nombreuses et stériles Conférences de la Faix, on est frappé de l’absence absolue, dans ces dernières, de ces grands, nobles et sonores principes qui faisaient la quintessence de tous les discours des orateurs de la guerre. Notons avec tristesse que leur place a été prise par ces simples et réalistes conceptions qui servent de base à toute l’activité de l’humanité moderne : c’est-à-dire par intérêt particulier dans son sens le plus simple et le plus vulgaire. Nous avons donc le droit, en prenant exemple des grands qui, à Paris, représentaient le monde civilisé, de chercher, dans chaque question internationale, les causes finan­cières et économiques qui en sont le fondement et les promo­trices. A ce point de vue, il serait peut-être intéressant d’étu­dier l’effet de la politique internationale sur les cas les plus simples, c’est-à-dire sur ceux que l’on peuL facilement séparer de l’ensemble des liens et des enchevêtrements financiers qui existaient avant la guerre, que la catastrophe mondiale a brisés et compliqués en même temps et qui, enfin, s’embrouillèrent et se compliquèrent encore davantage quand la paix fut revenue. Le cas prototypique, qui se prête le mieux à une telle étude est, sans aucun doute, la tentative de la suppression de l’État du Monténégro, allié de l’Entente. Avant la guerre, ce petit royaume n’avait presque aucun lien avec la haute finance. Il n’avait presque pas de dettes (en tout quelques millions) et les capitalistes étrangers n’avaient obtenu que des concessions d’importance secondaire (chemins

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