Nagy Francia Enciklopédia - Táblagyűjtemény 2. kötet, 1763 (Suite du recueil de planches, sur des sciences, des arts libéraux et les arts de méchaniques, avec leur explication)

Premiere partie - Caracteres et alphabets de langues mortes & vivantes

ALPHABETS ANCIENS. graver les poinçons à Paris , pour établir des im­primeries aux Indes , à l’exemple des Danois. C’eft en langue famfcretane qu’etl écrit le vedam, qui eft le livre de leur loi, dans lequel il eft marqué tout ce qu’ils doivent croire & pratiquer. Un des privilèges des brahmes eft de pouvoir enfeigner le vedam à ceux de leur famille , & non à d’autres familles ou tribus , excepté à celle des fettrcas , la première en dignité après celle des brahmes , 8c qui eft compo­­fée de la nobleffe du pays , dont le roi eft le chef ; mais les fettreas ne peuvent communiquer à per­forine la dodrine du vedam , ni enfeigner à le lire. PLANCHE XVIII. Bengale. Les brahmes du royaume de Bengale employent les caraderes que l’on prélente ici , lorfqu’ils écri­vent en langue famskretane. Ces caraderes benga­­les s’écrivent comme les nôtres de gauche à droi­te ; pour faciliter leur ledure , on a joint au bas de la planche les liaifons les plus difficiles , qu’on ne devineroit point fans ce fecours : les autres font plus aifées & on a cru , pour cette raifon , ne pas de­voir en furcharger la planche. On fçait que le royaume de Bengale , autrement appelle OuleJJer & Jaganat, eft fitué vers l’embouchure du Gange, au fond du golfe dit de Bengale fa ville capitale eft Daca 5 il eft dans la dépendance des états du Grand Mogol. L’alphabet bengale que nous donnons ici eft tiré d’un manufcritde la bibliothèque du Roi , N° 283- des livres indiens. C’eft une efpece de nomenclator alfez étendu , à la tète duquel fe trouve une gram­maire expliquée en latin. clinables , le fubftantif qui fe met toujours après l’ad­­jedif, déterminant feul fes genre , nombre 8c cas; elle a aulli des pronoms honorifiques. Cette langue paroît belle & facile ; elle eft enrichie de beaucoup d’ouvrages fort eftimés , dont on polfede un allez bon nombre à la bibliothèque du roi ; les millionnaires danois ont fait imprimer une grammaire de cette langue , & plufieurs autres ouvrages, enforte qu’on a toute facilité pour l’apprendre. PLANCHE XIX. Télougou ou Talenga. Cette langue eft ainfi appellée de la province de Talenga , autrefois la principale du puiffant royau­me de Décan ; cette province s’étendoit jufqu’à Goa qui appartient aux Portugais, & Vizapour étoit fa capita’e : le Grand Mogol ayant étendu fes con­quêtes du côté du Nord , cette province a été par­tagée entre lui & le roi de Décan , mais le roi de Décan eft appellé feulement le roi de Vizapour , & la province de Talenga eft mife au nombre des pro­vinces de l’Indoftan qui obéiifent au Grand Mogol. Aujourd’hui la ville capitale de cette province fe nomme Beder. Cette province de Talenga vaut plus de dix millions de revenu au Grand Mogol. La lan­gue talenga fe nomme encore vulgairement le ba­­dega. Nous avons à la bibliothèque du roi une gram­maire & d’autres ouvrages en cette langue. PLANCHE XX. Tamoul ou Malabar. Les Malabars écrivent comme nous de gauche à droite fur des feuilles de palmeras bravas , ou pal­mier , & c’eft une forte de gravure , puifqu’ils fe fervent pour écrire fur ces feuilles d’un ftilet long au moins d’un pié : cette langue eft appellée tamoule, parce que les peuples des Indes orientales qui la par­lent s’apnellent Tarnouler ou Damuler ; on la nomme encore fentamil, codundamil, & plus vulgairement malabare , parce que les Européens confondent fous ce dernier nom tous ceux qui habitent la côte de Coroyiandel & de Malabar. Cette langue a cela de commun avec l’anglois, que fes adjedifs font indé­ PLANCHE XXI. Siamois çç? Bali. La langue fiamoife a 37 lettres & la balie 33, non compris les voyelles & les diphthongues qui font en grand nombre, & ont leurs caraderes particu­liers qui fe placent les uns devant la confonne , les autres après, enfin d’autres delfus ou delfous, mais qui toutes néanmoins ne fe doivent prononcer qu’a­­près elle. La prononciation fiamoife eft très - difficile , & il eft impoffible de la rendre exadement dans nos ca­raderes ; c’eft une efpece de chant à la façon des Chi­nois ; car les fix premiers caraderes de leur alpha­bet ne valent tous qu’un K plus ou moins fort & diverfement accentué. Les accens aigus ou gra­ves que l’on a eu l’attention de marquer , font pour avertir d’élever & de bailler la voix. Où ils é 1 e­­vent la voix , c’eft de plus d’une quarte , & pref­­que d’une quinte ; où ils la baillent , ce n’eft guère que d’un demi ton. O11 a marqué également les let­tres afpirées. Quant à l’alphabet bali , les lettres fur lefquel­­les on a marqué un accent aigu , doivent être pro­noncées d’environ une tierce majeure plus haut que les autres ; les autres lettres fe prononcent d'une façon monotone. La langue fiamoife tient beaucoup du chinois, elle paroît de même toute monofyllabique , 8c il y a lieu de penfer en effet qu’elle en eft une dialede particulière. Par exemple , dans les noms des mois liamois , tels que M de la Loubere les donne dans fa relation du royaume de Siam , je retrouve pref­­que les mêmes noms que les Chinois leur donnent, comme il eft aifé de s’en convaincre par la table fuivante. Noms fiamois. Deüan ai, mois premier. . Noms chinois. .. . ye. ... eulh. Deüan tgii, mois deuxieme. Deüan fam , mois troifieme... . fan. Deüan fii, mois quatrième.. .. fie. Deüan haa , mois cinquième.... où. Deüan houk , mois Jixietne. . . Deüan tfiet, mois feptieme. . Deüan peet , mois huitième. .• • pa. Deüan câou, mois neuvième.... keoù. Deüan fi b , mois dixième. .. . fchi. Deüan fib-et, mois onzième. .. . fchi-ye. Deüan fib-fong , mois douzième. ,.. . fchi-eulh. La langue fiamoife a encore cela de commun avec la langue chinoife & les langues du Tonquin, de la Cochinchine , &c. qu’elle eft fans conjugaifons & déclinaifons ; fi on fe rappelle avec cela les traits de la phyfionomie des Siamois qui eft toute chinoife, on fe perfuadera aifément que les uns & les autres ont une origine commune , ou du moins que les Siamois font une colonie de Chinois. Quant au bali , c’eft la langue de la religion & une langue morte qui n’eft entendue que des fa­­vans , c’eft-à-dire, de très-peu de monde; cette langue , bien différente de la langue vulgaire de Siam, eft enrichie d’inflexions de mots comme 110s

Next