Nagy Francia Enciklopédia - Táblagyűjtemény 2. kötet, 1763 (Suite du recueil de planches, sur des sciences, des arts libéraux et les arts de méchaniques, avec leur explication)

Premiere partie - Caracteres et alphabets de langues mortes & vivantes

.ALPHABET lettre he , & la prononçoient dans certains mots comme le cba des Arabes, &c. par la même raifon qu’un point mis à droite ou à gauche fur la lettre , en fait un fchin ou un fin. Quoique les Hébreux n’ayent pas mis la même diftindion fur les autres lettres que je viens de nommer , cela n’empêche point qu’elle ne pût fubfifter dans l’ufage, & confé­­quemment que cela ait donné lieu aux Arabes de la faire dans leur alphabet. On peut croire encore que Tétendue des pays où on parle arabe , & les diffe­rens dialedes de cette langue , ont donné lieu à ces lettres d’augmentation. Quant à la prononcia­tion , on obfervera que les lettres ain & gain fe tirent du fond du goder ; il eft rare de ne point recou­­noître un arabe à la prononciation de cette lettre. Les notes ortographiques qui font hamza, iveslci ou ouasla , madda , giezma, & tafchdid, fervent, fa­­voir, le hamza à marquer le mouvement de Yalif, lorfqu’il eft appofé deffous ou deffus cette lettre, ou à en tenir lieu lorfqu’il eft écrit ou feul, ou fur les lettres vav & ye ,• fon ufage eft encore de doubler ces voyelles. Le ouasla fe met fur Yalif initial, & défigne qu’il doit perdre fa prononciation pour pren­dre le fon de la derniere voyelle du mot précédent. Le madda fe met également fur Yalif, & le rend long; il fert auffi d’abbréviation aux mots. Le giezma marque que la confonne fur laquelle on le met, eft quiefcente , ou deftituée de toute voyelle. Enfin le tafchdid double la lettre fur laquelle on le met. Les tanouin ou mmnations , oun, an , in, fervent à défigner; favoir , oun, le nominatif} an, l’accu­­fatifi & in, le génitif, le datif & l’ablatif. Les plus anciens caractères arabes font ceux qu’on appelle confites , ainfi nommés de la ville de Coufah , bâtie fur l’Euphrate. Les caraderes modernes font de l’invention du vifir Moclah, qui fleuriffoit l’an 933 de l’ere chrétienne, fous les regnes des califes Modader , Caher-Billah & Badhi-Billah. Les intri­gues de ce vifir lui coûtèrent à trois reprifes diffé­rentes , la main droite , la main gauche, & enfin la langue, ce qui le conduifit à traîner une vie mifé­­rable & languiffante , qu’il 'finit l’an 949. On rap­porte que lorfqu’il fut condamné à perdre la main droite, il fe plaignit de ce qu’on le traitoit en vo­leur , & de ce qu’on lui faifoit perdre une main qui avoit copié trois fois l’alcoran , dont les exemplaires dévoient être pour la poftérité , le modèle de l’écri­ture la plus parfaite. En effet, ces trois exemplaires n’ont jamais ceffé d’être admirés pour l’élégance de leurs caracleres , nonobftant qu’Ebn - Bauvab les ait encore furpaffés, au jugement des Arabes. D’au­tres attribuent l’invention de ces beaux caraderes à Abdallah-al-Haffan, frere d’Ebn Moclah. 11 fubfifte encore des monumens coufites , qui font de toute beauté , mais allez difficiles à lire à caufe des orne­­mens étrangers dont ils font furchargés. Turc. Les Turcs ont cinq lettres de plus que les Arabes, qu’ils ont empruntées des Perfans. La prononciation turque tient un milieu entre la prononciation perfane & la prononciation arabe ; elle n’eft pas fi rude que celle-ci, mais plus mâle que l’autre , excepté ce­pendant à Conllantinople, où on prononce aujour­d’hui le turc aulfi doucement que le perfan. Les Turcs ont fept fortes d’écritures ; favoir , le nefqhi, dont ils fe fervent pour écrire l’alcoran, & la plupart des livres d’hiftoire. Le diwani, dont ils fe fervent pour les affaires & dans le barreau j les lignes de cette écriture montent de la droite à la gauche, mais plus fenfiblement vers la fin. Le taalik, qui différé peu du nefqhi, & dont les juges & les poètes fe fervent ; on s’en fert même en Arabie pour écrire l’arabe* Le kirma, qui reffemble auffi au SANCIENS. taalik, & dont on fe fert pour tenir les regiftres. Le fiulus ou fchulfi, qui fert dans les titres des livres & des patentes impériales. Enfin le iakouti & le rejhani » qui font ainfi appelles du nom de leurs auteurs , mais dont on fe fert rarement. Ils ont encore plu­­fieurs autres fortes d’écritures , qu’il eft affez inutile de détailler ici, dès que l’on n’en préfente point de modèles fous les yeux. Il y a environ trente ans qu’Ibrahim Effendi a fait élever la première impri­merie turque à Conftantinople , qui nous a enrichi d’une bonne hiftoire Ottomane en turc, d’une gram­maire turque expliquée en francois, & de plusieurs autres ouvrages utiles & curieux. Je dis imprimerie turque , car nous avons plufieurs livres hébreux que les Juifs ont fait imprimer dans cette ville, antérieu­rement à cette époque. Perfan. Les Perfans ont emprunté leur alphabet des Ara­bes ; ils y ont ajouté cinq lettres , dont on peut voir la figure & la valeur dans la PI. IV. Les anciens Perfans avoient plufieurs langues & dialectes diffé* rentes; favoir, 1 eparfi, le deri, 1 epahlevi, le fiogdi, le zabuli, Yheravi, le khouzi, le tartare , le fouriani, & le carchouni. Le -parfi ou farfi étoit ainfi appelle de la province de Perfe, où on le parloit. Elle était la langue des favans & des maubed, ou prêtres. Le deri étoit la langue de la cour, qui étoit en ufage à Madain, & dans les provinces de Khoraffan & de Balk. Lepahlevi étoit ainfi appelle de Pehla , terme qui défignoit les cinq villes capitales, Ifpahan, Rei, Hamadan, Nehavend & Aderbigiane, où on le par­loit. Le Jogdi étoit ainfi appelle de la province de Sogdiane, au milieu de laquelle eft fituée Samarcande. Le zabuli étoit ainfi appelle du Zableftan , province limitrophe de l’Indoftan, & où font fituées les villes de Gaznah , Bamian , Meimend, Firouzeoueh , Ca­boul, &c. Uheravi fe parloit à Herah, dans le Kho­­raifan. Le khouzi , ainfi nommé de la province de Khouziftan, fituée entre la province de Fars & Bafi. fora, étoit parlé par les rois & les grands, & il leur étoit particulier. Enfin le tartare & le fouriani, ou fyricn , étoient auffi en ufage en Perfe , ainfi que le carchouni, qui étoit un langage compofé de fyriaque & de perfan, & que l’on employoit dans les lettres miilives. PLANCHE V. Egyptien, Phénicien. Nous devons à la fagacité & aux recherches de M. l’abbé Barthelemi, la découverte de l’alphabet égyptien , ainfi que des alphabets phénicien & pal­­myrénien. L’attention qu’il a eue de fe procurer des copies exades, & même des empreintes des monu­mens , lui ont applani les difficultés fans nombre que divers favans ont éprouvées à la ledure des pre­mières copies défedueufes que l’on avoit fait gra­ver. Les peines que M. l’abbé Barthelemi s’eft don­nées , ont été couronnées par la réuffite, & ont en­richi le public. Il y a lieu d’efpérer que d’autres inferiptions qui pourront fe trouver par la fuite , donneront à fon travail toute la perfedion que l’oit peut defirer. Sous le N°.i.eft l’alphabet égyptien d’après l’infcrip­­tion de Carpentrasj on le nomme égyptien, parce que l’infcriptîon d’après laquelle il eft tiré, fe trouve au-deffous d’un monument qui eft très-certainement égyptien. Cependant comme la religion égyptienne étoit reçue dans la Phénicie , il fe peut que ce monu­ment foit des Phéniciens, & il y a même beaucoup d’apparence , puifque les caraderes alphabétiques des Egyptiens , qu’on trouve fur divers monumens » & qu’on n’a pu déchiffrer encore, ne reffemblent à aucun des caraderes que nous connoiffons*

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