Nagy Francia Enciklopédia - Táblagyűjtemény 4. kötet, 1765 (Suite du recueil de planches, sur des sciences, des arts libéraux et les arts de méchaniques, avec leur explication)

Escrime

ESCRIME, C ontenant quatorze Planches. Et art eft entièrement tiré d’un traité d'efcrime pu­j blié récemment à Londres par M. Angelo. Nous lui devons le difcours ôc les Planches. Si nous euflions con­nu quelque chofe de plus parfait en ce genre, nous nous en ferions fervis. Ce qui nous convient, nous le prenons partout où nous le trouvons ; en revanche nous aban­donnons notre travail à ceux qui voudront en difpofer utilement. Dès que les Goths eurent introduit la coutume des combats finguliers, il devint d’une néceflité indifpenfa­­ble de favoir manier les armes. On en ht un art qu’on fournit à des réglés, ôcil s’établit des académies où l’on inftruifit la jeunefle de la maniéré d’attaquer ôc de fe défendre. L’épée, qui a remplacé chez les modernes les armes anciennes, a fait naître le jeu de la pointe. C’eft ce qu’on appelle l’efcrime; elle fait avec raifon partie de l’éduca­tion d’un jeune homme de famille, lui infpire de la con­fiance 5c du courage, augmente fa force , lui donne de la grâce, de l’agilité, de l’adreffe,5c le difpofe en même tems à toutes fortes d’exercices. Cet art, dont on a porté la pratique à un fi haut de­gré de perfection, eft encore dans l’enfance par rapport à la théorie. Plufieurs maîtres franqois 5c italiens ont pu­blié quelques réflexions fur cette matière, mais ils ne fe font pas affez étendus fur ce qu’elle a d’intéreffant. C’eft ce qui a engagé M. Angelo à compofer fon cours d’elcrime, 6c à le donner au public. Il y explique, d’une maniéré Ample 6c claire, les prin­cipes 5c les règles de l’art de faire des armes ; il donne tin détail circonftancié des différentes attitudes du corps 6c des divers mouvemens de la main, des bras, des jam­bes ; il y ajoute des réflexions 5c des recherches , au moyen defquelles la théorie 6cla pratique s’éclairant mu­tuellement, montrent l’art dans les effets. Voilà l’idée de fon livre. Manière de monter une épie. Lorfqu’on fait monter une épée, il ne faut pas faire limer la foie de la lame; car c’eft de cette partie que dépend la fermeté d’une épée. Si la foie fe trouvoit plus groffe qu’à l’ordinaire, il faudroit faire ouvrir 5c limer le dedans du corps de la garde 5c du trou du pommeau, 6c enfoncer avec un marteau des édifies de bois dans les vuides de la monture de l’épée; le pommeau ôcle bou­ton doivent être de deux pièces. Ledit bouton doit en­trer à vis dans le pommeau 5c faire cinq tours de la foie qui doit paffer à-travers le bouton. Battre le bout de la foie avec un marteau, la réduire en pointe de diamant fans fe fervir de lime. Cette méthode eft la meilleure; je la recommande à tout homme d’épée. Elle eft aufli très-utile pour les fabres ou demi-efpadons. Il faut aufli que la garde de l’épée porte jufte fur l’aftiette du talon de la lame, laquelle doit bailler un peu fur les doigts de la main, 5c le corps de la garde doit être tourné un peu en quarte. Cette maniéré de monter une épée donne de la facilité pour dégager, 5c de la liberté pour tirer les coups d’armes. Du choix d'une lame d'épée & de fa longueur. Il paroît néceffaire, avant de donner les réglés de fe fervir d’une épée, d’enfeigner non feulement la maniéré de la bien monter, mais aufli celle de choilir une lame; car avec une mauvaife épée dans la main, quelque cou­rageux 6c adroit que l’on foit, on court rifque de fe trouver dans un grand embarras. Les uns fe fervent de lame plate 5c les autres de lame vuidée. Quelque foin que l’on prenne pour bien monter une lame plate 5c de donner affez de pefanteur à la garde pour rendre la pointe légère, on la trouvera toujours pefante à la main. N, 5. Efcrime. Conféquemment il eft difficile de faire les opérations qui dépendent de la pointe. Je confeillerai de choifir une lame plate pour l’armée, foit à pié foit à cheval; 5c pour une affaire particulière, une lame vuidée tant à caufe de la légèreté que de la facilité qu’on a à la manier 5c à s’en fervir. On doit proportionner fon épée à fa taille, 5c la plus longue ne doit pas excéder la longueur de 38 pou­ces, depuis le bouton du pommeau jufqu’à la pointe. C’eft une erreur de croire qu’il y ait de l’avantage à fe fervir d’une longue épée, puifque A un adverfaire déterminé 6c adroit gagne le fer, en ferrant la mefure , il feroit très-difficile avec une longue épée de débar­­raffer fa pointe fans racourcir le bras ; 5c dans ce tems­­là celui qui auroit une épée courte auroit l’avantage 5c feroit en état d’en profiter. Il faut faire attention en choififfant une lame, qu’il n’y ait aucune paille. Les pailles reffemblent à des petites taches noires 5c font creufes. Les unes fe trouvent en travers de la lame 5c d’autres en long. Les premières font caffer les lames le plus aifément. On juge de la trempe d’une lame par le pli qu’elle fait, lorfqu’on appuie la pointe contre une porte ou contre un mur. C’eft un grand défaut lorfqu’elle plie vers la pointe. Une bonne lame doit former un demi­­cercle depuis la pointe jufqu’à peu près un pié de la garde 5c fe remettre d’elle-même fans être fauflée. Si elle refte un peu fauflée, c’eft une marque que la trempe eft trop douce. Quoique ce foit un défaut, ces lames fe caffent rarement. Celles qui ne plient pas du-tout ou qu’on a beaucoup de peine à faire plier, font ordinairement d’une trempe aigre 5c le caffent aifément. Pour connoître le fort & le foible de la lame. Il n’y a qu’un fort 6c qu’un foible dans la lame d’une épée, tant au-dedans qu’au-dehors des armes. Le fort eft le tranchant de la lame depuis la garde julqu’au mi­lieu où le foible commence, qui finit à la pointe. On ne peut trop s’appliquer à bien connoître le fort ôc le foible d’une épée, puifque c’eft de ces deux articles que dér pend l’exécution de tous les faits d’armes. % PLANCHE pre. Première poftion pour tirer Cépée. Fig. 1. Il faut être droit fur fes jambes, effacer le corps, avoir la tête haute 5c aifée, regarder en face fon adverfaire, tenir le bras droit pendant le long de la cuiffe droite, le bras gauche un peu plié le long de la hanche gauche, le talon gauche près de la pointe du pié droit, la pointe du pié droit fur la ligne du ge­nou , 6c de l’adverfaire, 5c de la main gauche tenant l’épée à l’endroit du crochet, fe préfenter pour la tirer. Dans cette pofition, fixant les yeux fur fon adver­faire , il faut arrondir le bras droit, le lever à la hau­teur de l’épaule, porter la main fur la poignée de l’é­pée , la ferrer bien près avec les quatre doigts ôc le pouce, tourner les ongles du côté cïe la ceinture, tirer l’épée en hauffant la main fur la ligne de l’épaule gau­che , faire un demi-cercle de la lame par-deflus la tête 5c avec vivacité , préfenter la pointe vis-à-vis de fon adverfaire. La pointe de l’épée ne doit pas être plus haute que fon vifage, ni plus baffe que la derniere côte ; tenant le bras tendu, fans roideur dans le coude 5c dans le poignet, en préfentant ainfi la pointe, il faut lever le bras gauche en demi-cercle à la hauteur de l’oreille, 5c bien effacer l’épaule gauche, afin que le corps foit exactement de profil, chofe à laquelle on doit faire grande attention, A

Next