Le Moment, Fevrier 1936 (Année 4, no. 286-310)

1936-02-01 / no. 286

2 CARNET DU JOUR THÉÂTRES Vendredi 31 janvier 1936 Opéra roumain: „Le chevalier des roses“. Théâtre National: „Maison Hervey“ Théâtre Alhambra: „Le Danube bleu“. Théâtre Comoedia: „Apropo Ta­­nase“. Théâtre Excelsior: „L’affaire Ku. binsky“. Théâtre Regina Maria: „Le gros lot“. Théâtre Vesel: „L’oncle dé Noatza“. Théâtre Baraseum: „Le. miracle de Tarnopol“. - CINÉMAS Afo: „Les beaux jours". ' ’ 1 A. R. p. A.: „Ali Baba“. Regal: „CaSta Diva“. Savoy: „l’Ennemi invisible". Scala: „Broadway Melody 1936“. Trianon: „Marie Baskirtseff“. \ ox: „La danse est finie“. Marna: „Wedding Night“ et revue. LES EMISSIONS DE LA JOURNEE 1815 m. RADÍO.ROUMAME 864,5 m. BUCAREST 12.30: Heure. Calendrier. Actuali. tés; 12.35: Concert de midi; 13.15— 13.25: Sport. Nouvelles artistiques ; 13.30: Musique variée (disques) ; 14.15: Radio journal; 14.30: Musiaua légère (disques): 15.00: Dernières nouvelles; 18.00: Lecture de Mircea Damian; 18.15: Concert de musiqua distz-active; 19.00: Actualités anglai­ses; 19.15: Suite, du concert; 20.00: „Le chevalier des roses“, opéra de Rich. Strauss (trans. de l’Opéra Roumain) ; 20.00: Radio journal. Tou, risme; 20.15: Conférence de Em. I,o­­vinescü; 20.30: „Fata de la Cozia“, opéra en 3 actes de Emil Montia (trans. de l’Opéra Roumain de Cluj); 23.30: Musique distractive (disques); 23.45: Journal pour l’étranger en français et allemand; 23.55: Derniè­res nouvelles; 24.00—1.00: Concert nocturne de l’Orch. Radio; 1.00-2.00 : Concert nocturne (disques). EMISSIONS RECOMMANDÉES Bratislava: 22.15 Concert de Ceai­­kovsky; Hambourg: 24.00 Musique distractive; So tiens: 21.35 „Péléas et Mélisande“, opéra de Debussy; Vien­ne: 21.55 Concert d’Orch. Radio, .di­rigé par Âlois Melichar; Budapest : 0.15 orchestre de bohémiens. LE TEMPS En Europe. — La situation atmos­phérique en voje de transformation se trouvg aq^d’tnflVïÇeà. -des zones de dépression' du NO et du Sud de l’Europe et du maximum barométri­que de la, moitié nord de la’ Russie, Baisse générale de la température qui varie entre —10 dg. et —43 dg. en Russie, 0 et —4 dg. en Europe Cen­trale et 6 et 12 dg. dans le bassin de la Méditerranée. Précipitations pres­que générales. En Roumanie.— Depuis 24 h. temps brumeux et pluies à l’est de la Vala­­chie, en Bessarabie et eh Dobroudja. Le vent souffle du nord et la tempé­rature baisse, variant entre 6 dg. à Balcie et —5 dg. à Toplitza. Hausse Uè la pression atmosphérique, variant entre 761 mm. à Viseul de Sus et 756 min. à Sarata. Température maxima 6 dg., minima 0 dg. Humidité 80%. Bucarest. — Pression atmosphéri­que 756 mm. Vent du SSE à 1 m. p. s. Brouillard. Température de l’air 2 dg. Humidité 90%. Température ma­xima, au soi, 9 dg., minima de la nuit, au sol 2 dg. Température maxima 10 dg.Prévisions. — Hausse de la pression atmosphérique. Ciel couvert. Précipi­tations et; ensuite neige surtout en Moldavie, Bessarabie, ValaChie et Do­broudja. Vent assez fort dans l’ancien royaume et en Bessarabie. Baisse de le température au nord et au sud du pays. Imprimerie z,Le Moment" assure au point de vue technique un tra­vail rapide et soigné Dans le monde Une brillante réception a éu lieu mercredi soir chez M. et Mme Simeon Vasilesco-Gyk, dans leur élégant hôtel particulier du B-dul Ferdinand. Les honneurs de la maison ont été gracieu­sement faits par Mme Vasilesco-Gyk et la charmante Mlle Rodica Vasilesco- Gyk. Remarqués dans la nombreuse assistance: M. et Mme C. Banu, M. et Mme Grégoire Trancu-Iassy, le secré­taire général du Ministère de l’Inté­rieur et Mme Serge Dimjtriu, Mme Viky Budisteano, M. et Mme Alex. !a­­nulesco, M. et Mme Virgile Ulvineano, M. et Mme Const. Ciogolea, le géné­ral et Mme D. Dimitriu, Mme Viorica Niculesco, M. et Mme Cincinat Sfin- Jesco, le professeur et Mme Pierre Di­­nou, M. et Mme Enachesco, M. et Mme Panaite Iosipesco, Mme Calciuresco, Mme Balan, Mme Zamfiresco, Mlle Ba­nu, Mlle Rodica Vasilesco-Gyk, Mlle Simine Voicou Nijesco, Mlle lleana Grégoire Vasilesco; MM. Const. Catu­­neano, procureur à la Cour d’AppeJ, Grégoire Vasilesco, Jean-Basile Stanes­­co, Virgile Drâmba, Vasia Stanesco, Théodore Balan, Ciogolea, Banu, etc. Avant-hier soir a eu lieu un cock­­tail-party extrêmement réussi chez M. et Mme Sandu Tzigara-Samourcas dans le joli intérieur du prof. Tzigara-Sa­­murcas. Dans l’élégante assistance: S. Exc. M. Hubreeht, ministre des Pays Bas, S. Exc. le ministre de Suisse et Mme René de Week, la baronne de Pochhammer, princesse Grégoire Ghi­­ka, princesses Henriette Stourdza, princesse Hélène Soutzo, princesse Alex. Racovitza, princesse Marguerite Ghika-Catargi, princesse Charles-Adol­phe Cantacuzène, princesse Constance Cantacuzène, baronne Kapri, le colo­nel et Mme Dem. Chrissoveloni, prince et princesse Eugène Ghika, M. et Mme von Troostenbourg de Bruyn, M. et: Mme E. Catargi, M. et Mme Alex. ! Tzigara-Samurcas, M. et Mme Georges Strat, M. et Mme G. Berindei, M. et Mme J. Floresco, M. et Mme J. Simio­­nesco, M. et Mme G. Ghika-Budesti, M. et Mme Gr. Berindei, le corn, et Mme Robert Bossy, M» et Mme Léon 1 Scouly-Logotteti, M. et Mme G. Vali­­maresco, M. et Mme George Miclesco, M. et Mme E. Berindei, Mme Marie Hagi-Moscou, Mme Mathieu Balsh, ! Mme Jean P. Carp, Mme Gh. Dozy, Mme E. Stoenesco, Mme Marie Atana­­soyici, Mme Aline Tzaïco, Mme Mi-! chaela Catargi, Mme Henriette Bolciur- Voinesco, Mme Radu Budisteano, Mme George Lupu, Mme Radu Korné, Mme Anita Cugler, Mlle Marie Golesco, Mlle Djouvara, Mlle Sacha Cantacuzène, Mlle Dîna Catargi, Mlle Mona Mavro­­cordato, Mlle Ella Racovitza, Mlles Ica et Anne Berindei, Mlle Michaela de Kapri, Mlle Armande Cantacuzène, Mlle Sanda Balsh, Mlle Boby Cej-oKez,.: Mlle Piny Dozy, Mlle Julia de brecht, Mlle Despina Mavrocordato, Te prince George Mavrocordato; MM. Pop de Ovar, Dinou Coutzarida, Stefan Ghika-Budesti, Radu Cerchez, Raoul de Grimaldi, George Ghika, Mircea Tzaï­co, Nie. Nedelco, Niky D. Capitanea­­no, Barbu Catargi, Corbou, etc. * * * Mercredi a eu lieu au Cercle de la Flaute Industrie et de la Finance un déjeuner auquel ont participé: Son Exc. M. Ostrovsky, ministre de l’U. R. S. S., Son. Exc. le Baron Guillaume, ministre de Belgique, Son. Exc. M. Nis­­tor, ministre de l’Agriculture, le g-ral Valeano, ancien ministre, le prof. G. Tasca, ancien ministre, M. V. Slaves­­co, ancien ministre, MM. Cézár Me­­reutza, Miclescu-Prajescu, E. Branco­­vici, Alexandridi, Andrews, E. Au­­schnitt, Bolton, Bogsal. Leon Heilpern, George Cretzeanu, S. Orghidan, Pe­­ne8cu-Kertsch, E. Prager, Pitulesco, I. Savesco, Radulesco, A. Zanesco, Zentler, Stanculeanu, M. Ghelmegea­­nu, S. Bodeanu, Lazarides-Dogani, Raphael Halfon, Ignat, Margulius, Os­car Jamotte, consul général de Belgi­que, Wodworth, Conseiller à la léga­tion des Etats-Unis. • • • Mme Lélia Ratesco, femme du pré­sident de la Cour de Cassation, a réuni chez elle mercredi dernier, quelques amies: Citons: Mme Stelian Popesco, Mme Macarovici, Mme André Radu­lesco, Mme Ioanid, Mme Ionesco-Dolj, Mme Alice Meculesco, la générale Ri­­zeano, Mme Théodore Veleano, Mme Paul Ratesco, Mme Câmpeano, Mme George Dumitriu. « « 'A Thé très intime hier chez Mme Doi­­ciu. Reconnu Mme Verona, Mme Ico­­nomo, Mme Radu Floresco, Mme Gheorghiadis, Mme Yvette Mateesco et Mlle Eotly. l.e sénateur et Mme Laurentiu ua­­nea ont réuni hier soir quelques amis à un diner intime dans leur très jolie villa du Bd. Dacia. Y ont pris part: M. et Mme Ionéi Lascâr, Mme Georges Constant, Mme Alice Buh­­lea, M. et Mme Radu Stolojan, M. et Mme N. Costea, Mme Florica Buh­­lea, M. et Mme D. Cosma, M. Mony Gage. M.. et Mme Mircea Solacolu ont offert un dîner mercredi soir à quel­ques intimes, Autour de la table ar­rangée avec un goût exquis ont pris place: M. et Mme Raniiro Neculau, M. et Mme Basile Stefanesco, Mlle Hélène Ôbedeano et Mlle Vica Alex­­andrini. On annonce Fidèle à un. programme, dans le­quel elle se propose d’analyser tous les problèmes sociaux, scientifiques et culturels, l’association „Gândirea Europeana”, présidée par Mlle Hélè­ne Vacaresco, annonce, pour sa troi­sième année d’activité, un cycle de conférences intéressantes, intitulé : „Hommes célèbres, analysés sous l’angle de la médecine et de la justi­ce”. " ■ ' ■ Des conférenciers, parmi lesquels on Compte des professeurs universitai­res, des médecins,, des juristes, des hommes de lettres, analyseront du point du vue pathologique, les cas d’E- minesco, de Flaubert, de Maupassant, de Chopin, d’Oscar Wilde, de Casano­va, de Baudelaire, de Verlaine, de Dostojewski, de Proust, de la Reine Christine, de Lucrezzia Borgia, etc. Les conférences auront lieu, com­me d’habitude, tous les mercredi à 18 heures, à la Fondation Carol I-er. Dimanche 2 Février à 1 1 h. du ma­tin aura lieu à la salle Dalles le verni­ssage des expositions du sculpteur Mac Constantinesco ët du peintre Paul Mi­­racovici. Ce sera un événement plas­tique de la plus haute importance, ces deux artistes étant connus et appréciés par leurs manifestations antérieures, couronnées de succès à Paris et à Rome ainsi que par les nombreuses expositions individuelles dans le pays. Distinctions M. Emandi, ministre de Roumanie à Prague, a reçu dernièrement une dé. coration des plus rares. C’est la „Fé­dération de la Garde Nationale”, créée par le Roi Charles IV au XTV-e siè­cle. La décoration vient d’être accordée à quatre personnes: M. Machnik, mi­nistre de la Défense ; Nationale de Tchécoslovaquie, le général français Fauchet, qui a organisé l’armée tché­coslovaque et deux diplomates: MM. Adison et Emandi, ministres de Gran­de Bretagne et de Roumanie. Le chef de la „Garde”, le général Kriz, a remis les insignes aux nou­veaux décorés au cours d’une solleni­­té émouvante, prononçant une allo­cution dans laquelle il a souligné l’a­­mitie indéfectible qui unit la Rouma­nie à la Tchécoslovaquie. Arrivées Hier e*t arrivé à Bucarest M. FilSpp de Laszlo un des plus célèbres portrai­tistes du monde. M. FilSpp de Laszlo a été invité en Roumanie dans le but d’exécuter le portrait de S. M. la Reine Marie. M, FilSpp de Laszlo, hongrois d’ori­gine, s’est établi en Angleterre. 11 a exécuté jusqu’à présent les portraits de toutes les têtes couronnées. A l’Athénée Palace Hôtel : Mme Anna Alexandresco de Léoriche, MM. Iuliu Maniu, Josef Klein, Gustav Schoengut, Cammeo Atos, Mme Ma­rie Aimée Dumoine, M. N. Negules­­co, I. Benedek, N. Gheorghiadi, C. I- sopesco Grecul, Mme Clara Nagy, MM. Alex. Tillemann, Bartolomau Hargitay, Iuliu Coroiano, Stefan Schreiber, Zaharia Boila, Avram Klimhandler, Edward F. W. James, Arthur Stekle, István Schlick, Const, de Takaczy, Giovani Rasini, Alfred de Niki, Wolf Nándor de Gevay, Co­­loman Almosy et Férnie Bolvary. Lettres o Marinette Grigoras Dinicou Nous vivons, Marinette, dans un océan de musique, où nous ■plon­geons avec délices. Je ne veux pas parler de la grande musique de nos concerts symphoniques hébdomadai-r res, car il y en a de semblables dans toutes les, grandes villes. Mais notre musique spécifique à nous autres roumains bénéficie de l’interprétation d'incomparables orchestres tziganes. Il y en a quatre ou cinq qui jouent toutes les nuits dans les restaurants de luxe. Grâce à la T. S. F. les gens casaniers les entendent de chez eux bien au chaud dans leur lit. C’est de Grigora-ÿ Dinicou que je voudrai vous parler. Ce type étonnant de tzigane artiste, éléctrisa à tel point le public des salles de concerts de Londres, que l’on fit tout pour l’y re­tenir, mais les efforts furent vains; notre Grigoraç refusa les propositions les plus bèlles et revint à Bucarest, car il ne peut se passer de nous de même que nous ne pouvons nous pas­ser de lui. De temps en temps, il don­ne un grand concert avec l’orchestre de la société phvlarmonique, pour prouver qu'il joue aussi bien que les autres grands violonistes, les con­certos de Brahms, Beethoven et Mendelsohn. Mais le reste de sa vie, il demeure le roi des chefs d’orchestre tziganes dans les grands restaurants qui se l’arrachent à prix d’or. Je sais qu’il serait vain de vous dé­crire à vous française et bretonne, ce qu’est notre musique roumaine. Je connais vos chansons bretonnes, celles de Botrel et toutes les au­tres; elles sont rêveuses, délicates et tendres, comme le sourire des doux yeux gris-bleus de vos compatriotes. Qui pourra jamais vous faire com­prendre ce que la musique de Dini­cou a de frénétique et de déchaîné, avec son ardeur déchirante, sa ten­dresse fougueuse et sensuelle, avec ses langueurs subites d’une douceur si douloureuse, si prenante et poignan­te que le coeur se fend à l’écouter. Puis d’un seul coup, le violon devient fou et déverse un tourbillon de musi­que vertigineuse On croirait le voir virevolter entre les mains de ce Pa­ganini d’Orient; les pizzicati se pré­cipitent en cascades effarantes, les notes filées à l’infini deviennent d’une ténuité exquise. On se sent emporté, submergé par le flot d’une musique si palpitante d’humanité et si enva­hissante, qui vous enlève à vous même et vous transporte à travers de vastes paysages inconnus d votre Ame: '' ~Oé sont Mr ces 'âanses roumaines, enivrantes et affolantes qu’on dan^e jusqu’à en mourir, ainsi que Va décrit notre grand romancier Rebreanu dans son beau roman traduit en français sous le titre de: „Danse de la mort”. M. M-V. Le Moment LAV IE A BUCAREST CHRONIQUE MONDAINE Préparatifs aux obsèques du roi George V Les couronnes envoyées à l’occasion de la mort du Roi George V ont été exposées dans le cloître de la Chapelle St. Georges au Chateau de Windsor. Le me» de la fin Mélancolie incurable Le decteur B. un des meilleurs mé­decins de Venise, voit un jour entrer chez lui un homme fort bien mis, s’ex­primant en bons, termes mais la phy­sionomie languissante. Ce personnage vient se plaindre d’un mal que rien ne peut dissiper. ,,Qu’éprouvez-vous, lui dit le doc­teur ? — „Une profonde mélancolie. La mélancolie naît quelques fois de pas­sions contrariées. — „Monsieur, dit le malade, ce n'est pas mon fait. — „De déception de coeur, reprend le docteur. Le malade fait un signe négatif et ajoute : — „J’ai, en un mot, un vague en­nui. — „En ce cas, il faut faire venir le meilleur vin et en user, mais avec modération. — „Monsieur le docteur, j’ai dans ma cave les meilleurs vins; ils sont sans effet contre mon mal. — „Alors il faut voyager. — „J’ai parcouru tous les pays inu­tilement, l’ennui me suit partout. — „Diable! le cas est grave. Il faut entendre de bonne musique. — „J'en entends tous les jours; mon mal reste et augmente la nuit. SAMEDI, 1 FEVRIER 1936 COURRIER DE U FEMME Des mouchoirs fins ’ Chaque siècle eut son mouchoir d» prédilection, depuis le carré de linos* tissé à la main jusqu’au mouchoir d» dentelle et ce petit morceau de. tissiS- en dit plus long sur les moeúrS-.íÖ*. moment que les plus doctes ouvrages. Aussi, en contemplant la majorité des mouchoirs actuels, avons-nous» l’impression de vivre d’une vie saines sportive en même temps qu’élégante. Nos mouchoirs sont petits, nets, d’un' tissage fin, ornés d’une minuscule: dentelle ou d’un jour sobre quand ils „ sont d’un usage courant, encadré« d’une large dentelle véritable lorsqu* nous les utilisons pour le soir. Ce ne sont pas des mouchoirs faits ; pour les larmes; ils appartiennent aux femmes qui savent regarder les choses en face sans vaine sensiblerie. Ce qui ne vous empêchera pas d’a­voir deux ou trois douzaines de mou­choirs de dimensions plus... raisona­­bles, pour les jours où vous serez enrhumés. Vous aurez donc: Une douzaine de très fins mouchoirs garnis d’un large encadrement de dentelle. Le tissu occupera le centre, soit un carré de quatorze centimètres environ. Une dentelle de cinq à six centimètres de large sera incrustée tout autour. Trois douzaines de mouchoirs fin# de 28 à 30 centimètres de côté en tissu de pur lin. Vous garnirez ces mouchoirs soit de deux jours très rapprochés (les jours du second rang alternant avec les jours du premier ráng), soit d’un picot de dentelle. Certains mouchoirs „fantaisie“ seront brodés d’un très petit feston d’épaisseur égale, exécuté en couleur: rose, bleu, vert, jaune* mauve. L’initiale sera brodée en co­ton ou soie de même couleur. Ainsi sur douze mouchoirs, vous aurez deux roses, deux bleus deux verts, etc. S’il s’agit de mouchoirs d’enfants, brodez à la place de l’initiale, un mi­nuscule animal: chat, canard, chien, perroquet, etc. Le nombre de grands mouchoirs va­riera selon la composition de votre famille. Pour une famille dé deux personnes, deux à trois douzaines de grands mouchoirs suffiront., Si vous avez des enfants, il vous faudra qua­tre à cinq douzaines de grands mou­choirs. Vous avez intérêt à utiliser pour leur confection un tissu de belle qualité dont la durée sera longue. Chaque mouchoir aura quarante, cinq centimètres de côté. L’ourlet n’excédera pas un centimètre de lar­ge et sera maintenu par un jour é­­chelle. L’initiale sera brodée au passé rembourré ou exécutée au point turc. Rangez les mouchoirs dans votre armoire par petite paquets de douze noués d’un ruban. La douzaine eu «ours seule .jp^est pas rtoupe­iès servir à tbùr de rôle. RepasSez­­les humidor. '*” ^ ** Ne repassez jamais les mouchoirs de dentelle, mais tendez.les à plat sur une table ou appliquez-les encore mouillées... sur la glace de votre salle de bain. Quand ils sont secs vous les retirez: ils semblent avoir été soumis au glaçage. Germaine Recettes de mon aïeule En 1571, un diner maigre donné par le chapitre de Notre Dame à la Reine Elisabeth d’Autriche, compor­tait outre les saumons, turbots, ho­mards, anguilles et lamp rois, plus de deux cents langues de morues, cin­quante livres d’esturgeon, quatre cents harengs et six mille grenouilles; Et ceci pour 33 convives... seule­ment 1 Blanquette de çiinçlon Lavez les blancs d’un dindon rôti et refroidi; coupez-les par petits mor­ceaux bien minces. D’autre part vous ferez réduire de la béchamel, ou Vous ajouterez des champignons que vous aurez fait cuir; puis vous mettrez dans cette sauce vos morceaux de chair de dindon; vous lierez ce ragoût avec deux jaunes d’oèuf, ajoutez-y un filet de citron, et vous servirez avec du riz ou des nouilles. Madeleine V. Beidiman (De notre co Jour sombre, jour des funérail­les. De moment en moment, Lon­dres paraît suspendre davantage sa vie, ne plus rien préparer que le deuil. Pour qui a connu il y a 8 mois sèulemént, les préparatifs du ' Ju­bilé, il est un fait surprenant, pres­que hallucinant: c’est d’assister exactement à la même mobilisation générale, d’une ville entière, au­tour d’un cortège royal, mais une mobilisation, qui cette fois-ci est celle de la douleur et de l’adieu, alors que l’autre était celle des vi­vats et de la joie. Cette route funèbre que par­­eourera le cercueil de Georges V entraînant derrière lui des Souve- rrespondant) rains, des Reines et des Princes, répandant le silence sur les multi­tudes vêtues de deuil, j’ai voulu la parcourir à l’avant-veille des funé­railles. Comme celle qui suivit dans une merveilleuse lumière, le cortège du Jubilé, par ces matins de Mai où régnait „Le temps du Roi”, elle passe le long des plus fameux mo­numents, et cette fois encore, toute l’histoire d’Angleterre se livrera le long du cortège. Mais de Westmins­ter à Paddington règne aujourd’hui la brume de Londres. Là tout n’est que pavés luisants, rues humides aux profondeurs bleues, monuments noirs aux corniches lavées par la pluie. Voici Westminster avec Sv3 deux cathédrales, la cathédrale du Par­lement où bat le coeur de l’Angle­terre moderne, et la Cathédrale vé­ritable de Westminster, temple de ses gloires anciennes, autour de sa foi toujours vivace, au pied de l’une comme de l’autre, rampe une foule sombre. Le cortège où défilent cha­que jour lpO.000 citoyens britanni­ques d’Angleterre ou des domi­nions, venant contempler le simple cercueil exposé dans le hall im­mense, à l’ombre du Parlement, et prient ensuite dans la nef de la Cathédrale. Voici plus loin Westminster Hall, domaine des Ministres et des hauts fonctionnaires, quartier général de l’Empire. Plus loin, au pied du Fo­reign Office et de l’Amirauté, c’est la grande place des Horses-Gardes où en Juin dernier le Roi passait encore ses troupes en revue, che­vauchant dans un flamboiement de tuniques écarlates, le jour de ses 70 ans. Puis la grande perspective du malii le Palais Saint-James aux murs crénelés, Piccadily à Hyde-. Park, sous les longues avenues qui montent enfin, à la sombre gare de Paddigton. Partout se sont déjà établis 'es mêmes échafaudages, les mêmes tribunes que lors du Jubilé. Sur les balcons, les perrons, des stands, 3e construisent. Ici et là les devantu­res sont déjà barricadées pour pro­téger les vitrines contre la multi­tude. Mais là où apparaissaient en Mai dernier sur les planches de bois clair, des tentures d’azur et de pourpre, des draperies aux fran­ges d’or, des étendards multicolo­res, des guirlandes et des lauriers, tout n’est plus aujourd’hui que ve­lours noirs et gris sombre. Il semble que ces étoffes de deuil aient envahi toute la ville comme une moisissure affreuse, qui sou­dain ronge tribunes, façades, fenê­tres, tapis, drapeaux. La ruée pour les places a été la même qu’il y a huit mois, sinon plus grande encore. Du continent, spécialement de France et d’Alle­magne, affluent les demandes de sièges, aux points les plus recher­chés du parcours, le Piccadily à Hyde-Park corner, etc... les fenêtres qui peuvent accomoder 4 à 5 per­sonnes sont déjà louées, pour 50 guinées chacune, soit 4.000 francs. Ailleurs, le moindre siège coûte au moins deux livres. Je voulus mener mon pèlerinage jusqu’à Windsor même où le Roi aura sa dernière demeure. La gare de Paddington,- déjà partiellement envahie par les tentures de deuil, le train m’emporte à travers une banlieue tragique dont les maisons de briques s’aîlignent indéfiniment semblables. La campagne qui fait suite est elle-même plate et triste, portant par endroits des traces des récentes inondations. De station en station, c’est toujours le deuil : brassards noirs sur les uniformes des employés, drapeaux en berné. Voici enfin la ville Royale Windsor que garde le caractère de l’ancien­ne petite citée serrée autour du château seigneurial. C’est ici que le deuil sera le plus profond, car chaque habitant perd en George V ce voisin familier dont il connaissait presque l'existence quotidienne, comme' le Roi lui­­même connaissait les siennes. Avec — „Alors je ne vois plus qu’un moyen, c’est d’aller le soir au théâtre entendre le célèbre chanteur Velutti, dont la verve et la charmante gaieté se communiquent à tous. —- „Hélas! monsieur, dit le pauvre, malade, c’est moi qui suis Velutti. une foule muette de visiteurs, je suis entré dans l’enceinte crénelée. C’est au-delà de la grande Tour ronde et des bâtiments royaux qne se dresse la chapelle Saint-Geor­ges, à la haute architecture de style gothique perpendiculaire. C’est ici le Saint-Denis des Rois d’Angle­terre, le lieu où, l’un à côté de l’autre,_ ils viennent s’étendre dans la lignée des tombeaux de marbre. Je ne verrai pas aujourd’hui l’in­térieur de la grande nef gothique, car l’on prépare la venue du cor­tège funèbre de souverains, de prin­ces, de ministres et d’ambassa­deurs, mais je connais la crypte où George V reposera. Il y a six se­maines seulement, il s’y inclinait lui-même devant la tombe de sa soeur la princesse Victoria. A deux mois d’intervalle, il s’endormira non loin d’elle, dans le sépulcre royal aux tombes très simples. Il sera tout près d’Edouard VII son père, et de sa mère, Alexandra, entouré de ses ancêtres fameux. Frank Paris Lettre de Londres Jour des funérailles

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