Le Moment, Mai 1936 (Année 4, no. 360-384)

1936-05-01 / no. 360

A Le Dr. Schacht a prouvé plus d’une fois qu’il était un person­nage difficile à manier. Sous le régime natio­nal-socialiste, il représente les grands industriels dont le concours a été si précieux à Hitler pour ac­céder au pouvoir. Comme manda­taire des capitalistes, le Dr. Schacht a cru pouvoir garder une certaine indépendance et c’est pourquoi il a souvent parlé sincèrement. Il a été maintes fois, désavoué et cons­tamment suspecté. Et pourtant, jusqu’à présent personne n’a osé s’élever contre lui, tant à cause de ceux qu’il représentait que grâce à ses capacités personnelles dans les problèmes économiques. Mais, depuis quelque temps, la situation de l’Allemagne s’est changée du tout au tout et pas pré­cisément en faveur du Dr. Schacht. La situation économique du Reich s’est aggravée à un point tel que personne ne peut la redresser, pas même le Dr. Schacht. Au manque d’aliments — en tout premier lieu — dont souffre la population du Reich et au manque des autres ma­tières on ne peut plus remé­dier par des moyens économiques. Il faut une fois de plus tromper le peuple allemand et cette fois par des moyens d’autant plus extrêmes que les privations sont plus gran­des. Il faut créer des diversions qui puissent faire oublier aux Al­lemands qu’ils ont faim. Le Dr. Schacht a prouvé qu’il était impropre à de telles besog­nes. Et c’est là un premier motif pour lequel le général Goering a été nommé contrôleur général de l’économie du Reich. Propagandis­te de profession et démagogue par tempérament, le général Goering saura suppléer par des discours enflammés à tous les manques dont souffre le peuple allemand, situa­tion qui a fini par être tellement fâcheuse pour le Reich qu’il a fallu remplacer une personnalité au cerveau pondéré par une autre, au poing de fer. Mais la disgrâce cachée du Dr. Schacht et la nomination du géné­ral Goering comme contrôleur su­prême de l’économie du Reich, donc au dessus du Dr. Schacht sont dues à des causes plus tangibles provo­quées par la modification de la si­tuation en Allemagne. En effet, aussi longtemps que Hitler était dans l’opposition et du­rant la première période de son gouvernement, il était le débiteur des grands industriels et des gros financiers allemands. Aussi long­temps donc que Hitler a dépendu de ces commanditaires, il était na­turel qu’ils aient un représentant dans le gouvernement national­­socialiste, représentant jouissant d’un grand prestige et pouvant for­muler des prétentions à un con­trôle effectif. C’est pourquoi le Dr. Schacht était écouté et pourquoi il pouvait se permettre de temps à autre de critiquer, même en pu­blic, le gouvernement naziste. Il occupait la situation du mandataire des bailleurs de fonds et il pouvait donc par cela avoir la prétention d’être écouté; ses conseils avaient du poids surtout quand il était question de prendre des mesures économiques. Depuis que le Reich a décidé de réarmer; depuis que l’Allemagne, au vu et au su de tous, construit une nouvelle flotte de guerre; de­puis qu’elle fortifie ses frontières, la situation a été renversée. Au­jourd’hui, Hitler n’est plus le dé­biteur de la grosse industrie, mais au contraire, c’est cette industrie qui dépend de lui. Grâce à lui elle travaille, elle réalise des bénéfices qu’elle n’aurait même pas pu rêver dans une Allemagne vaincue et dé­sarmée. Le grande industrie allemande est aujourd’hui la débitrice de Hit­ler. Dans ces conditions, l’impor­tance du Dr. Schacht a fortement diminué et son autorité a disparu en même temps que lui a été retiré le mandat qu’il détenait de la part des commanditaires du régime hit­lérien. Il est donc devenu très facile de le sacrifier, ce qui a été fait par l’élargissement des attributions du général Goering. En sa nouvelle qualité de contrôleur suprême de l’économie du Reich, le général Goe­ring parlera un tout autre langage que le Dr. Schacht. Ce dernier par­lait comme représentant de la grande industrie allemande qui se prônait le droit de contrôler le gou­vernement ; le général Goering par­lera en qualité de représentant du gouvernement qui contrôle ses com­manditaires d’hier. Si le gouvernement allemand, ayant à répondre de sa politique économique envers des personnes intéressées au bien être du pays, a commis toutefois tant d’erreurs, on peut facilement s’imaginer ce qui arrivera en Allemagne, mainte­nant que le gouvernement se sent débarassé de ce contrôle et quand c’est lui qui commandera aux fac­teurs économiques du Reich. La venue du général Goering à la tête du département économi­que, constitue le commencement d’une ère nouvelle. Elle marquera : n désastre tel qu’on n’en aura pas encore rencontré dans l’histoire des peuples. L’effondrement économi­que de l’Allemagne, commencé de­puis longtemps déjà, atteindra sa phase définitive sous Goering. Hofe A Paris, on se rend compte de plus en plus, de la nécessité de re­prendre de meilleures relations a­­vec l’Italie. On attend aussi un grand revi­rement de l’opinion publique. Même les partis de gauche et d’extrême gauche, qui one manifesté un sarui­­tionnisme à outrance, sont deve­nus plus calmes. Ils se sont rendu compte que le véritable péri! ne vient pas de Rome, mais unique­ment de Berlin. En même temps, ils ne se font plus d’illusions, en ce qui concerne l’appui britannique. Ils savent à quoi s’en tenir. Pour reprendre les bonnes rela­tions d’antan avec l’Italie, il n’y a pas que le problème des sanctions qui constitue une difficulté. Pour renoncer aux sanctions, on trou­vera des arguments et l’on créera facilement l’atmosphère nécessaire. Il y a malheureusement d’autres difficultés à vaincre. Il faut sur­tout prendre en considération les relations entre l’Italie et les amis de la France. 11 ne s’agit pas de la Russie, ni de la Pologne, ni de la Tchécoslovaquie, ni de la Rou­manie. Il s’agit de la Yougoslavie. A Belgrade, on n’est pas encore persuadé qu’on pourrait reprendre des relations plus amicales avec Rome, sans porter pour cela at­teinte aux ambitions ou aux inté­rêts du peuple Yougoslave. On n’est pas persuadé non plus que les accords conclus entre Rome et Vienne ne nuiront pas à la politi­que yougoslave. Ainsi donc, la France et les pays de la Petite Entente, doivent avoir comme objectif immédiat de pré­parer une entente sincère, entre l’Italie et la Yougoslavie. Il est vrai qu’entre temps, les Allemands ont essayé de profiter d’un certain malaise qui s’est reflété dans la presse de Belgrade, en ce qui con­cerne la France et ses relations a­­vec l'Italie, pour entamer des né­gociations commerciales, très fa­vorables pour les deux pays. L’Al­lemagne a poussé les achats de telle manière qu’elle a réussi à of­frir à la Yougoslavie un solde ac­tif, d’une valeur de 400 millions de dinars. C’était un moyen indirect d’obliger le gouvernement de Bel­grade à faire des commandes en Allemagne, commandes d’une im­portance exceptionnelle, afin de pouvoir récupérer les 400 millions de dinars bloquées à Berlin. Rien que pour les usines et aciéries de Zenici, la société Krupp a offert des matériaux d’une valeur d’en­viron 100 millions de dinars. La Yougoslavie obtient ainsi une cer­taine indépendance dans la pro­duction de l’acier et du fer, et il se peut que les Allemands, qui comp­taient sur le marché yougoslave, se trompent, étant donné que le gouvernement de Belgrade pourra satisfaire aux besoins en fer et en acier de la consommation inté­rieure grâce aux nouvelles usines qu’on vient de construire. L’Allemagne perdra ainsi un client pour son exportation de fer. L’économie du Reich Entre Schacht et Goering Le 29 avi li 19do DIRECTION, REDACTION ADMINISTRATION, publicité • 5, Kue Brezoianu Téléphone, Direction 4.25.34 Redaction, Administration , 3.10.40 imprimer ie 2, rus Aristide Demetriade — Tel., 4.56.61 Adr. télégr. Moment Bucarest Taie postale pagëe directement, conformement 4 Fappro* botion No. 247.392J1933 des P. 8 Pages 3 Lel Directeur s ALFiED HEFTERLe Moment Journal de Bucarest Quotidien illustré d Informations Politiques, Economiques et Sociales Il est évident qu’on a exploité les fournitures de la maison Krupp, pour les usines Zenici, ainsi que pour la construction d’un grand pont, dans des buts politiques. On a laissé croire que, par cette voie, la Yougoslavie serait amenée à en­visager des relations de plus en plus suivies avec Berlin, et, paral­lèlement, à ces insinuations, on a beaucoup développé la propagande à, l’intérieur, en exploitant sur­tout le fait que des rapports nou­veaux entre la France et l’Italie sont en train de se préciser. Nous éspérons que la diploma-Tandis que le gouver­nement espagnol fait ar­rêter par centaines les „fascistes", un député ca­talan proclame la néces­sité d'établir par la vio lence la République des Soviets. Une hostilité se manifeste de jour en jour contre les prêtres. Dans les Asturies, tandis que le gouverneur garantit à la population que les mineurs continueront à se compor­ter le 1-er mai, avec leur courtoisie coutumière, on a emprisonné sous l’accusation de fascistes les secré­taires de mairies de Carabias et No­­réna, le juge de Colunga, deux cu­rés et deux chanoines. A Maivas, dans la province de Vigo, un curé avait personnelle­ment réorganisé le pays, en faisant construire un chemin vicinal, des fontaines, des lavoirs apportant des améliorations à l’école nationale, créant une coopérative de vente et une mutualité pour les propriétai­res des troupeaux et organisant la lutte contre les maladies du bétail. Il avait aussi créé une école du soir pour les fils des paysans pauvres. La, presse régionale et celle d’Amé­rique. sans distinction de nuances, avaient commenté favorablement ses oeuvres sociales. On l’a arrêté alors que jamais il n’avait fait acte politique. Dans le petit village d’Almar­­char, Pálcáidé, socialiste, a fait ar­rêter tous les fidèles coupables d'a­voir assisté à l’Adoration nocturne. Enfermés dans une voiture cellu­laire au nombre de 21, y compris tie allemande sera de nouveau dé­çue. Ces prochains jours, la Petite- Entente prouvera toute sa vita­lité, et d’un autre côté, la France fera tout son possible pour prépa­rer à Rome la voie d’un accord sin­cère et utile entre les deux pays de l’Adriatique. Le jour où cet accord sera pos­sible, la paix de l’Europe sera cer­tainement garantie, pour un temps indéterminé. La France, l’Italie, marchant la main dans la main avec la Petite-Entente pour résou­dre tous les problèmes concernant le bassin du Danube, offriront des le président de la confrérie âgée de 75 ans, ils furent conduits sous la surveillance de gardes d’assaut, à Velez. On affecte de supposer que leur acte culturel équivaut à une réunion clandestine, alors qu’aucu­ne preuve n’en a été fournie. a • « Le second mouvement en sens contraire, est orienté par les extrê­mes gauches, vers le bolchevisme. Dimanche dernier au Théâtre Cir­­code Gijon, 700 personnes ont as­sisté à la réunion en faveur du so­­viétisme, présidée par le député Maurin, qui n’est pourtant que so­cialiste. Le député catalan a annoncé que le prolétariat espagnol, une fois complètement organisé sur le plan soviétique compterait 4 millions de membres. Il a ajouté „qu’ils au­ront en leurs mains la force suffi­sante pour s’emparer du pouvoir dans un mouvement de violence et pour établir le régime qui convient le mieux à la masse ouvrière, avec ou sans Etat, mais de type essen­tiellement révolutionnaire. Maurin veut la constitution d’un gouvernement du Frente Popular avec la collaboration active des so­cialistes et des communistes, pour aller vers l’annulation du fascisme et de la réaction en employant com­me moyen la socialisation des in­dustries, des mines, des transports et de la banque. Prétendant étudier le problème économique, Maurin, a fait un ap­pel à tous les ouvriers afin de for­mer un Frente Popular qui obtien­ne „que l’Espagne soit le second pays du monde à empoigner, allu­mée, la torche du régime soviéti­que”. J. M. Covadonga perspectives très optimistes pour l’avenir de l’Europe. La Yougosla­vie comprendra, cela ne fait de doute, son grand rôle, et elle finira par aider, de tous ses moyens la reconstitution de ce puissant grou­pement de forces si nécessaire pour le maintien de l’équilibre européen. L’Autriche et la Hongrie ne pro­voqueront plus d’inquiétudes et l’Allemagne devra se résigner à attendre une autre conjecture, plus favorable, pout la réalisation de son programme de domination dans l’est de l’Europe. Alfred Hefter INos grandes enquêtes CAPRICE ESPAGNOL Demandez dans toutes les capitales d'Europe l'édition internationale du «Moment» Madrid, avril 1936 Deux mouvements contraires se remarquent en ce moment en Es­pagne. D’un côté le cabinet Azana, pour éviter ce que certains Espag­nols appellent „les provocations fascistes” se montre de plus en plus favorable aux arrestations préven­tives de fascistes et de sympathi­sants de Falange Espagnola. De l’autre... D’après des renseignements que nous avons pu recueillir (les ren­seignements officiels sont plus dis­crets) plusieurs provinces castil­lanes ont été le théâtre de faits que l’on peut résumer ainsi: Le gouverneur de Saragosse a fait opérer plusieurs perquisitions et arrestations. A Albacete la poli­ce a arrêté M. Aurelio Romero Bernabé, ancien alcalde radical, trois étudiants, un avocat et un mé­decin. A Alicante, on a arrêté le rédacteur en chef de l’ancien jour­nal Mas. A Murcie, des membres des Falange. A Manzanares, le jour­naliste Arroyo Mascarique, corres­pondant de l’Agence Logos de Ma­drid. A San Sebastien plusieurs membres de Falange. A Fonda, les perquisitions faites aux domiciles des affiliées de Falange n’ont don­né aucun résultat. Par contre, la police a pu arrêter dix affiliés à Carballino, onze à Bailen, quatre à Castellon. Le zèle de certains alcaldes de la province de Cordoba a même dé­passé les ordres reçus, au point que le gouverneur a dû faire re­mettre en liberté des éléments de droite arrêtés par erreur. A Cuenca, le gouverneur, ayant eu vent que plusieurs fonctionnai­res participaient aux activités fas­cistes, a fait nommer un juge d’ins­truction spécial. A Malaga, outre huit affiliés à Falange, on a arrêté Luis Estrada, fils de l’ancien minis­tre de la dictature. A Valencia, plus de quarante personnes ont été ar­rêtées. A la Coruna oh affirme que 200 personnes ont été arrêtées et l’on a fermé le Nouveau Club et la Jeunesse Catholique qui sont pour­tant apolitiques. A Aviles, on a ar­rêté 60 „droites” et parmi eux la très vieille famille de los Cotos. LE GENERAL WEYGAND après avoir assisté à une réunion des officiers de réserve qui s’est tenue récemment à Nîmes, quitte la salle du Congrès VENDREDI I MAI 1936 En page 3: Le nouveau plan colonial allemand En page 5: Comment Paris votera dimanche En page 7: L’Angleterre devient-elle anti-sanctionniste ? A L’ECOUTE L’ECOLE DE L’AUDITEUR Quelques amis, réunis chez l’un d’entre nous, se divertissaient à écouter les professions de foi que lançaient par radio les porte-parole de nos grands partis politiques. R y en avait trois, ce soir-là qui, pres­que à la même heure, l’un par un poste de Paris, les deux autres par les postes de province, parlaient a­­vec une éloquence plus ou moins persuasive, mais avec une chaleur qui semblait attester la même con­viction. Désabusés par expérience, mai3 curieux par profession, ces amis, tous journalistes, passaient par jeu d’un poste à un autre, faisant sui­vre une phrase du délégué commu­niste par une phrase du délégué du groupe républicain et social, et celle-ci par une période de l’ora­teur du Front républicain. Ils re­venaient au premier, passaient au troisième, intervertissaient l’ordre d’écoute et obtenaient ainsi un dia­logue à trois qui ne manquait pas d’originalité. Ce petit jeu dura un quard d’heu­re, puis cessa brusquement; car il n’est pas de plaisir qui, bientôt ne lasse; et les auditeurs irrévéren­cieux laissèrent alors pour le se­cond quart d'heure de la déclara­tion politique leur appareil réglé sur le poste de Paris. Quand l’orateur qui parlait de­vant le micro de ce poste eut ter­miné son discours, les journalistes se firent part de leurs impressions. Il va de soi qu’elles furent diffé­rentes. Mais ce qu’il y a de surpre­nant c’est que les avis diffèrent aussi sur les paroles mêmes que l’orateur avait prononcées. Il sem­blait que, par une sorte de magie diabolique, ces paroles, au sortir du diffuseur, fussent multipliées et singularisées pour chacun des au­diteurs, qui avait reçu les siennes sans rapports avec celles de ses voisins. Celà rappelait un petit jeu de so­ciété qui consiste à faire placer en demi-cercle une douzaine de per­sonnes. La première dit une phrase à l’oreille de la seconde. Celle-ci doit la transmettre de la même façon confidentielle à la troisième; et ainsi de suite jusqu’à l’autre bout du demi-cercle. Puis la der­nière personne doit répéter à haute voix la phrase qui a circulé de bou­che en bouche. On s’aperçoit alors qu’elle n’a rien de commun avec la phrase initiale. Par suite d’une dé­faillance, ou d’une illusion plus ou moins complète de l’ouïe, chacun a ajouté sa petite déformation, soil „équation personnelle”, dirait un savant à cette phrase reçue et transmise à voix basse; si bien qu’au bout d’un certain nombre de ces transformations elle a été to­talement changée dans ses mots et dans sa signification. t — Qu’est-ce que celà prouve, dit l’un d’entre nous bien qualifié pour faire cette remarque, sinon qu’en matière de radio il est plus difficile d’être bon auditeur que bon spea­ker. Vous savez que je fais régu­lièrement des causeries par T. S. F. Il m’arrive de traiter des sujets qui intéressent le public, et de les traiter de telle sorte qu’ils me va­lent de nombreuses lettres de pro­testation et d’approbation. Eh bien! je constate chaque fois que presque personne n’a exactement compris ou même entendu, ce que . j’ai dit. Nous venons encore d’en avoir la preuve avec vous, chers a­­mis. Quand nous lirons demain, dans les journaux, le discours que nous venons d’entendre, nous se­rons stupéfaits de ne pas nous sou­venir de l’avoir reçu de la sorte; parce que l’oreille est une infidèle dont l’oeil sera toujours appelé à reparer les erreurs. — Mais quelle sanction à cette infidélité? demanda quelqu’un. — Oh, ne parlons pas de sanc­tion. Cherchons un remède plus simplement. Que vous semble de André Delacour (Suite en vage S),

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