Le Moment, Septembre 1936 (Année 4, no. 474)

1936-09-18 / no. 474

2 CARNET DD JQPR Jeudi, 17 septembre 1936 THEATRES Théâtre National: „Coucher de So­leil“. Théâtre Carabus: „Trois jeunes fil­les nues“. Théâtre Izbânda: „L’ivrogne“ avec Sidy Thal. Théâtre „Natalitza Pavelesco“: „Le délit de la nuit de noces“. Théâtre Vesel: (Jardin Marconi) : »Sur le gazon“. CINEMAS Aro: „Le triangle", avec Merle Obê. ron, Myriam Hopkins et Joe Mc. Créa. A. R. p. A.: „L’argent ensanglanté“ avec Georges Bancroft. Capitole et Roxy : „Coeurs en détres­se“ avec Al. Johnson et Sybil Ia­­son. Corso: „L’enfer vert“ film d’aviation. Uarly: „Les temps modernes“ avec Charlie Chaplin, et „L’orage“ film russe. Dorobantl : „Le monstre de Bornéo“ et „Perroquet chinois“. Femina : „La vie parisienne’’ avec Conchita Montenegro et Max Dearly. Forum: „Le médecin de femmes“ et „Le gondolier de Broadway“. Franklin: „Episode“ avec Paula Wes­sely et „Toute la ville en parle“. Pallas Boulevard : „L’île flottante” avec Charles Boyer. Regal: „Le club des femmes" avec Danielle Darrieux. Savoy: „Madame consent“ avec Ann Harding et Herbert Marshall. Scala: „Sa femme et sa dactylo“, avec Clark Gable, Jean Harlow, Myrna Loy. Sélect: „Son dernier amour", avec Michiko Meinl, la célèbre artiste ja­ponaise. Vox: „Tziganes“ film russe. M. M. Ostrovsky, ministre plénipo­tentiaire de ”” " ~ _ • — LES ElVISSSIQMS DE LA IQIJRrcEE 1875 m. Radio Roumanie 364,5 m. Bucarest 6.30: Culture physique. Radio Jour­nal. Concert du matin (disques). Con­seils aux ménagères. 7.30: Fin de l’é­mission du matin. 13.30: L’heure e­­xaçte. Etiage du Danube. Bourse. Nouvelles culturelles. Sport. 13.40: Concert de midi. Musique variée (dis­ques). 14.15: Radio Journal. 14.30: Musique légère (disques)A 15â nières nouvelles. Radio-Bucarest. m 'H . fl fl fl Æ , fl L’art’jardinier, 20.40: Oeuvres de VaA^disqaés,. 21.10 : Le 40-ème anniversaire de la mort de Trajan Demetresco, par Const. Stelian. 21.25: Concert du soir — Orchestre Radio, dir. par C. C. Nottara: Le monde antique. 22.30: Radio Journal. Sport. 22.45: Concert de nuit de l’Orchestre Sandou Mar­­cou. 23.45: Journal pour l’étranger en français et allemand. 23.55: Dernières nouvelles. EMISSIONS RECOMMANDEES BRUXELLES FLAMAND: 22: Or­chestre syphonique. MILAN: 21.40: „Le beau chevalier d’Onfleur“ comé­die en 3 actes de Marco Reinach. PA­RIS P. T. T. 21.30: Soirée consacrée aux vieux succès français. VIENNE : Concert du quatuor Tautenhayn. LE TEMrs Les dernières 24 heures, le temps a été variable; ciel en partie nuageux et vent moyen du secteur Nord-Ouest. * 1 Des précipitations légères sont tom­bées par endroits dans la plaine du Danube et dans la région du Nord. La température en hausse variait à 8 h. du matin entre 18 dg. à Craio­va et 6 dg. à Dobresti; dans le reste J du pays, entre 10 et 16 dg. La tempé­rature maxima d’hier a atteint 23 dg. à Seceleano et dans la plaine du Da­nube et 10 dg. à Toria; celle minima de la nuit a oscillé entre 4 dg. à Jassy et dans le Nord et 12 dg. à Bucarest, à Turnu-Magurele et dans la plaine du Danube. Les Cours ! S. M. le Soi a reçu mardi matin j à Sinaia en audience de travail M. Valéré Pop, ministre de l’Industrie et du Commerce.* • • S. M. le Roi a reçu mardi après­­midi à Sinaia en audience de tra­vail M. N. Caranfil, sous-secrétaire d’Etat à l’Air, arrivé le jour même en voiture de Bucarest. Après l’audience M. Caranfil est parti pour Brasov. Le Souverain a accordé une lon­gue audience au général Paul An­­gelesco, ministre de la Défense Na­tionale, qui a présenté à la signa­ture de Sa Majesté le décret con­tenant les mutations dans l’armée. S. A. K. le prince Nicolas, com­mandant une escadrille de cinq a­­vions, est arrivé mardi à Constan­tsa, pour assister aux exercices de lutte anti-aérienne. A l’atterrissage, S. A. R. le Prin­ce Nicolas» a été salué par MM. le général Stoicesco, commandant des forces anti-aériennes; l’amiral Is­­basesco, le commandeur Ovide Ra­­tesco, le commandeur Cezareano et les colonels Sion et Biano, com­mandants des deux régiments aé­riens qui ont pris part aux exerci­ces de bombardement. Aussitôt après l’arrivée de S. A. R. le Prince Nicolas, les exercices ont commencé. Ils ont donné plei­ne satisfaction et le Prince a cha­leureusement félicité les comman­dants des unités aériennes. Un banquet servi au casino de Mamaia a suivi les exercices, la ta­ble étant présidée de S. A. R. le Prince Nicolas. Vers le soir, l’illustre hôte a re­pris l’avion pour Bucarest. les légations Dans e monde M. et Mme Georges Crutzesco ont quitté Bucarest pour Genève, M. Cru­tzesco faisant partie de la délégation présidée par M. Victor Antonesco. * *# Remarqué dernièrement au Restau­rant „Splendid-Parc“ : S. Exc. le ministre de Norvège et Mme Knudtzon, Le prince et la prin­cesse Henri Ghica, le prince et la princesse Jean Ghica, M. et Mme Ti­bère Mosoiu, l’ancien ministre et Mme Nicolas Madgearo, l’ancien gouver­neur de la Banque Nationale et Mme Dorel Dumitresco, l’attaché commer­cial de Tchécoslovaquie et Mme Ale­xandre Hohlik, M. Mosciony, Grand Veneur de la Cour, le ministre pléni­potentiaire de Roumanie à Budapest, M. Georges Grigorcea, le ministre de Roumanie à Belgrade et Mme Ale­xandre Guranesco, l’ancien gouver­neur de la Banque Nationale, M. Dem. Burileano, l’ancien ministre et Mme Mihai Popovici, le vice-président du Sénat d’Egypte et Mme Hassan Na­­bitt el Nasry Bey, le dr. et Mme Dan Berceano, M. et Mme Key Const, le prof. C. Daniel, lç président du comi­té international de la Chasse, Maxi­me Ducrocq, M. Barbou Catargi, le prince Michel Stourdza, le général Georges Mardaresco, MM. N. Ma­laxa, Nicolas Tabacovici, président du Conseil d’Administration des C. F. R., M. Jean Macovei, directeur général des C. F. R,, M. Costache Lupu, le baron Dan Szentkereszty, le comte Teiecky Imre, John A- Kallewig, M. et Mme Émile Búré, le prof. Paul Nel gulesco, le commandeur Constantin Tautu, etc. etc. • * * Mardi soir, M. et Mme Georges Moriattis ont réuni quelques amis à un bridge. Reconnu : Mme Irène Pherekide ,Mlle Moni­que Árion, MM. Woker, directeur du Standard Oil, Georges Poulieff, Ale­xandre Racota, Serge Baicoiano, Re­­nato Verona, Nicolas Krupensky, C. Furnarache, Jipesco, etc. Oubs Rencontré dernièrement au Coun­­try-CIub : S. Exc. le ministre de Belgique et la baronne Guillaume, M. et Mme Stiubey, M. et Mme Young, le baron et la baronne de Witzlleben, M. et Mme Tuker, M. et Mme Adams, M. et Mme Robertson, M. et Mme Powl, M. et Mme Dem. Chrissoveloni, Mme Georges Davidoglou, MM. Mosciony, Konnelly, secrétaire de la légation de Grande-Bretagne, M. Hudson, se­crétaire de la légation des Etats-U­nis, Bockshall, le prince Jean Ghica, le comte O’Kelly, Andrews, Heilpern, Dem. Danielopol, Georgesco, Radou Téodoresco, etc. Tennis-Club : Le général et Mme Iacobici, M. et Mme Gr. Caracostea, M. et Mme S. Baldovin, M. et Mme Mircea Icono­­mou, M. et Mme Barbou Iconomou, M. et Mme Georges Moriattis, M. et Mme Cannolle, M. et Mme Gr. Soco­­lesço, M. et Mme Schlosser, M. et Mme St. Sfetesco, M. Mme et Mlle André Panait, Mlle Monique Árion, Mme Anca Odobesco, Mme Irène Pherekide, MM. le prof. Placintzea. no, Alfred San-Galli, Georges Pou­lieff, Rosetti-Balanesco, Nicolas Kru­pensky, Nicolas Racota, Sandou Ra­cota, l’ing. Ghenadini, C. Furnarache, Jipesco, Vignali, Fra.nghiano, Walter Prager, Ferd. Albert, Ting. Ne etc., etc. ;1 . an b Jafu nué.vnod èjji ’»lUine’TM ®n,r peçsiiÿM.' et Mmè*Jacôn§'ôIIll M. et Mme Lachèze, M. et Mme Mon­­crat, M. et Mme Pitaval, M; ët Mitie Prévost, M. et Mme Payrou, M. et Mme Ramalho, M. et Mme Rousseau, Mme Guernier, Mlles Giros, Mlle Ghe­­vallet, MM. Fallas, Chevallet, David, Descloquemont, Lafon, Boutrouille, Deramat Grange, Brazzola, Deroual­­le, Bernalle, Sevin, Roux, Sapin, Beau de Lomenie. * •» -* M. Martin Franklin, ancien minis­tre d’Italie à Bucarest, est. arrivé à Bucarest en qualité de président de la délégation italienne à la conférence parlementaire du Commerce, qui s’ou­vre aujourd’hui à la Chambre des Dé­putés. * * * M. Francise Perez de la Riva, con­sul général de Roumanie à la Havane (Cuba) se trouve depuis quelques jours à Bucarest, en voyage d’infor­mation. • s « Un groupe d’ingénieurs des mines bulgares, dirigés par M. l’ing. Semoff, est arrivé à Bucarest, en voyage d’é­tudes dans les régions minières de Roumanie. • « • L’„Association des ingénieurs et techniciens de l’industrie minière” a offert hier un banquet en l’honneur de ses collègues bulgares. Le programme du voyage prévoit : Du 17 au 19 septembre, visite des raffineries et chantiers de Prahova, et notamment de Ploesti, Boldesti, micsani, (Jura-Ocnitzei, morém et j Slanic-Prahova. Du 20 au 22 septembre, visite de la région de Sinaia-Brasov. Le 23, visite de la région aurifère KLe Brad, et de la région Petrosani­­'Lupeni, du 24 au 25 septembre. Le groupe des visiteurs sera escor­té successivement par MM. les ingé­­'nieurs Fl. Demétresco, président de (j’Association, D. Rusu-Abrudeano, se­crétaire général de l’Association, Tr. Metziano et I. Basgan. * * * . Hier soir sont arrivés par l’Ari­­berg, Sir George Hume et Lady jHume. Sir George Hume est le leader con­servateur de la Chambre des Com­­' mimes et vient à Bucarest à l’occa­­-sion de la Conférence Interparlemen­­> taire. ■a te m Nombreux sont les coins de : notre pays dont la beauté et le pittoresque attirent l’attention des étrangers. Ainsi, la jolie station climatérique de Hateg, située dans le voisinage immédiat des massifs de Retezat, Se­­-g>es et Padureni, a attiré cet été plu­sieurs visiteurs étrangers, tels Miss Key, professeur de sociologie à l’Uni­versité de Londres; Miss L. M. Tho­mas et Mme K. M. Penney, profes­seurs de Sussex-Henfield. Il y a quelques jours, la région du Hateg a reçu la visite de deux fran­çaises, voyageant à bicyclette: Mine Hélène Halhoute et Mlle Louise De­fer, qui, ont quitté Paris le 13 juin et ont visité depuis l’Allemagne, l’Au­triche, la Hongrie et la Roumanie. Interrogées sur les impressions 'qu’elles emportent de Roumanie les . voyageuses ont déclaré qu’elles a­­vaient la plus grande admiration pour les beautés et les richesses naturelles de notre pays, mais qu’elles regret­taient que nos routes ne soient pas meilleures. Arrivées Hôtel Splendid Parc : MM. Soukup Frantisek, président du Sénat tchécoslovaque, Joseph Stri­­vin, député et ■ vice-président de la Chambre des Députés de Prague ; ka, député, Prague, dé-, ement tchécoslovaque :e interparlementaire de 'olonel Thomas Baldwin­­gué anglais à la Conféren- 3 Gheorghiu, avocat, Con­­oseph Wechsberg, indus- Mme Jeanne Senèze, Pa­­gessen,' commerçant, Cop­­eorges Rabinovitz, diplo­­’me; Zaharia Esmansky, in­­arojani; Mme Vera Th. Chi­­.-Jinau: Eugène Besa, direc­­j ; ..-Ardlfc Pannitesoo, député, gÿ^otJ;'ib dÉ Heinrich M. Ammann, ju­­j i, Zurich; Pavel Steidler, commer­­çâht, Prague; Joseph Vojtisek, fonc­tionnaire supérieur, Prague; Costel Ionesco, Va lea Mare. Hôtel Athénée Palace : MM. Akira Toki, Yigoro Kàno, Se­­ko Yasuji, délégués du Parlement ja­ponais à la Conférence interparle­mentaire du Commerce de Bucarest; le baron Lang Balthazar, Kon Köly, Thege Coloman, István Szaszy, , Hôtel Boulevard : Mme et M. Henry Guitter, direc­teur de la Société du Tourisme Fran­çais, Paris; MM. Alphonse Herovea­­no, sénateur, Jassy; le colonel Micou, Brasov; colonel Stanislav Cruzesky, Varsovie; le capitaine Ladislav Witt, Varsovie; Vasile Petresco, magistrat, Constantza; Wilhelm Michael, indus­triel, Hambourg; Vasile Poltzer, avo­cat, Galatz; Octavian Stoichitza, Bra­sov; Ignat Comeliu, exportateur, Ga­­làtz; Maurice Rauche, Cluj; Salomon Rabinovici, commerçant, Chisinau; Ia­­roslav Boehensky et Joseph Zabron­­sky, Varsovie; Georges Cazacu, Timi. soara. ' Hôtel Esplanade : MM. le dr. Joseph Itelson, médecin, Varsovie, Bdjarsky Vincenty, fonc­tionnaire supérieur, Varsovie; Mme Jetty Klarer, Varsovie; le dr. Ion Téo­­doresco, Constantza; Vasile Lapeda­­to, député, Constantza; Trajan Cra­­tou, recteur de l’Université de Jassy; Raymond Chabal, directeur de le Sté Franco-Roumaine, Braila; le dr. Elie Beu, président de la banque Albiria, Lettre à Marinette Eforie, le 12 Sept. 1936 Mamaia... Retenez bien ce nom, Ma­rinette, c’est celui d’une plage qui est à un quart d’heure de Constantza, et qui est bien la plus belle que j’ai ren­contrée dans mes pérégrinations sur la plupart des littorals d’Europe. Ima­ginez-vous une grève de 25 km. sur laquelle s’étend un sable impalpable, couleur d’argent, aussi fin que la pou­dre de riz, aussi doux au toucher que le velours, aussi chaud et caressant que la main d’un tout petit enfant. C’est là que s’élève une immense construction où se donnent rendez­­vous tous les amateurs du paysage marin. C’est un casino aménagé avec la plus merveilleuse entente du goût et du luxe, dans tous les détails du décor et de l’ornementation. Le blanc allié au bleu y prédomine dans une harmonie merveilleusement dosée. Ce casino s’enorgueillit de If im­menses terasses superposées descen­dant en gradins jusqu’à la mer. Là s’avance dans les flots sur une longueur de presque mille mètres, un vaste promenoir, richement dallé d’un damier de marbre, entouré de balus­­tres interrompus par de hauts lampa­daires où se répète la même alliance du bleu et du blanc si conforme au mo­dèle offert par la nature même. Vous devinez ce que doit être cette jetée fendant la mer comme la proue d’un transatlantique, lorsqu’elle est égayée par. le fourmillement de cen­taines de baigneurs qui se jettent à la mer, du haut des plongeoirs ou des toboggans, habilement aménagés des deux côtés. La nuit, elle scintille de tous ces lampadaires et des hands pla­fonds pavés de becs éléctriques, qui s’étendent de place en place, comme de minuscules ciels étoilés, descendus vers nous,, pour la joie de nos yeux. Tout ici semble avoir été savamment combiné, et longuement médité, pour que le spectateur puisse se dire avec un de ces soupirs d’entier contente­ment, dont les occasions sont si rares: il n’y a pas mieux, ôn ne peut pas al­ler plus loin dans l’invention ingé­nieuse et dans le goût parfait. Certes, le contact direct avec la beauté de la mer, n’a pas besoin dè tant, d’art et des millions dépensés, pour nous retenir et nous émouvoir, mais on se plait à toute création, mag­nifiquement réalisée, et l’on ne peut que féliciter le maire de Constantza, M. Horia Grigoresco, un jeune avocat qui a. su si magistralement s’imposer • à l’atttention en, créant une oeuvre pareille. Nous sommes loin du pâtre de Si­ipils.ßon/t, les,Jours s’écoulent daps la, fi'.ulii ;dr. idylU]ii^0L/r.. Pôrpètuçl farniente, m.'-éjüi, couché a plat ’vên- Hë $ÜklW ác'túéUlaht’ êdSiWte’W sein d’une mère, peut contenter tous ■ les besoins de sa vie, en étendant la main vers une belle pastèque, laquée de vert frais, et fendue sur le rose hu­mide et Succulent de sa chaire sucrée. C’est là toute la nourriture dont il a besoin: Il en exprime les qualités di­verses en, un raccourci savoureux : „si beve, si mangea e si lava la fac­­cia”. (On boit, on mange, on s’en lave le visage). Nos belles flânexises de Mamaia, ar­borant les délicates combinaisons de couleur, de leur serre-tête bigarré, de leur costume sommaire, savent-elles autant que l’enfant de Sicile aux grands yeux ouverts sur le large, en une rêverie sans paroles, s’imprégner de la paix, de la sérénité et de l’oubli qu’apporte à l’âme l’incessante con­templation de l'infini ? Marg. MiUer-Verghy Le Moment IA VIE A BUCAREST CHRONIQUE MONDAINE 11111,1 """ .................................................................................................... ................................. vient rejoin* vient de rejoindre son poste. Mariages • Aujourd’hui a lieu le mariage ci­vil de M. Grégoire Brezeano, fils de M. Grégoire Brezeano, décédé et de Mme Manolesco, avec Mlle Elise Wa.nhia.dy, fille de M. et Mme Dem. Warthiady. Tennis Aujourd’hui après-midi, à 15 h. les premiers matches des championnats nationaux de ' tennis commenceront par les simples dames et messieurs (catégorie 1 et 2) au siège du Tennis- Club, rue dr. Staicovici, No. 44. VENDREDI 18 SEPTEMBRE 1936 COURRIER DE LU FEi Comment soignerj ses ongles | (Une nouvelle méthode: t manicure) Kl * — J-f Tes doléances, ma chérie, sont justifiées. Ce n’est pas la prcmièr'e^ fois que j’entends des personnes se“'" ^ plaindre de la facilité avec laquelle les ongles se cassent, se dédoublent, se strient. C’est une question aussi dé­licate que toutes les autres, concer­nant ton corps, et le remède exige des études approfondies de ces choses. Certains médecins ont constaté que les ongles, tout* comme les cheveux, reflètent l’état général et notamment« certaines déficiences des glandes. Pourtant on a vu des cas nombreux où certaines femmes ont des ongles parfaits aux pieds, solides brillants, résistants, tandis qu’elles ont aux mains de véritables pelures d’oignon ou inversement. D'après d’autres versions, on a beaucoup accusé les vernis, leur cor­­rolaire, dissolvants qui, dit-on, altè­rent la santé de l’ongle qui n’a pas été fait pour être traité de la sorte. .Mais cela n’est pas la vraie cause, car beaucoup de femmes qui emploient des vernis en quantité même excessi­ve, ont des ongles parfaits et sains. Même il a été prouvé dernièrement par des spécialistes, que le vernis cau­se beaucoup moins de dommage à l’ongle que le polissage. Car si on a soin de laisser à la base de l’ongle un tout petit espace libre par lequel on peut introduire un corps gras spécial, on peut se servir impu­nément du vernis, tandis que le polis­sage imperméabilise l’ongle et le met et quelque sorte hors d’état de respi­rer. D’après les plus grands spécialis­tes, le plus gros malheur de l'ongle vient de son enserrement par le bour­relet de chair qui l’entoure aux trois­­quarts. Celui-ci, toujours insuffisam­ment séparé depuis que l’art de faire les mains s’est implanté, accroche l’ongle, si l’on peut dire, par de minus­cules lianes de peau et l’empêche de pousser normalement. Dans certains cas, l’ongle entraîne avec lui ces petites lianes, qui se dur­cissent et viennent faire des épais­seurs inégalement réparties, ce qui constitue les striures. Dans d’autres cas, toujours empê­ché de pousser normalement, retenu dans une partie seulement de sa sur­face, l’ongle est d’une résistance dif­férente et cette sorte de déséquilibre, de tiraillement; fait qu’il s’écaille et se. brise dans le sens de la longueur. Après les différentes méthodes, bains de sels, etc. qui ne sont utiles qu’à de certains moments et nuisibles à d’autres, la méthode générale et qui s’adapte à tous les ongles est celle qui a été préconisée par les grands spé­cialistes qui ont étudié la question. Seulement, comme ma journée d’au­jourd’hui est très remplie, je te dé­crirai demain cette méthode. ; Àffeetueü-jemént' à toi, ■ : «j-;-:- . M!che!sne:À5 Déplacements Mme Mariella Iconomou est rentrée de Cougir, où elle a passé l’été. Mme Irène Pherekide est revenue de Oltenitza, où elle a passé la fin de ses vacances. Conférences M. Georges Ivanowski, sénateur, président de la Chambre de Com­merce Polono-Roumaine et. vies-pré-, sident de la délégation polonaise à la Conférence du Commerce, fera, le 22 courant une conférence sur les rela­tions économiques entre la Roumanie et la Pologne, intitulée: „Perspecti­ves pour l’avenir”. Entre-temps, en compagnie du se­crétaire de la Chambre de Commer­ce Polono-Roumaine, M. Georges Iva­nowski rendra visite aux autorités et les organisations économiques de la Capitale et de la province en vue d’in­tensifier les relations commerciales entre la Roumanie et la Pologne. Deuils M. Zaimis, ancien président de la République héllene, est décédé hier matin dans un sanatorium de Semme­ring (Vienne). b mm Mardi soir à vingt heures est dé­cédé à Prague dans un sanatorium, M. Svetozar Pribitchievitch, ancien président de conseil de Yougoslavie et ancien ministre des Affaires E- trangères. Un étranger découvre Paris en auto-car H Paris vu d Il ne faut jamais garantir l’auten­­ticité d'une histoire. Et pourtant celle-ci m’a été contée par le directeur d’un des plus grands bureaux de voyage de Paris. La voici : — C’était U y a quelque temps qu’un de nos auto-cars descendait quarante touristes Scandinaves devant ce que les Parisiens appelent l’Eglise des Invalides mais- tous les étran­gers : le tombeau de Napoléon. Visite. Explication du guide. Re­cueillement. Et on arrive enfin à la cour des In­valides. Là le guide explique : — Vous voyez ce vieux là-bas. C’est un taxi de la. Marne. A quoi une jeune Suédoise (un peu fatiguée par des trop énergiques liba­tions à Montparnasse) ouvre les yeux et dit : — Le taxi de Napoléon alors î —- Il faut s’occuper des touristes pour comprendre qu’il n’y a rien d’in­ un auto-car vraissemblable dans cette histoire vé­ridique. L’ombre de Napoléon est en effet pour tous les touristes partout. Beaucoup m’ont dit renoncer à la vi­site de Versailles puisque Napoléon n’y habitait jamais. Et personne n’a jamais déclaré que Malmalson n’était pas intéressant — après avoir su que c’était là que Napoléon et Joséphine s’aimaient. Je l’ai déjà observé moi-même quand l’auto-car débouchant de la rue de Réaumur s’arrêtait devant la Bourse. •—- The Stock-Exchange, criait le guide. Un Hollandais qui parlait parfaite­ment le français et paraissait être en voyage de noce disait à sa femme: — Ça fait drôle quand même enten­dre la Bourse construite par Napo­léon s’appeler The Stock Exchange ! En effet... Et l’auto-car continue. — Voici l’Eglise St. Eustache, pen­­, dant la révolution Temple de l’Agri­culture. — Tiens je ne le savais pas ! Et une vieille Américaine explique à sa fille: — C’est à cause des légumes qu’on vend en face. Comme elle a parlé très haut, tout le monde l’a entendue. Pas un sourire. Des regards éton­nés à l’adresse du guide, c’est tout. — Et le guide ? demandez-vous. — Oh, c’est bien simple. Il tourne le dos aux touristes et quand de nou­veau il les affronte ses yeux sont très rouges. Nous passons par le pont Neuf. Et le guide explique ; — Ladies and gentlemen ! Ici le pont Neuf dont le nom vient du fait qu’il est le plus ancien de tous les trente six ponts de Paris. La statue est celle de Herni IV. ■—- Il avait combien de femmes ? demande une jeune Allemande. — Dix, répond le guide. — Oh, dit un Anglais vexé. C’est trop. Latin Quartre ! Tout le monde se plaint de ce qu’il n’y a pas d’étudiants sur le boulevard St. Michel. Entrée au Panthéon où une jeune Américaine s’écrie : — That’s a shame ! — C’est un honte ! En effet —- à côté d’une pancarte : Défense de fumer ! un gardien en uni­forme fume tranquillement sa ciga­rette. Et dix minutes plus tard elle décla­rait : — Le Panthéon de Paris ressemble beaucoup aux musées américains. « Je n’ai jamais été dans l’Amérique du Nord. Mais je plains les Améri­cains si leurs musées sont copiés sur le modèle du Panthéon. Ce Panthéon de Paris qui est — je suis tout à fait d’accord — comme répliquait une jeu­ne danoise. -— Un immense frigorifique — des millions de kilos de bon beurre danois pourraient y être conservés en atten­dant que les prix montent. Notre guide se fâche et dit : -— Mais le Panthéon, a été construit par Soufflot, champion of the new classical style. Le soleil nous chauffe et le guide nous conduit en face, de l’admirable église St. Etienne du Mont. — C’est d’ici que Sainte Geneviève, la patronné de Paris donnait ses or­dres aux soldats et sauvait Paris des Barbares. A côté de moi quelqu’une murmure : — Je croyais que Sainte Madeleine était la patronne de Paris. Mais je ne suis pas arrivé à savoir qui était la méchante et spirituelle femme qui s’amusait à me mystifier. En route pour le Luxembourg. Entre les barreaux de fer une A- mériciane découvre les milliers de pe­tits sacs de papier qui entourent les poires en face de la maison de chimie. — Pourquoi ces sacs autour des poires ? Le guide se venge : j — Vraiment, vous n’avez pas com­pris ! They are spécial fruits for the senators ! — Ce sont des fruits des­tinés spécialement aux sénateurs 1 Et il rit. Mais l’Américaine le prend — com­me le car tout entier — au sérieux et répond : — Oui, je me soùviens maintenant. Mais en U. S. A. nous gâtons aussi les députés à la même façon. Nous revenons à la rive droite ©t montons jusqu’au Sacre Coeur, où nous descendons tous du car. — Paris est un monde ! dit le guide et fait un geste-vers ce monde. Et il y a quelques jours un Belge me di­sait, ici justement : „Paris, s’est de la musique gelée”. L’air de la fin d’été est si limpide que nous voyons le drapeau en haut de la Tour Eiffel et aussi à l’ouest une partie de la Seine dont l’eau brille comme un miroir. — Paris a deux seins, continue le guide: Montmartre la colline sacrée et la Montagne Sainte-Geneviève. La devise de Paris est fluctuât nec er­­gitéur. — Et cela veut dire ? demande une suédoise. Le guide, réfléchit un. moment, of­fre une cigarette à la jeune fille aux cheveux de lin, l’allume et répond : —- C’est un peu le système D. —- Vous, comprenez; un Parisien se débrouille toujours. La suédoise baisse les yeux et de­mande : — Si c’est comme ça, je serai dans I le hall de mon hôtel vers dix heures ce soir. Vous savez où j’habite ? — Parfaitement, mademoiselle. — Mais^ — c’est — que — j’ai — promis I — d’aller — au — cinéma — ce — soir. — Avec — ma — femme... La suédoise transforme sa bouche en cerise et demande : — Et votre femme ne pourrait pas attendre — une heure ou deux ?... Elle est si jolie, si innocente d’appa­rence. Mais elle sait ce qu’elle veut. Elle .est venue à Paris pour ça. — Mes nuits sont solitaires. Soyez gentil. Le guide — Parigot réfléchit — il y a longtemps qu’il pense qu’il serait bien agréable d’accepter cet amour que les femmes véritablement blon­des lui offrent tous les jours: Paris- Matin, Paris-Soir, Paris-la-Nuit. Mais il se souvient de sa consigne : „Vous êtes leur ange-gardien Et il répond : — Non, mademoiselle ce ne serait pas sérieux. La Suédoise .se soulève de la ban­quette du car et crie, crie ! — Vous n’êtes pas un homme, mon­sieur ! Le guide accepte le reproche et se lève : Ladies et Gentlemen ! Vous voyez ici le Moulin Rouge, un des ra­res moulins qui existent encore à Pa­ris. !vnn Bjtarne (A suivre)

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