Berzeviczy Albert: Béatrice d'Aragon, reine de Hongrie - 1457-1508 / 2. tom. - Bibliotheque Hongroise 3-4. (Budapest, 1912)

Livre quatriéme: Antagonisme latent

4 BÉATRICE, REINE DE HONGRIE foule immense la haie sur le passage du roi qu'ils saluaient respectueusement. Ni le vent qui soulevait des tourbillons de poussière, ni une secousse de tremblement de terre qu’on ressentit au moment de l’entrée du roi ne purent disperser la foule qui admirait la pompe du cortège et poussait des cris de joie à la vue des provisions. Le «parti hongrois» qui, dès les débuts du siège, avait demandé que la ville se rendît, était tout à la joie, et ceux-là même qui s’étaient montrés indécis jusqu’alors paraissaient contents. Le roi se rendit directement à la cathédrale de Saint-Etienne pour y faire célébrer un Te Deum et, ayant ordonné qu’on plaçât sur-le-champ ses armoiries dans l’église, il alla prendre possession du palais des Habsbourg. (x) Béatrice était alors à Pozsony (Presbourg), où Mathias l’envoya chercher par un de ses capitai­nes, nommé Ártándi, et lorsqu’elle arriva le dimanche 5 juin, avec une nombreuse suite, le roi alla à sa rencontre ; elle fut reçue au même endroit avec la même pompe que lui, et de là elle se rendit en pro­cession à la cathédrale, malgré la tempête qui faisait rage. L’Université avait demandé par l’entremise de maître Martin, curé de Bude, qui était lui-même docteur en médecine, la permission de présenter ses hommages au roi et à la reine. Le célèbre docteur en théologie, maître Nicolas de Kreuznach, fit dans le chœur un discours de bienvenue au roi en recom­mandant l’Université à sa bienveillance. Mathias répondit en excellent latin, lui promettant non seu­lement de respecter les droits et les franchises de (x) Bonfini, Dec. IV, lib. VI, p. 455. Schober, ouv. cité p. 186.

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