Nouvelles Études Hongroises 3. (1968)

L'ÉDIFICATION DU SOCIALISME - István Friss: Quelques problémes fondamentaux de l'économie politique du socialisme

L'édification du saiflulisme Quelques problèmes fondamentaux de l'économie politique du socialisme L’économie politique du socialisme est la somme scientifique et systématisée de nos connaissances, de nos recherches et de nos théories concernant les corréla­tions internes, les lois et règles, le mouvement de la vie économique socialiste.1 Il s’agit donc là de la science qui conditionne le développement des rapports de production socialistes, — l’essor de notre économie socialiste, et l’établisse­ment des bases économiques de toute société socialiste. En mettant plus particulièrement l’accent sur cet aspect, je désire démon­trer l’exceptionnelle importance de cette science. Par l’emploi de la forme « on devrait » d’une part, je voudrais rappeler que notre science est, nécessairement, toute récente: son sujet étant l’économie socialiste, elle ne saurait guère être plus âgée que celle-ci, même s’il faut remonter au-delà pour trouver ses fonde­ments. Dans ces conditions, il faut supposer que son « savoir » est moins étendu et plus discutable que celui d’autres sciences plus anciennes. Ses enseignements, ses lois exigent naturellement des analyses et des vérifications plus fréquentes et plus élaborées. J’ajoute que si ses fondements sont encore mal assurés, c’est peut­­être aussi imputable à des causes historiques. D’autre part, ce que je veux rendre sensible par « on devrait », c’est que, dans l’édification de l’économie socialiste, nous n’imposons pas, de fait, partout et toujours les lois et les règles dont la validité a déjà été établie. Ce phénomène est dû, lui aussi, à des motifs histori­ques et politiques. Les lois de toute science expriment des corrélations objectives; elles en sont les reflets; c’est-à-dire qu’elles expriment des corrélations qui existent indépen­damment du fait que nous les connaissions ou non, des idées que nous pourrions avoir à leur sujet, et de la mesure dont elles répondent à nos désirs, à nos con­ceptions et à nos aspirations. Aucune science ne saurait prétendre, cependant, embrasser l’ensemble des corrélations de son domaine. Ce serait, de toute évi­dence, une ineptie: la multitude innombrable des phénomènes entraîne des interdépendances tout aussi impossibles à dénombrer. Nous devons nous limiter à trouver les corrélations internes les plus décisives, les plus caractéristiques de l’économie nationale du système socialiste, ces corrélations rendront pos­sible une vue d’ensemble de l’univers extrêmement complexe et nuancé des 1 Corrélation interne — loi —- règle : voilà des notions passablement homogènes. La différence que j’établis entre les deux dernières consiste à désigner du nom de loi les corrélations plus essentielles, de caractère plutôt permanent, et du nom de règle toutes les autres.

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