ACTA HISTORICA - A MTA TÖRTÉNETTUDOMÁNYI FOLYÓIRATA TOM. 6 (1959)

6. kötet / 1-2. sz. - ÉTUDES - M. ARANYOSI: Gyula Alpári

Gyula Alpári Par M. ARANYOSSI Brun, de petite taille et plutôt trapu, le verbe toujours calme, Gyula Alpári donnait l'impression d'un petit bourgeois qui aime ses aises. Aux policiers fureteurs, rien ne révélait en lui le révolutionnaire, l'«élément sub­versif». Dans la maison de Paris où il vécut les dernières années de sa vie, tout le monde le prenait pour un savant. Un linguiste peut-être? Outre le hongrois, qui était sa langue maternelle, il connaissait et parlait couramment cinq langues : l'allemand, le français, l'anglais, le russe et l'italien. Il lisait aussi le polonais, l'espagnol, le tchèque et pouvait aussi s'exprimer en suédois. On aurait aussi pu le prendre pour un historien de la littérature. Dans sa bibliothèque s'alignaient des éditions rares, de ces raretés que seul un homme profondément épris de littérature et grand connaisseur arrive à découvrir dans l'arrière- boutique des bouquinistes. Il aimait profondément les livres et s'enthousiasmait pour eux. Quand il parlait de Gargantua, de Don Quichotte ou de Till Eulenspiegel, il avait le don de les rendre vivants. Aussi bien, il aurait vraiment pu être un historien de la littérature. Et pouriant, avant toutes choses il était révolutionnaire, un des meil­leurs connaisseurs et un des meilleurs propagateurs hongrois du marxisme — léninisme. Il appartenait aux plus courageux, à ceux qui pour faire triom­pher la cause du prolétariat sont capables de tout sacrifier, de supporter toutes les souffrances, la prison, la terreur policière, et de marcher tranquillement vers la mort. Il était révolutionnaire parce qu'il aimait les hommes, la vie, parce qu'il savait en sentir toutes les beautés et aussi parce qu'il était capable de mourir pour toutes ces richesses que la vie nous offre. Aussi longtemps qu'il vécut, il eût confiance en la vie, il aima les arbres et les fleurs, les grandes excursions, les tables éclatantes, les soirées au théâtre, le bruit des capitales, le calme des vallées, les yeux interrogateurs des enfants ; et ce qu'il aima avant tout, c'était le socialisme. * C'est à l'âge de 16 ans,1 alors qu'il était encore étudiant à Bratislava, qu'il fit la connaissance du marxisme. Il se jeta dans l'étude de tous les textes 1 Gyula Alpári naquit, le 19 janvier 1882 à Fadd, dans le département de Tolna.

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