ACTA HISTORICA - A MTA TÖRTÉNETTUDOMÁNYI FOLYÓIRATA TOM. 7 (1960)

7. kötet / 1-2. sz. - ÉTUDES - M. LACKÓ: La naissance de la démocratie populaire hongroise 1944-1946

La naissance de la démocratie populaire hongroise 1944—1946 par M. LACKÓ Le Front National Hongrois de l'Indépendance Les troupes de l'Armée Soviétique franchirent les frontières de la Hon­grie à la fin de septembre 1944. En octobre, les opérations militaires libérèrent la région de la Tisza et la partie méridionale de la région d'entre Tisza et Danube — et c'est de là que la renaissance nationale et sociale du pays prit son essor. La reprise de la vie nouvelle s'opéra dans des circonstances extrêmement graves. Six mois durant, le pays avait été le théâtre de batailles sanglantes. Aux mois d'octobre et de novembre 1944, dans plus de la moitié du pays, l'ar­mée fasciste et des unités hongroises, en déroute mais encore utilisables, avaient déployé une résistance acharnée. Officiellement, la Hongrie était représentée par le gouvernement fasciste des croix-fléchées; ce régime — que l'on peut, à bon droit, considérer comme une agonie meurtrière de l'ère contre-révolution­naire qui durait depuis 25 ans — continuait encore, dans la plus grande partie du pays, à causer d'immenses dégâts, au mépris de l'intérêt du peuple et de la nation. Les territoires libérés étaient paralysés et dévastés, avec partout des usines mises à feu ou démantelées, d'immenses étendues de terres incultes, les moyens de transport détruits et les dépôts de vivres pillés. Le travail produc­teur était interrompu; dans les villages et les villes, isolés les uns des autres, toute administration avait cessé. Les larges masses inorganisées de la popula­tion se débattaient dans les filets des nouvelles alarmistes. Mais cet état d'impuissance ne dura pour ainsi dire qu'un instant. Les difficidtés extraordinaires, les besoins les plus élémentaires du travail produc­teur, du ravitaillement public et de l'administration, nécéssitèrent l'activité spontanée du peuple lui-même. Et, bientôt, l'on put voir des forces nouvelles, jusque-là étouffées, surgir des rangs des ouvriers, des paysans et des intellec­tuels. La première force politique, qui s'organisa le plus rapidement, fut celle des communistes. Le Parti Communiste, que le régime contre-révolutionnaire avait jeté dans l'illégalité, et sur lequel tout l'appareil politique et idéologique du fascisme avait concentré ses attaques, ne comptait avant la Libération que quelques milliers de membres inscrits. Mais, même à cette époque, ce chiffre 1 Acta Historica VII/1—2.

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