Yann Foucault (szerk.): Officina Hungarica 12. Nemzetközi Hungarológiai Központ (Budapest, 2001) Politiques Linguistiques en Europe

GYÖRGY TVERDOTA: Préface

Préface Le Centre International de Hungarologie est un institut qui s'occupe de soutenir et d'organiser la recherche et l'enseignement de la langue et de la civilisation hongroises dans les établissements d'enseignement supérieur basés à l'étranger. En outre, il considère comme une mission importante la publication, dans des langues de grande diffusion, des résultats des recherches des spécialistes qui travaillent à l'étranger ou qui sont locuteurs d'une langue étrangère dans le domaine de la hungarologie. C'est dans ce but qu'a été instituée la série Officina Hungarica, dans laquelle des monographies ayant la hungarologie pour objet et un angle linguistique, ethnographique, littéraire ou historique, ont vu et continuent de voir le jour en langue anglaise, allemande et française. Dans la publication des résultats sciehti fiques une inégalité est produite par le fait que, tandis que des réflexions intégralement développées peuvent voir le jour dans une langue de diffusion universelle, en revanche, en tant que publication du Centre, des études, des essais, des comptes rendus, des articles de controverse plus courts, avec la hungarologie pour thème, ont jusqu'à présent seulement paru en hongrois. C'est afin de remédier à cette inégalité que nous inaugurons la publication d'une collection d'essais, de recueil d'études qui ont la hungarologie pour objet ou qui ont un rapport avec elle, que ce soit en anglais, en français ou en allemand. Le présent volume, qui est le premier numéro de cette nouvelle série, rassemble les actes d'un colloque organisé au Centre Interuniversitaire d'Etudes Françaises à Budapest. Pour ceux qui connaissent, ne serait-ce qu'un peu, la situation présente et les perspectives futures de la hungarologie, ou qui sont conscients de l'importance et de l'actualité des questions de politique linguistique, pour ceux-là, il n'est pas nécessaire d'insister longuement sur le bien-fondé de cette entreprise. Dans le domaine de la hungarologie, le bilan d'environ quinze ans de travail est à l'ordre du jour; une évaluation de la situation, un renouvellement des institutions et des approches sont en cours. Les spécialistes du domaine reconnaissent la nécessité, à tous les points de vue, tant théoriques que méthodiques, tant pratiques qu'organisationneis, de rester en prise avec les changements qui s'effectuent en Europe sur le terrain de la diffusion des cultures et des langues. La hungarologie ne pourra être un domaine d'enseignement et de recherche susceptible d'intérêt, vivant et reconnu, avec des relations internationales, que si elle ne se referme pas sur elle-même, mais soulève, désigne et résout ses propres problèmes et remplit ses propres missions en relation avec d'autres cultures, dans un contexte européen et, plus concrètement, d'Europe centrale. Chacun sait que la magyaritude, en tant que fragment de la mosaïque linguistique et culturelle du bassin des Carpates, est à la fois un agent actif et un sujet passif des événements de politique linguistique. C'est pourquoi les spécialistes de hungarologie s'occupent intensément des questions qui ont trait à ce domaine. Même si je regarde en arrière à l'horizon d'une année et que je me limite à mon expérience personnelle des programmes relatifs aux dilemmes de politique linguistique que rencontrent les petites nations, même alors, je peux énumérer de nombreuses déclarations à la fois importantes, surprenantes et bouleversantes, qui portent toutes sur le même sujet : les problèmes de politique linguistique des petites nations. Au colloque organisé en août 2000 par le Centre International de Hungarologie, Nyomarkai István a parlé de la situation des Petites langues à la veille de notre entrée dans l'Union européenne. Au colloque qui s'est tenu en mars 2001 à l'université Lomonoszov pour le trentième anniversaire de l'enseignement du finno-ougrien dans ses murs, de nombreux représentants des petites nations finno­ougriennes qui vivent en Russie ont fait part aux participants des résultats encourageants et des soucis qui serrent le coeur de leurs instituts et universités respectives. A Riga, au mois d'avril, j'ai participé à un colloque international intitulé Les Petites langues en Europe du XXÍ siècle où j'ai pu écouter entre autres l'intervention de Miklós Kontra au titre explicite : A la différence cles locuteurs d'une langue majoritaire qui n'ont pas de langue maternelle, les locuteurs d'une langue minoritaire en ont-ils une ? intervention qui portait sur les anomalies linguistiques de l'enseignement minoritaire du hongrois en Transylvanie. Et enfin, au Ve Congrès Hungarologique qui s'est tenu en août à Jyväskylä, plusieurs symposiums et tables rondes, en traitant des problèmes variés depuis la disparition des langues jusqu'aux problèmes linguistiques des minorités, en passant par les lois linguistiques, ont abordé les mêmes questions que celles qui jouent un rôle très accentué dans le présent volume. Les questions que se pose la hungarologie ne sont donc pas séparées par de grands murs des recherches que poursuivent les chercheurs d'autres pays de grandeur et de situation

Next