Nagy Francia Enciklopédia - Táblagyűjtemény 2. kötet, 1763 (Suite du recueil de planches, sur des sciences, des arts libéraux et les arts de méchaniques, avec leur explication)

Premiere partie - Cartier

prefle que dix mains de collage en blanc ou deux cent cinquante cartons ; une plus grande quantité pourroit s’écarter 6c fe gâter. Compojîtion de la colle. La colle qui fert à former ou mettre en carton , fe fait ordinairement de farine 6c d’amidon. C’eft du degré de cuiflon qu’on lui donne, que dépendent fa bonté, fa folidité 6c fa blancheur. On la fait refroidir dans des baquets. Quand elle eft: froide , on la pafl’e au tamis pour la rendre égale 6 la nettoyer d’ordures. Etendage. Pour faire fécher le collage, fi c’eft de l’é­trefle , on pique 6c on étend cinq à fix feuilles enfem­­ble ; fi ce font des cartons avec tous leurs papiers, on les pique par double avec un fil de laiton, le papier- Cartier en-dedans, pour les accrocher à des cordes ten­dues dans un endroit aéré, fpacieux 6c commode. On ne laifle en été les cartons aux cordes que pen­dant vingt-quatre heures, à moins que le tems ne foit pluvieux ; en hiver on les fait fécher au poile. Le tems qu’ils reftent aux cordes, dépend alors du plus ou moins de feu que l’on entretient dans les éten­­dages ; à un feu vif Sc égal, il faut trente - fix heures pour fécher. Un commis ne peut être trompé fur cet article , en vifitant journellement les étendages d’un cartier, parce qu’on ne peut fubftituer des cartons fortans de la prefle à des cartons en partie ou tout-à-fait fecs , qu’il ne s’en apperçoive à la différence de couleur que les uns 6c les autres préfentent à la vûe. Les cartons fecs font abattus 6c dépinglés en très­­peu de tems. Un ouvrier dans trois heures peut abattre , dépin­­gler 6c mettre en pile l’ouvrage de la journée d’un colleur ; cela s’appelle abattre le collage. Premier féparage des cartons. Il y a deux fortes de féparage, celui de l’étrefle en premier collage , 6c ce­lui de l’ouvrage ou du fécond collage. Le premier eft le plus long 6c de beaucoup ; la rai­­fon en eft que l’on étend aux cordes cinq ou fix feuilles enfemble qui collées les unes aux autres par leurs ex­trémités , ne peuvent être féparées qu’avec peine ; au lieu que l’ouvrage ou le fécond collage n’eft étendu que double à double ; ce qui en rend la féparation plus aifée. On ne peut évaluer qu’imparfaitement le tems de cette manœuvre, parce que les maîtres cartiers ne font féparer leurs étrefles & ouvrage qu’à differens inter­valles , félon qu’ils en ont befoin. On eftime cependant qu’un ouvrier peut féparer par jour vingt-cinq grofles d’étrefles, 6c quatre cent cin­quante mains d’ouvrage. La grofle contient douze mains , la main vingt-cinq cartons. L’ufage eft de compter l’étrefle collée 6c les cartons de tête par grofles, & les cartons de points par dix mains. Avant que de parler du fécond féparage, on va ex­pliquer de quelle maniéré fe fait la peinture , attendu que le dernier féparage fe fait après que les cartons ont été mis en couleur. Peinture. Après que les cartons font redrefles,on les peint ; 6c cette manœuvre s’appelle habillage. Les têtes ou figures reçoivent plufieurs couleurs , fçavoir , cinq pour les rois, dames 6c valets noirs, le jaune, le gris, le rouge, le bleu 6c le noir. Les valets rouges ne reçoivent que les quatre premières. Il faut pour cet effet cinq patrons. Ces patrons font découpés chacun relativement aux parties des figures auxquelles on deftine chaque couleur. Ils font vernis ou maftiqués, 6c on les nomme imprimures. Les impri­­mures pour les points ne different pas des imprimures pour les figures. Il y a cette différence de la peinture des têtes à celle des points, que les têtes fe peignent par grofle, &: les points par main. Un ouvrier ne peut peindre par jour que douze mains de tête; il peint au contraire foixante mains de points, attendu qu’il n’y a qu’une couleur à appliquer aux points, 6c cinq aux têtes. Lorfque les couleurs ne font pas placées contigue­­ment les unes avec les autres, 6c qu’elles laiflent en- CARTIER. Deux rois & deux dames de trefle & de pique. Deux valets de trefle & de pique ; ce qui fait en tout vingt figures qui font peintes en cinq couleurs. Le fécond contient vingt valets, dix de cœur, dix de carreau, qui ne font peints ordinairement qu’à qua­tre couleurs* L’on imprime cinq feuilles de la première forte pour une de valets rouges; ce qui fournit à dix jeux de cartes de toutes fortes. Dimenfion de la carte. Les cartes prifes dans l’inté­rieur des traits qui terminent leur quarré oblong, font de trois pouces de hauteur fur deux pouces de largeur. Or il y a une diftance intermédiaire entre ces traits, la­quelle eft d’une ligne en tous fens. On appelle cette dif­tance ou réferve, champ. C’eft par le champ que fe fait la feéfion de la carte avec les cifeaux ; enforte que la dimenfion de la carte eft en tout de trois pouces Se une ligne de haut, fur deux pouces Se une ligne de large. Dimenfion d'un moule à vingt figures. Mais il faut re­marquer que les traits ou lignes qui terminent le grand quarré qui renferme les figures, n’a qu’une demi-ligne de champ , attendu que la carte n’en doit comporter qu’une demi-ligne fur chacun de fes côtés ; en confé­­quence un moule de vingt figures doit avoir exacte­ment dans l’intérieur des traits qui terminent le grand quarré , douze pouces &: quatre lignes de haut, fur dix pouces & cinq lignes de large, pié de roi, avec un rebord d’environ fix à neuf lignes. Les dimenfions dont il s’agit ici, ont été prifes furies moules actuellement en ufage à Paris ; mais elles va­rient félon les lieux. Cette variation doit être connue pour bien juger de la diminution que les cartes peu­vent fouffrir pour la recoupe. Il faut que le moule foit pofé fur une table folide. Compojîtion du noir à imprimer. Le noir dont on fe fert pour l’impreflîon des premiers traits des figures par le moyen du moule , fe tait de colle & de noir de fumée ; on les laifle agir l’un fur l’autre, tk le noir le plus anciennement préparé , eft le meilleur. Les outils &: uftenfiles dont on fe fert pour cette opération, confident en une brofle à longs poils, avec laquelle on noircit le moule, & un frottoir de crin ou de lifieres , pour appliquer la feuille fur le moule. On humeCte de tems en teins ces frottoirs avec de l’huile, pour qu’ils coulent plus facilement fur la feuille de papier , & ne la déchirent point. Il faut ufer fobrement d’huile, parce que fi la feuille en avoit trop, elle ne prendroit pas la colle. Moitifidge du papier. Pour que le papier puifle pren­dre l’imprelfion des traits , il faut qu’il foit moiti ; &: voici comment cela fe fait. On trempe dans l’huile le papier-pot, & enfuite on le met fous prefle, afin que l’huile fe répande égale­ment par-tout, & que le fuperflu en foit exprimé. On laifle ordinairement le papier huilé fous la prefle envi­ron fept à huit heures. Un bon mouleur peut en treize heures de travail mouler deux mille cinq cent feuilles. Lorfque le moulage eft fait, il eft d’ufage d’étendre les feuilles fur des cordes pour les faire fécher. Collage. Après la diftribution ou l’arrangement des papiers , fait dans l’ordre que nous avons indiqué ci­­deflus, en parlant du mêlage, l'on procede au collage. Or l’explication de l’une de ces manœuvres devient l’é­clairci fl’ement de l’autre. Il fa-ut feulement obferver qu’un bon ouvrier ne peut coller par jour, c’eft-à-dire dans treize heures de tra­vail effectif, que douze à quatorze tas compofés chacun de quarante mains, ou feulement huit à neuf tas faits chacun de foixante mains, encore cela fuppofe-t-il un auxiliaire pour prefler,piquer & étendre aux cordes les tas qu’il colle ; fans cet auxiliaire, il ne peut coller que moitié. Le premier collage fe nomme le collage en feuille. Le fécond collage fe nomme le collage en ouvrage. Il faut que le tas de l’un & de l’autre refte en prefle pendant une heure ou environ , afin de faire prendre corps à la colle avec le papier, &. en exprimer le fuperflu. Il eft à obferver qu’on ne met ordinairement fous

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