ACTA LINGUISTICA TOM. 14 (A MTA NYELVTUDOMÁNYI KÖZLEMÉNYEI, 1964)

1964 / 1-2. sz. - BÁRCZI, G.: Les origines de la langue littéraire hongroise. Langue et orthographe au XVIe siecle

LES ORIGINES DE LA LANGUE LITTÉRAIRE HONGROISE. LANGUE ET ORTHOGRAPHE AU XVIe SIÈCLE Par G. BÁRCZI Dans la période qui s'écoule de la catastrophe de Mohács à l'époque des lumières, l'histoire de la langue hongroise est, comme à toute autre époque, en rapport étroite avec l'évolution de la civilisation hongroise. Or l'état de cette dernière dépend bien entendu de tous temps de la situation économique et sociale, de la politique intérieure et extérieure. Les principaux traits de l'histoire de la civilisation caractéristiques de cette période d'un siècle et demi expliquent, déterminent pour ainsi dire les traits essentiels du développement de la langue hongroise à cette époque. À l'époque antérieure à la catastrophe de Mohács, et particulièrement au cours des dernières décennies, avaient commencé à se former indépendam­ment l'une de l'autre, dans deux centres de civilisation — la cour royale et les cellules des monastères — quelques variétés de la langue écrite tendant à l'unité et qui auraient pu donner, ou plutôt dont l'une aurait pu donner dans des circonstances plus favorables une langue littéraire hongroise superposée aux dialectes; de là aurait pu sortir plus tard, supposé que les conditions sociales fussent convenables, une langue nationale unie. Or la catastrophe de Mohács balaya ces timides initiatives, car les deux facteurs qui avaient déclenché et auraient dirigé leur évolution furent anéantis. La cour royale s'enfuit, puis cessa de jouer un rôle utile, en tant que cour royale hongroise, dans la civili­sation hongroise, et par conséquent dans l'histoire de la langue hongroise. Quant à la littérature des monastères, que ne favorisaient ni la destruction en masse de ces derniers par les Turcs, ni les nouveaux courants: humanisme et réformation, elle s'éteignit en même temps que son esprit médiéval, entraînant dans ce dépérissement les premières manifestations linguistiques venues des monastères. Bien que ces germes de l'unité linguistique nés à une époque antérieure eussent péri, les normes linguistiques cristallisées au cours du moyen âge ne tombèrent point dans l'oubli. Nos hommes de plume réformateurs ou d'esprit humaniste d'après la catastrophe de Mohács avaient fait leurs études dans les décennies antérieures à cet événement et plus d'un avait même commencé sa carrière d'écrivain dès cette époque; ainsi donc ils appliquaient dans leurs 1 Acta Linguistica XIV/1-2.

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