ACTA LINGUISTICA TOM. 14 (A MTA NYELVTUDOMÁNYI KÖZLEMÉNYEI, 1964)

1964 / 1-2. sz. - BÁRCZI, G.: Les origines de la langue littéraire hongroise. Langue et orthographe au XVIe siecle

2 G. B.ÍRCZI écrits les normes assimilées et innervées, considérées comme obligatoires, entre autres certaines règles relatives à l'emploi des modes et des temps verbaux; et ceci d'autant plus que ces règles tiraient leurs origines, pour la plupart, de l'imitation du latin, et que leur érudition reposait aussi entièrement sur des bases latines: pour eux également la langue latine était le moyen d'expression le plus élevé de la science et de la culture. Bien que quelques humanistes blâment dès la première moitié du siècle certains latinismes — comme par exemple Sylvester, qui constate que l'emploi du pluriel après les numéraux est contraire à la nature de la langue hongroise —, la grande partie des normes reste intacte. Ces mêmes traits furent transmis par la suite aux générations suivantes, et ces latinismes ne disparurent que peu à peu de notre langue écrite, certains même s'y sont enracinés. A l'époque trouble du XVI0 siècle, de nombreux facteurs de civilisation favorisèrent le développement de la langue maternelle. La Réforme s'adressait dans une grande mesure aux larges couches sociales, et elle ne pouvait le faire qu'en usant de la langue maternelle. Nos écrivains inspirés par la Réforme expriment tour à tour en langue hongroise — malheureusement avec un talent littéraire souvent fort médiocre — des histoires bibliques et des psaumes versifiés, la lyre religieuse, et composent même des oeuvres dramatiques pour lutter contre les représentants de la religion ancienne ou des autres variétés de la Réforme. Divers passages de la bible sont traduits en hongrois par de doctes auteurs, et en même temps paraissent en nombre toujours plus grand les oeuvres de sujet laïque, les célébrations sous forme de chants d'événements historiques, les chroniques, les récits en vers, les chansons satiriques, et la lyre amoureuse qui met très longtemps à parvenir à la dignité de l'impression. La langue hongroise connaît donc un usage de plus en plus vaste et de plus en plus exigeant, la parole écrite ou imprimée se fraie un chemin vers les couches plus larges de la population et peu à peu — dans des proportions modestes - la littérature de langue hongroise voit se former son public. Tout ceci fut favorisé dans la plus grande mesure jîar l'expansion de l'imprimerie. Quoique les oeuvres écrites à la main trouvent pendant longtemps encore des copistes, donc un public, celui-ci est nécessairement très limité. Par contre, par comparaison à la littérature manuscrite, le livre, la brochure, le pamphlet, le calendrier imprimés, avec leur nombre énorme d'exemplaires (500 et même plus) et avec leurs prix modiques, s'adressent à des provinces entières, voire à tout le pays. La langue hongroise prend de l'importance et s'éléve au rang d'une langue fréquemment utilisée dans les textes écrits offrant aux lecteurs une nourriture intellectuelle. L'esprit humaniste favorise également l'usage de la langue maternelle. L'humanisme est la grande école des oreilles et des yeux ouverts, des investi­gations libres. Tout en disposant d'une solide culture latine et même grecque, les humanistes s'intéressent aussi à la langue vulgaire, et ils considèrent le culte

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