Revue de Hongrie 22. (1918)

15 Juillet-15 Aout - I. Les Conditions d'Une Paix Durable et l'Avenir du Droit des Gens, par M. le baron Jules de Wlassics, Président de la Chambre des Magnats, ancien Ministre

LES CONDITIONS D’UNE PAIX DURABLE ET L’AVENIR DU DROIT DES GENS O I. Nulle époque, dans l’histoire, n’a égalé par l’ampleur et la portée des événements le laps des quatre dernières années. A chacune de nos pensées, à chaque vibration de nos nerfs, nous sentons que nous sommes à un grand tournant de l’his­toire universelle. Il est impossible que tant de sang répandu, tant d’horribles carnages et de dévastations ne soient pas la rançon d’une humanité nouvelle. Ces considérations me justifieront de sortir, cette année encore, des limites habituelles des discours de rentrée. Je m’en étais écarté dès la première année de la guerre, quand il était de mode de proclamer «la faillite du droit des gens ». A cette même place, je disais alors : « Malgré les très graves violations du droit auxquelles nous assistons et au milieu d’abus innombrables, je garde ma foi entière, aujourd’hui comme hier, dans la vertu pacifiante du droit des gens et j’attends avec une confiance grandissante l’heure où l’huma­nité, instruite par l’excès même de ses maux, s’appliquera les remèdes qui préviendront le retour d’une pareille catastrophe. De même que cette orgie de haine finit par déterminer dans l’âme humaine le réveil des sentiments latents d’amour et de générosité, ainsi les violations du droit et les atrocités de la guerre finiront par imposer à l’opinion publique le respect des principes de droit universellement reconnus. » P) Discours d’ouverture présidentiel, prononcé à la séance de rentrée du Haut Tribunal Administratif. — M. de WÎassics a été nommé depuis Président de la Chambre des Magnats. REVUE DE HONGRIE. ANNÉE XI, T. XXII, 1918.1

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